SOLARIS
(Lévis, Canada), coll. Solaris (revue) n° 207 Dépôt légal : juillet 2018, Achevé d'imprimer : juillet 2018 Première édition Revue, 160 pages, catégorie / prix : 12,95 $ ISBN : néant Format : 13,3 x 21,0 cm✅ Genre : Imaginaire
Pour une fois, il est facile de trouver plusieurs bonnes raisons de se pencher sur ce numéro de Solaris (la couverture, toutefois, n’en fait pas partie). À commencer par la première nouvelle, « La Déferlante des mères », de Luc Dagenais, un hallucinant récit de guerre future (on suppose), mettant en scène des femmes enceintes, dont la grossesse est plus ou moins avancée, avec prothèses de combat, scène d’amputation et j’en passe. L’auteur n’explique pas grand chose et nous plonge tête la première (c’est de circonstance) dans un monde délirant qui évoque autant Jacques Barbéri que les excès de Métal Hurlant.
Étonnant. Vraiment.
Si les nouvelles de Mariane Cayer, Clémence Meunier et Hugues Morin pâtissent de leur condition de petits textes « écrits sur place – Boréal 2018 », Michèle Laframboise met sa jolie plume au service d’une nouvelle fort dépaysante, mais assez peu percutante. Patrick Loranger ne convainc pas, mais laisse entrevoir toutefois, par intermittence, de réelles qualités. Quant au texte de Derek Künsken, traduit à la tronçonneuse par Elisabeth Vonarburg, il tombe complètement à plat. Künsken, auteur qu’on lira en 2019 chez Albin Michel « Imaginaire », a produit quelques nouvelles bien plus impressionnantes que ce falot « Couleurs fantômes », on pense notamment à « Pollen From a Future Harvest » et le vertigineux « Flight From the Ages ». Niveau articles, Elisabeth Vonarburg confesse son admiration pour Ursula K. Le Guin et ce maudit Mario Tessier livre un fabuleux et passionnant : « Le Bouddha dans la machine ou le dharma de la science-fiction ».