A première vue, Jestak ressemble à un roman d'Héroïc-Fantasy par son style et son histoire. En réalité, il s'agit d'un roman Post-Cataclysmique qui, s'il ne distille pas une réelle originalité, est plaisant à lire.
Jestak, le Pelbar, est un jeune homme anticonformiste. Il refuse d'obéir aveuglément aux lois ancestrales. Et surtout il désire rassembler les peuples de la planète qui ne cessent de s'affronter en vain depuis des siècles. Car il sait, ou croit savoir, qu'autrefois ces peuplades différentes formaient une seule et même race ; avant l'époque du grand feu...
Mais comment un homme seul, issu d'une société matriarcale, pourrait-il réaliser un pareil tour de force ? Peu importe ! Jestak suit son chemin, assouplissant petit à petit les traditions qui sont ses véritables ennemies. Un prophète ne lui a-t-il pas dit : « Imagine un arbre qui a grandi pendant un millier d'années. Il est à présent si gros que vingt personnes ne peuvent en faire le tour qu'avec leurs bras tendus. Si tu envisages de t'en servir pour bâtir une maison, pense à ce que tu ressentiras en donnant le premier coup de hache ? »
Le livre est conçu par un assemblage de courtes scènes, allant de quelques pages à quelques lignes, qui vise peut-être à insuffler de l'énergie au récit. En effet, il existe un déséquilibre entre les passages narratifs et les dialogues, si bien que, parfois, trop de discussions se succèdent à la manière d'une pièce de théâtre, aboutissant à un manque de dynamisme indigeste.
De plus, l'ensemble semble assez naïf et gentillet. Tout se termine toujours comme dans un conte de fées.
Le suspense, quant à lui, est médiocrement entretenu car Williams ne laisse pas le temps au « danger » de s'installer. Trop vite il dévoile la parade des héros et la perspective de leur victoire.
Le Cycle de Pelbar se présente donc comme une nouvelle série sans prétention, mais qui se situe tout de même plusieurs niveaux au-dessus de la saga de Gor !
Éric SANVOISIN
Première parution : 1/12/1985 dans Fiction 369
Mise en ligne le : 9/3/2005