Cory DOCTOROW Titre original : The Great Big Beautiful Tomorrow plus ..., 2011 Première parution : PM Press, 20011ISFDB Traduction de Antoine MOTTIER Illustration de Pierre BUNK
GOATER
(Rennes, France), coll. Rechute n° 3 Date de parution : 28 juin 2018 Dépôt légal : 1er semestre 2018, Achevé d'imprimer : mai 2018 Première édition Roman, 204 pages, catégorie / prix : 14,00 € ISBN : 978-2-918647-11-9 Format : 13,0 x 21,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
"Créativité vs Copyright" (sans article, contrairement à la quatrième de couverture) est une version révisée et condensée de l'intervention de l’auteur à la Convention Mondiale de Science-Fiction de 2010 à Melbourne en Australie.
Quatrième de couverture
Dans un monde ravagé par les Guerres Mécas et la pollution, Jimmy et son père, tous deux des humains augmentés, vivent à Détroit avec leur meute de robots, leurs armures mécaniques, et leur collection de reliques de l'ancien temps.
La pièce maîtresse de cette dernière est le Carrousel du Progrès de Walt Disney, une attraction du vingtième siècle qui narre l'avancée technologique au sein d'une famille américaine moyenne, dont la musique nous promet de beaux et grands lendemains à venir. Mais le sont-ils vraiment ?
Car après une attaque de leur foyer dont Jimmy réussit à s'échapper in extremis, celui-ci décide de se mettre en quête d'un traitement contre le mal qui le ronge : celui de ne pas vieillir. Dans ce court roman, il est tout aussi question du temps qui passe, du transhumanisme que d'écologie.
Il est suivi d'un texte « La Créativité vs Copyright », et d'un entretien de l'auteur réalisé par Terry Bisson.
Cory Doctorow possède de multiples talents. Son œuvre a été récompensée par différents prix (Locus Award, Theodore Sturgeon Award, J. W. Campbell Award...) notamment pour son roman Little Brother. Également journaliste et blogueur, il anime de manière quotidienne le site d'informations Boing Boing.
1 - De Beaux et grands lendemains (The great Big Beautiful Tomorrow, 2011), pages 5 à 156, roman, trad. Antoine MOTTIER 2 - Créativité vs Copyright (Creativity vs Copyright, 2010), pages 156 à 180, essai, trad. Antoine MOTTIER 3 - Terry BISSON & Cory DOCTOROW, A la recherche du lac, pages 181 à 198, entretien, trad. Antoine MOTTIER 4 - (non mentionné), Biliographie non exhaustive, pages 199 à 200, bibliographie
Critiques
Figure majeure de la science-fiction contemporaine de l’autre côté de l’Atlantique, Cory Doctorow reste assez méconnu en France, où seuls deux romans (Dans la dèche au royaume enchanté et l’excellent Little Brother, cf. critiques in Bifrost 51 et 66) et une poignée de nouvelles ont été traduits jusqu’à présent. Il est peu probable que la parution de De beaux et grands Lendemains fasse beaucoup évoluer les choses.
Le roman se déroule dans un futur relativement proche et absolument chaotique, dans lequel aucune structure sociale ne semble avoir survécu, où des mechas tout droit issus d’anime japonais affrontent des monstres dévoreurs de cités, et où les membres de sectes vivent en réseau et prônent le retour à la nature. Et dans le rôle du guide à cet univers foutraque, Jimmy, un gamin rendu immortel par un procédé révolutionnaire, condamné à vivre à jamais dans le corps d’un enfant de dix ans.
De grands et beaux Lendemains nous parle de l’avenir, celui que l’on imaginait au siècle dernier et celui, bien différent, qui se dessine aujourd’hui. En contrepoint au chaos insondable que Doctorow met en scène, il y a le Carrousel du Progrès, cette attraction conçue par Disney dans le cadre de la foire internationale de New York en 1964, qui proposait aux spectateurs une série de scènes de la vie ordinaire illustrant l’amélioration des conditions de vie des Américains grâce aux progrès de la science et de la technologie, et que le père de Jimmy a sauvé de la destruction et remis en état. Il symbolise désormais un monde disparu, celui où l’humanité était encore maîtresse de son destin et de son évolution. À ces interrogations s’ajoutent celles du narrateur sur sa propre nature, ses origines et sa raison d’être.
Doctorow soulève ici des questions aussi pertinentes qu’intéressantes. Malheureusement, d’un point de vue romanesque, son histoire manque de chair, son narrateur se laisse trop souvent ballotter par les évènements sans même essayer d’avoir prise sur eux, et il est difficile dans ces conditions de porter un regard autre que distant sur son sort et celui de son monde. En outre, le roman souffre d’une traduction qu’on qualifiera poliment de scolaire, et les innombrables coquilles qui parsèment le texte n’arrangent rien.
À noter qu’en complément à ce court roman, on trouvera également dans ses pages le passionnant discours de Doctorow à la Convention Mondiale de 2010, dans lequel il remet en cause le droit d’auteur tel qu’il existe aujourd’hui, ainsi qu’une intéressante interview menée par Terry Bisson.