Michael Alexander

Jean-Pierre Andrevon

Richard Chwedyk

Jeffrey Ford

Daryl Gregory

Naomi Kritzer

Ken Liu

Eugene Mirabelli

Arthur Morgan

Lewis Shiner

Thomas Burnett Swann

Roland C. Wagner

Kate Wilhelm

 

entretien inédit avec

Arthur Conan Doyle

     Un format plus petit, mais plus de pages (360 au lieu de 300 et des poussières), une couverture tristounette (pour ne pas dire anti-commerciale), une carte de couverture fragile et facile à salir, le nouveau Fiction est arrivé. Vu le nombre de textes au sommaire, il y a évidemment à boire et à manger. C'est Jean-Pierre Andrevon qui ouvre le feu avec une looongue novella, mix assez indigeste de Contact (Carl Sagan), Piège de Cristal (McTiernan) et Croisière sans escale (Brian Aldiss), mix aussi de SF à papa et de hard science contemporaine. Bonjour les grumeaux. Sans oublier quelques perles : l'héroïne qui dévisse quatre boulons vieux de 10 000 ans avec son ongle (balèze, la gonzesse !), puis qui coupe l'alimentation d'un hachoir-ventilateur (ou l'inverse) en faisant pipi sur des fils dénudés (c'est sans doute ce qu'on appelle une tireuse d'élite...).

     Heureusement, par la suite, les bons textes ne manquent pas. Dont trois de l'Américain d'origine chinoise Ken Liu, tous fort recommandables, même si « La Ménagerie de papier » (lauréat des prix Hugo, Nebula et World Fantasy) domine ce numéro de Fiction de la tête et des épaules. Trois textes, donc, très différents, où il est toujours question de personnages asiatiques (Chinois ou Japonais), et de folklore. Au sommaire aussi une histoire, idiote et délicieuse, de Michael Alexander, « La Foire des mondes », où une sorte de redneck ermite voit s'écraser près de chez lui un cylindre extraterrestre qui exauce tous les vœux. On dirait du Fredric Brown, ce qui n'est pas un mince compliment. Jeffrey Ford nous lance aux trousses de l'Automne pour un texte qui aurait pu être bradburyen, mais ne l'est vraiment pas. En quelques pages finaudes, Lewis Shiner nous propose des années 50 qui ne sont pas ce qu'elles semblent être (allusif et peut-être un poil trop malin). Enfin, Eugene Mirabelli mélange trous noirs et deuil dans un texte plein d'émotions, sans intrigue, qui joue sur d'autres ressorts avec talent.

     En conclusion : pour 19 euros, Fiction vous propose de découvrir Ken Liu par le biais de deux bons textes et d'un petit chef d'œuvre, auxquels s'ajoutent plusieurs autres bonnes nouvelles. Il est permis d'y voir un bon deal.