Un terrible hiver — une nouvelle glaciation — s'est emparé de la Terre. La neige recouvre tout sur des mètres et des mètres d'épaisseur. Pourtant, un petit groupe humain arrive à survivre dans un clocher dont la flèche émerge de cet océan de blan­cheur.

Pour leur subsistance, ils doivent aller puiser dans les réserves des magasins du village enfoui que des tunnels taillés dans la glace relient à leur refuge. Et ils chassent les Pads, sortes d'ours polaires, géants et féroces.

Switch l'inquiet, Paladin le fanfaron, Cockade la fille qui récri­mine sans cesse, Shrug l'alcoolique qui joue avec la dynamite, Jacko, leur chef aux sentiments généreux, sont tous jeunes. Il écoutent les histoires incroyables que raconte le Vieux, hanté par ses souvenirs. Eux-mêmes sont obsédés par leurs craintes, leurs pensées. Ils se querellent souvent mais quand le péril menace, ils se retrouvent unis dans leur lutte pour la vie...

 

Michael G. Coney, Anglais habitant au Canada, a conquis, à plus de quarante ans et en très peu d'années, une place impor­tante, en nombre et en qualité, parmi les meilleurs auteurs de science-fiction actuels. Deux de ses romans ont déjà été tra­duits en France : L'Image au Miroir aux éditions Opta et Syzygie, le numéro 1 de notre collection.

     Roman-catastrophe sur un thème commun (de la Découverte de Paris d'Octave Béliard au Dernier Moustique de l'été de Gérard Klein en passant par The Forgotten Enemy d'Arthur C. Clarke) : une nouvelle ère glaciaire. Coney en indique à peine la cause (quelques lignes page 236), et pas du tout l'avènement ; comme ses compatriotes Michael Moorcock et Keith Roberts, il prend cette terre couverte de neige et de glace comme un décor donné d'emblée, où faire vivre — ou survivre — ses personnages : par des galeries creusées autour d'un clocher qui émerge, ils ont accès à quelques réserves, et parviennent à résister aux attaques des Chasseurs de Chair et des Pads avec l'aide des Taupes des Neiges (ces deux dernières espèces étant de gros animaux que des mutations ont adaptés au nouveau climat). Rien d'héroïque dans ces tranches de vie ; malgré quelques beaux gestes, et même quelques dons, il s'agit dans l'ensemble de médiocres (un ivrogne, un pleutre, une mégère, un colosse mal dégrossi) ; si bien que ceux qui apprécient en la SF le plus moderne avatar de la littérature romantique risquent de trouver un peu terne ce livre qui est au Navire des Glaces (CLA) ou au Naufrage de la Garce aux Baisers (Fiction n° 230) ce que Bouvard et Pécuchet fut à Salammbô.