MNÉMOS
(Saint-Laurent d'Oingt, France) Date de parution : 19 mars 2021 Dépôt légal : mars 2021 Première édition Recueil de nouvelles, 432 pages, catégorie / prix : 22 € ISBN : 978-2-35408-842-2 ❌ Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
Au cours de son impressionnante carrière littéraire consacrée au polar et au fantastique, Robert Bloch a été célébré comme un maître du récit court. Ce recueil rassemble l’intégralité des textes que l’auteur a consacrés aux créatures titanesques et aux thèmes horrifiques du célèbre « mythe » de Cthulhu initié par H. P. Lovecraft. C’est ainsi que Bloch nous dévoile Les Mystères du Ver, l’un de ces ouvrages occultes dont la lecture peut altérer la santé mentale, à l’instar du terrifiant Necronomicon. Il nous plonge également dans les arcanes des mythes de l’Égypte antique dont nous découvrons avec effroi la proximité avec les plans maléfiques des monstres antédiluviens dévoilés par Lovecraft. Et dans sa plus célèbre nouvelle, « La Chose venue des étoiles », Bloch se livre à un jeu littéraire réjouissant en mettant en scène Lovecraft lui-même en tant que personnage. Si la réponse qu’a donnée celui-ci avec son texte « Celui qui hantait les ténèbres » est connue, on sait généralement moins que Bloch en a imaginé une suite, « L’Ombre du clocher », présente dans ce recueil.
Robert Bloch a enrichi avec talent le corpus lovecraftien. Grâce à son art du scénario et de la chute, il a apporté une dimension supplémentaire à l’angoisse métaphysique lovecraftienne : le suspense.
Cet ouvrage regroupe l’intégralité des vingt-cinq nouvelles lovecraftiennes écrites par Robert Bloch, dont trois inédites.
Robert Bloch (1917-1994) est un auteur américain ayant beaucoup travaillé pour le cinéma et la télévision. Il est notamment l’auteur de Psychose. Il est aussi l’un des meilleurs continuateurs de l’oeuvre de Lovecraft avec lequel il a entretenu une correspondance et noué une amitié épistolaire.
Robert Bloch fut l’un des plus fervents admirateurs de H.P. Lovecraft. Il lui écrit pour la première fois en 1933 alors qu’il n’a que quinze ans et leur correspondance se poursuit pendant quatre ans jusqu’à la mort de l’écrivain de Providence. Bloch est connu du grand public pour ses romans policiers, avec notamment Psychose (1959), adapté au cinéma par Alfred Hitchcock en 1960, puis Gus Van Sant en 1998. Mais c’est sous l’influence et les conseils de Lovecraft qu’il débute sa carrière en publiant ses premières nouvelles dans la revue Weird Tales dès 1935. Les éditions Mnémos consacrent le recueil La Chose venue des étoiles à ces textes lovecraftiens. L’ouvrage est publié sous la direction de Patrick Mallet et reprend en grande majorité les traductions de Philippe Poirier ( Les Mystères du ver, Oriflam, coll. « Nocturnes », 1998). Les vingt-quatre nouvelles présentées ont été écrites entre 1935 et 1961. Patrick Maillet a révisé l’ensemble des traductions et y ajoute trois inédits : « La Mort est un éléphant », « L’Île Noire » et « Philtre d’amour ». Certains textes sont bien connus, parfois sous d’autres noms, comme la nouvelle éponyme « La Chose venue des étoiles », précédemment publiée sous le titre «Le Visiteur des étoiles », «Le Tueur stellaire », «Le Rôdeur des étoiles » ou encore «Le Démon venu des étoiles ». Voilà qui n’aide pas les bibliographes. Le recueil organise les nouvelles en trois parties : les collaborations avec Lovecraft (trois nouvelles), le cycle égyptien (sept) et les récits du mythe (les autres). Seul « Les Serviteurs de Satan » a réellement bénéficié de la collaboration de Lovecraft, et le texte est accompagné d’une introduction de Robert Bloch qui détaille les interventions du maître. Le reste relève de l’influence, qui pour certains textes se montre écrasante, tandis que pour d’autres (« La Crique de la terreur », « L’Île noire » et « Philtre d’amour»), on s’interroge sur leur présence dans ce recueil tant ils sont éloignés du sujet.
Dans l’ensemble, il faut bien avouer qu’on peine à être ébloui par la plume du jeune Bloch, qui se tient loin des fulgurances stylistiques de son modèle. L’intérêt du recueil repose essentiellement sur l’association des textes au nom de Lovecraft et sur les apports de Bloch au mythe. « La Chose venue des étoiles » doit sa renommée au fait que Bloch y tue Lovecraft. Celui-ci lui a rendu la monnaie de sa pièce dans la nouvelle « Celui qui hantait les ténèbres », qui réserve un sort funeste à un certain Robert Blake. Bloch récidive alors dans « L’Obscur ». C’est dans la partie qui regroupe les récits se rapportant mythe que les amateurs trouveront le plus de matière. On y lit les textes dans lesquels Bloch a introduit ses plus célèbres créations : leDe Vermis Mysteriis, ou les Mystères du Ver, et Le Culte des goules du comte d’Erlette. On y croise de nombreuses références au mythe à travers des mentions au Necronomicon et à des créatures inventées par Lovecraft ou d’autres. Ainsi, on lira La Chose venue des étoiles pour Lovecraft plus que pour Robert Bloch.