Quatrième de couverture
Dans un futur proche, l'hexagone vibre sous les soubresauts d'une impitoyable guerre civile où une caste d'extrémistes a conscrit l'ensemble des libertés individuelles. Toutefois, si les affrontements entre les forces armées et les rebelles sont légions, ce climat n'affecte en rien les contrées de la Déesse Arduinna, soit les Ardennes Françaises. Dès la chute du Mur de Berlin, cet îlot de neutralité a effectivement reconquis son indépendance, subissant au passage de profondes mutations aussi bien architecturales que dénominatives. Au milieu de ces villes tentaculaires aux allures gothiques, certaines légendes ancestrales sont devenues des réalités tangibles, fournissant un véritable terrain de jeu aux éminences surnaturelles dont le Duc Charles Ruthwen. Immortel âgé de cinq siècles, celui-ci a établi son refuge dans les souterrains du château fort de Sedan afin d'échapper à la vindicte de sa propre race, celle des Vampires. Seulement, à quelques nuits du réveillon de Noël, il laisse une victime exsangue, la jolie Julie Mac Gregor. Il n'en faut pas davantage pour que le buveur de sang se retrouve plongé au centre d'un véritable chassé-croisé entre la police, des inquisiteurs prêts à régler une ancienne dette et la superbe Mélanie Leroy, une artiste trop sensuelle pour être honnête. Et pour ne rien arranger, Ruthwen ne contrôle plus tout à fait ses facultés psychiques...
Critiques
Un vampire vieux de plusieurs siècles, seul dans un monde en guerre, affronte son immortalité. Son âme et ses pouvoirs s'affaiblissent chaque jour pour laisser la place à un monstre, une abomination. Cette dualité ne l'empêche pas, au détour de ses chasses, de trouver l'amour. Mais cette âme damnée peut-elle espérer vivre cette passion ? Que dire d'un tel ouvrage ? Une couverture racoleuse, une police de caractères inusitée font craindre le pire. Le classicisme des premiers chapitres donne d'abord l'impression de relire une énième mouture du Dracula de Bram Stoker ou de l'Entretien avec un vampire d'Ann Rice. Mais ce roman réserve des surprises ! Dense et fourmillant de détails, le récit s'impose lentement au lecteur, jusqu'à le conquérir et le captiver. La lente mise en place des lieux et de l'histoire des personnages fait qu'un lien s'instaure avec le narrateur. L'humour n'est pas absent de cette histoire, car l'auteur y apporte une note de fantaisie par des références diverses et variées à notre monde contemporain. Ne nous y trompons pas, donc : la culture contemporaine de l'auteur fait de ce récit bien plus qu'une nouvelle et banale aventure au pays des vampires. Le romantisme du récit m'a touchée. La fin, flamboyante, extraordinaire, irréelle, confère au livre sa vraie dimension gothique. Le talent de l'auteur nous immerge dans un monde lugubre et pourtant éblouissant. Ce livre a suffisamment de qualités pour séduire la majorité des lecteurs, même si les fervents amateurs d'histoires de vampires y seront plus sensibles. Reste qu'en dépit de la couverture suggestive, l'érotisme est timide et paraîtra un peu trop sage aux admirateurs de Poppy Z. Brite. Gipsy VOISIN (lui écrire) Première parution : 10/2/2002 nooSFere
|