1 - COLLECTIF, Éditorial, pages 2 à 3, introduction 2 - Sara DOKE & Annaïg HOUESNARD, Entretien croisé Christopher Priest / Xavier Mauméjean, pages 4 à 17, entretien avec Xavier MAUMÉJEAN & Christopher PRIEST 3 - Jérôme VINCENT, Entretien croisé Jean-Pierre Andrevon / Fabien Clavel, pages 18 à 32, entretien avec Jean-Pierre ANDREVON & Fabien CLAVEL 4 - Nicolas NOVA, Des nouvelles du futur - Swamp Tech, pages 34 à 43, chronique 5 - Alex NIKOLAVITCH, Les Mains dans le cambouis, la tête dans les étoiles - Civilisations perdues, pages 44 à 49, chronique 6 - Julie PROUST TANGUY, Passerelles - Apprivoiser la science-fiction, pages 50 à 57, chronique 7 - Sam VAN OLFFEN, Portfolio Sam Van Olffen, pages 58 à 69, portfolio 8 - George R. R. MARTIN, Y a que les gosses qui ont peur du noir (Only Kids Are Afraid of the Dark, 1967), pages 70 à 83, nouvelle, trad. Éric HOLSTEIN 9 - Karl BUNKER, Garde du corps (Bodyguard, 2011), pages 84 à 94, nouvelle, trad. Mathieu RIVERO 10 - Jean-Claude DUNYACH, L'Armée des souvenirs, pages 95 à 114, nouvelle 11 - Jim AIKIN, Une très ancienne épée elfique (An Elvish Sword of Great Antiquity, 2009), pages 115 à 119, nouvelle, trad. Manon MALAIS 12 - Rand B. LEE, Trois feuilles d'aloès (Three Leaves of Aloe, 2009), pages 120 à 137, nouvelle, trad. Vincent FOUCHER 13 - Nancy SPRINGER, Iris (Iris, 2009), pages 138 à 145, nouvelle, trad. Martine LONCAN 14 - K. D. WENTWORTH, Propriétés d'aliénées (Alien Land, 2012), pages 146 à 166, nouvelle, trad. Sonia QUÉMENER 15 - Phil BECKER, Fleurs de Lune, pages 167 à 179, nouvelle 16 - Joe HALDEMAN, Se faire Emily (Doing Emily, 2013), pages 180 à 190, nouvelle, trad. Lise CAPITAN 17 - Eugene MIRABELLI, Le Rivage au bord du monde (The Shore at the Edge of the World, 2013), pages 192 à 202, nouvelle, trad. Claire KREUTZBERGER 18 - Marc OREGGIA, Le Kami, la jeune fille et la bombe A, pages 203 à 208, nouvelle 19 - Pat MacEWEN, Mon Bionid, mon Bionid douillet (Home Sweet Bi'Ome, 2011), pages 209 à 228, nouvelle, trad. Éléonore NÉRI 20 - Jeffrey FORD, La Fabrique de fées (The Fairy Enterprise, 2013), pages 229 à 244, nouvelle, trad. Annaïg HOUESNARD 21 - Oliver BUCKRAM, Le Musée de l'Erreur (The Museum of Error, 2014), pages 245 à 268, nouvelle, trad. Martine LONCAN 22 - David ACKERT & Benjamin ROSENBAUM, Errance (Stray, 2007), pages 269 à 280, nouvelle, trad. Mathieu RIVERO 23 - Jeffrey FORD, La Technologie de Pittsburgh (The Pittsburgh Technology, 2013), pages 281 à 292, nouvelle, trad. Alice RAY 24 - James POWELL, À la recherche du Charlie grimpant (The Quest for Creeping Charlie, 2008), pages 293 à 298, nouvelle, trad. Thomas DEMARCQ
Critiques
Voilà donc le dernier numéro de Fiction, précédé d'un financement participatif qui aurait théoriquement dû permettre à la revue de continuer, mais… après de fins calculs qu’on imagine au moins réalisés sur un supercalculateur Cray XK7, patatras, la revue ne continue pas. Mais il est vrai qu'elle n'avait jamais trouvé son public. Une revue qui, sous son incarnation Moutons électriques, a connu plusieurs formules diverses, variées et rarement convaincantes, pour finir de se chercher chez les Indés de l'Imaginaire, d'abord en mook puis dans le mur. On remarquera au passage qu’en France, les revues d'Imaginaire qui passent à la quadri ont tendance à mourir dans la foulée…
Ce numéro ultime commence plutôt bien avec un ébouriffant entretien croisé Christopher Priest/Xavier Mauméjean, une anastomose cérébrale de bon goût que suit un sympathique mais terne échange du même ordre entre Jean-Pierre Andrevon et Fabien Clavel. On passera vite sur les articles (lisez plutôt Bibliothèque de l'entre-mondes de Francis Berthelot) pour se concentrer sur les plus de deux cents pages de nouvelles inédites ou pas (« Y'a que les gosses qui ont peur du noir » de George R. R. Martin est post-publiée sept mois après sa parution chez Actusf, mais c'est cool, car ça permet de mettre la bonne bouille de George en couv' ; la nouvelle de Jean-Claude Dunyach était, elle, disponible gratuitement dans une anthologie virtuelle dédiée au monde du luxe, entreprise promotionnelle dont la parution a provoqué dans le nanocosme SF français – 6 personnes – un début d’hystérie collective assez drôle à observer).
Quant aux fictions inédites, on en retiendra surtout trois. « Garde du corps » de Karl Bunker, courte nouvelle très silverbergienne (période Un jeu cruel) qui se savoure, malgré un choix narratif qui, sur la fin, sombre dans la facilité. Un texte qui sent bon la SF classique et qui fait du bien. « Mon bionid, mon bionid douillet » de Pat MacEwen est de loin la nouvelle la plus démente du numéro, un régal dans lequel une jeune femme allergique à tout (ou presque) vit dans une maison conçue à partir de ses cellules (organes et téguments). Quel plaisir de marcher pieds nus sur le tapis de ses poils pubiens clonés ! Mais cet environnement est comme votre frigo : il peut tomber en panne et on peut par conséquent avoir affaire à un réparateur qui va lui aussi découvrir la nature un rien gênante de vos tapis domestiques. Pour ceux que ça intéresse : Pat(ricia) MacEwen est anthropologue et spécialiste des génocides, elle a signé quelques bouquins de fantasy passés inaperçus aux USA. « Le Musée de l’erreur » d’Oliver Buckram est la dernière des trois très bonnes nouvelles au sommaire : une fantaisie steampunk pleine d'humour et de romance, délicieuse comme un bon earl grey servi avec des biscuits écossais. On ajoutera à ce trio de choix les deux textes de Jeffrey Ford (décevant pour du Ford, mais correctes quand même), la nouvelle rigolote de James Powell (on dirait du Fredric Brown !) et l'émouvante bien qu'insatisfaisante « Iris » de Nancy Springer.
Un dernier numéro qui aura bien du mal à déchaîner les foules ; cela dit, la nouvelle de Pat MacEwen est vraiment excellente.