« Ils s'éloignèrent. Sa descente aux enfers commença.

     D'abord un simple reflet sur une vitre opaque. Le sien. La tête rasée. Une machinerie massive au-dessous. Un mur, encombré de moniteurs médicaux.

     Malaise.

     Des pinces incurvées maintenaient sa tête immobile. Pourquoi ? Début de la peur. Où était son corps ? Lui ?

     Et soudain, la compréhension. Terrible. Stupéfiante. Epouvantable choc. Il n'y avait plus de corps ! Il n'y avait que sa tête... »

     Des têtes humaines décapitées, reliées à des consoles d'ordinateur. Un cauchemar ? Non, ou peut-être oui. C'est en tout cas ce que pense Susan lorsqu'elle découvre que le programme de recherches auquel elle travaille avec Michaël, son amant, est mené sur des sujets privés de corps et transformés en machines à penser, en forçats intellectuels. Et John, John qu'elle croyait mort dans ce terrible accident de voiture, fait partie de ces « volontaire ». Mais John n'a jamais voulu être un mort-vivant...

     Commence alors pour Susan l'escalade de l'horreur. Elle apprend à vivre avec la peur. Peur de disparaître, victime de quelque accident fatal si elle parle — car elle en sait trop long maintenant sur ces recherches menées dans l'ombre. Peur de finir à côté de John, la tête sur une console...

     Vous aimez le suspense, l'étrange, le surnaturel ?

     Vous êtes à l'affût de livres « qu'on ne peut plus lâcher » ?

     Regroupant exclusivement les œuvres de maîtres du genre, la collection PANIQUES est faite pour vous. Mais attention aux nuits blanches !

     La collection « Paniques » nous offre ce mois-ci un roman de David Osborn, intitulé Le sang à la tête, thriller qui se passe dans les milieux médicaux. L'intrigue est fort simple, et donne une impression de « déjà-vu » : une jeune femme, Susan, assistante en neurométrique, travaille dans une fondation prestigieuse où il se passe de biens étranges choses. Des expériences ultra-secrètes, qui devraient révolutionner la chirurgie du cerveau, sont menées par un petit groupe de médecins. Mais David Osborn a su donner un certain souffle à son roman et renouveler un thème un peu éculé en jouant surtout sur la répulsion que provoque ces expériences et leurs conséquences. Des recherches sont, en effet, menées sur des hommes et des femmes, sujets supposés volontaires, privés de corps et transformés en machines à penser. Seules leurs têtes, décapitées, subsistent, reliées à des consoles d'ordinateur, qui assurent leur survie. La découverte par Susan de toutes ces têtes humaines est d'ailleurs un des moments forts de ce livre ainsi que tous les autres passages où elles apparaissent. D. Osborn a très bien rendu l'horreur et le désespoir dé leur situation, et l'impuissance dans laquelle elles se trouvent, obligées de se livrer à d'intenses réflexions dans le seul but de satisfaire les exigences exorbitantes de la fondation.

     Par contre, on déplore que le suspens lié à l'enquête de la jeune femme et à ses efforts pour faire naître la vérité soit aussi faible. Le sang à la tête reste cependant un roman aux développements toujours intéressants, agrémentés de scènes saisissantes d'horreur pure, mais qui souffre sans doute de la comparaison avec d'autres titres de cette même collection comme le récent Abel Baker Charlie, l'excellent Seigneur des guêpes, ou le très beau Guetteur.