SOLARIS
(Lévis, Canada), coll. Solaris (revue) n° 209 Dépôt légal : février 2019, Achevé d'imprimer : janvier 2019 Première édition Revue, 160 pages, catégorie / prix : 12,95 $ ISBN : 978-2-924625-39-2 Format : 13,4 x 21,0 cm✅ Genre : Imaginaire
1 - Pascal RAUD, Présentation, pages 5 à 6, éditorial 2 - Sébastien CHARTRAND, Bis, pages 7 à 30, nouvelle, illustré par Sagana SQUALE 3 - Frédérick DURAND, Les Vacances disloquées, pages 31 à 50, nouvelle, illustré par Sagana SQUALE 4 - Rich LARSON, Sombre Cœur chaud (Dark Warm Heart, 2017), pages 51 à 73, nouvelle, trad. Émilie LARAMÉE, illustré par Sagana SQUALE 5 - Mario TESSIER, À la recherche de Snoopy, pages 74 à 84, nouvelle, illustré par Marc PAGEAU 6 - Élodie DANIÉLOU, L'Utilisation des épigraphes dans Dune de Frank Herbert : Entre prescience, histoire et discours culturel, pages 87 à 101, article, illustré par Suzanne MOREL 7 - Mario TESSIER, Les Carnets du Futurible : La Symphonie fantastique, ou les instruments musicaux imaginaires, pages 102 à 132, article, illustré par Suzanne MOREL 8 - COLLECTIF, Les Littéranautes, pages 135 à 146, critique(s) 9 - COLLECTIF, Lectures, pages 147 à 160, critique(s)
Critiques
« Bis », de Sébastien Chartrand, est un texte vraiment intéressant, où un Québécois de 2014 chronomigre accidentellement en 1995 (son cas est loin d’être isolé). Là, il retrouve sa mère alcoolique, son petit frère qui devient son « très petit frère », et son alter ego âgé de 12 ans. Si le texte est plein d’idées, de nostalgie autour de la science-fiction (les anthologies de Gérard Klein et Cugel l’astucieux sont cités), il souffre d’un manque d’ambition stylistique. Chartrand raconte, il n’affronte pas la potentielle dimension littéraire de ses personnages. Dommage, cet auteur a visiblement toutes les cartes en main pour mettre la barre sensiblement plus haut.
Chez Frédérick Durand, c’est un peu le contraire, il y a une ambition stylistique plus marquée, mais son texte, « Les Vacances disloquées », manque cruellement de substance et d’originalité.
La nouvelle de Rich Larson « Sombre cœur chaud », évoque un des plus célèbres textes d’Algernon Blackwood (dont je ne citerai pas le titre pour préserver la fin du récit de Larson). Dans « Sombre cœur chaud » (mon texte préféré de cette livraison du « Coin des revues »), un doctorant en linguistique revient chez lui après un séjour mouvementé dans le Grand Nord canadien. Et s’il avait rapporté quelque chose avec lui, quelque chose à la fois invisible et très ancien ? Une nouvelle acérée sur le plan psychologique, qui marque et dont on se souvient longtemps ; encore une belle réussite à mettre au crédit de Larson, décidément un auteur à suivre, et de très près.
En fin de revue, Mario Tessier livre un article brillant sur l’utilisation des épigraphes dans Dune de Frank Herbert (j’ose à peine imaginer la masse de travail qu’un tel article a dû lui demander).
Au final, on peut sans mal acheter ce n° de Solaris pour lire Chartrand, Larson, Tessier, sans oublier les rubriques habituelles.