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Les Robinsons du cosmos

Francis CARSAC

Première parution : Paris, France : Gallimard, coll. Le Rayon fantastique, 2ème trimestre 1955

Illustration de Jean-Michel NICOLLET

NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO) (Paris, France), coll. Fantastique / SF / Aventure précédent dans la collection n° 209 suivant dans la collection
Dépôt légal : mai 1988, Achevé d'imprimer : mai 1988
Réédition
Roman, 192 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7304-0493-7
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Science-Fiction

Autres éditions
   EONS, 2011
   HACHETTE / GALLIMARD, 1955
   in Francis Carsac - Œuvres complètes - 1, LEFRANCQ CLAUDE, 1996
   in Ceux de nulle part / Les Robinsons du cosmos, OPTA, 1970

Quatrième de couverture
     Depuis le « Robinson Crusoé » de Daniel De Foe qui marqua la naissance du thème, l'histoire de Robinson s'est hissée à la hauteur d'un mythe occidental fondamental. Comme tout mythe, il repose avant tout sur une structure obligatoire. Pour raconter l'histoire de Robinson, quatre « moments » sont indispensables : le naufrage, l'ins­tallation, la découverte de « naturels », le sauvetage final. En dehors de ces quatre « passages » nécessaires de l'œuvre, tout peut changer. En variant le décor ou les personnages, on obtient autant de reduplications valables du mythe. Ainsi rien n'oblige Robinson à être solitaire.
     En envoyant tout un village sur cette île de l'espace qu'est la planète Tellus, Carsac était dans le droit fil du mythe. Mais son œuvre reste proche de celles de Jules Verne ou de Rosny aîné : son Robinson qui se trouve, dès le départ, doté d'un village entier, n'aura aucun mal à se reconstituer une civilisation. Une voiture blindée, un cuirassé ou un champ d'exploitation de pétrole, ne semblent pas lui poser problème. On est ici à l'apogée de la robinsonade triomphante que rien ne limite. Et ce ne sont pas ces étranges Vendredis, sous la forme de centaures extraterrestres, qui sauront nous contredire ! Car l'intérêt primordial de ce roman tient aussi, sans doute, en ceci : il repré­sente l'apothéose d'un mythe.
     D'après Stan Barets (Introduction)
 
     Francis Carsac est né en 1919. La lecture de « La guerre du feu » sera à l'origine de sa double vocation : pour la préhistoire et pour la science-fiction. Sa passion pour la préhistoire l'incite à entreprendre des études de sciences naturelles et de biologie qui le mèneront à une brillante carrière scientifique. Nommé en 1952 maître de recherches au C.N.R.S., il deviendra ensuite maître de conférences en préhistoire à la Faculté des Sciences de Bordeaux et directeur des Anti­quités préhistoriques d'Aquitaine. Son laboratoire, l'Institut du Quaternaire, comptera plus de trente chercheurs permanents et sa bibliographie scientifique comprend plus de 200 titres trai­tant de la géologie du quaternaire et de la préhistoire paléolithique. Quant à son œuvre de science-fiction, dont nous allons publier l'intégralité dans cette même collection, elle comprend, en plus de Ceux de Nulle part (déjà paru) et du présent roman, 4 autres romans : Terre en fuite, Ce monde est nôtre, Pour patrie l'espace et La vermine du lion, ainsi qu'une vingtaine de nouvelles. Consi­déré comme le plus grand écrivain de l'âge d'or de la SF française, Francis Carsac est mort bru­talement, en 1981, avant d'avoir pu achever l'importante œuvre de fiction qu'il portait encore en lui.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Stan BARETS, Le Bras de fer de Tarzan et de Robinson Crusoé, pages 5 à 12, préface
2 - (non mentionné), Bibliographie de Francis Carsac, pages 13 à 14, bibliographie
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition HACHETTE / GALLIMARD, Le Rayon fantastique (1955)

[Critiques des livres suivants :

- Les Robinsons du Cosmos de Francis Carsac, Gallimard, Rayon Fantastique n° 34

- Vuzz... de P.A. Hourey, Gallimard, Rayon Fantastique n° 32

- Raid sur Delta de Jean-Gaston Vandel, Fleuve Noir, Anticipation n° 52

- L'aile de l'abîme de D. H. Keller, Fleuve Noir, Angoisse n° 9]

 

    Quatre semaines à marquer d’une pierre blanche – rien que des auteurs français ! Il est vrai que les ouvrages d’A.S. romancée ont été peu nombreux depuis ma dernière chronique et ceux appartenant au genre « terreur » semblent en voie d’extinction.

    C’est aux « Robinsons du Cosmos », de Francis Carsac (Rayon Fantastique, Gallimard), que je décernerai le titre de « meilleur S.-F. » du mois. Le point de départ est original : à la suite d’une collision interplanétaire, un arrondissement de France se « détache » de la Terre (en réalité, l’explication imaginée par l’auteur est bien plus ingénieuse) et se retrouve, avec ses habitants, sur une autre planète dont personne ne sait de quel univers elle fait partie. Bien entendu, nos Robinsons doivent explorer Tellus, nom qu’ils donnent à leur nouveau monde, faire face aux hydres qui le peuplent, combattre les « tigrosaures », tâcher de gagner l’amitié des centaures indigènes… Il y a tout cela et plus encore, raconté de la façon la plus simple, la plus directe, mais aussi la plus efficace qui soit, avec une pointe de malice ici et là. Ce que j’ai surtout aimé dans ces « Robinsons » qui font constamment penser à leur immortel modèle, « Robinson Crusoé », c’est le caractère constructif de l’histoire et le comportement parfaitement humain des personnages. Transplantés dans un autre monde, vous et moi essayerions probablement d’agir de façon identique. Que nous sommes loin, ici, des supermen des westerns de l’espace ! Oui, un bien beau livre et, comme tel, chaleureusement recommandé.

    Je ne puis en dire autant, à mon grand regret, de Vuzz, de P. A. Hourey (Rayon Fantastique, Gallimard), dont le sujet, très mince, aurait pu faire une nouvelle, mais nullement un roman de près de 200 pages. L’action se passe en 1980 à Paris et dans les environs. Un aérolithe d’une taille prodigieuse est tombé sur l’Île-de-France, ensevelissant des dizaines de villes et de villages, tuant des centaines de milliers de personnes. Mais les malheurs de nos enfants ne s’arrêtent pas là, car la matière dont est constitué le météore a des propriétés dangereuses : chaque fois qu’un homme s’en approche, on entend un bruit, « vuzz », et une pustule noire marque la victime au visage. Celle-ci sent ses forces décroître et meurt bientôt d’inanition. Le mal, en outre, se révèle contagieux. Deux journalistes et trois savants décident de trouver un remède contre le fléau. Ils réussiront, inutile de le dire. Mais le roman ne finit pas là. Curieux, les journalistes vont à nouveau explorer la gigantesque masse et… Je ne vous révélerai pas le dénouement, me contentant de dire qu’il m’a laissé sur ma faim. Les longueurs abondent et, bien que l’auteur écrive agréablement, son livre n’en dégage pas moins de la monotonie (*).

    « Raid sur Delta », de Jean-Gaston Vandel (Fleuve Noir), est un ouvrage d’aventures spatiales. Nous y voyons cinq bandits interplanétaires, fuyant après leur crime, atterrir sur une mystérieuse planète dont les habitants ne mesurent qu’une trentaine de centimètres. Ce sont les descendants des Vitaliens dont l’auteur nous révélait les origines dans sa « Fuite dans l’inconnu ». Deux des gangsters parviennent à s’échapper et à revenir dans notre monde, mais la police les interroge et les autorités terrestres organisent un « raid sur Delta », ce qui nous vaut des scènes assez drôles ayant pour héros un général du type « scrogneugneu », qui ne rêve que de pourfendre l’adversaire quel qu’il soit. Heureusement, les autres membres de l’expédition se révèlent plus sages et finissent par évacuer la planète, d’accord en cela avec les Vitaliens. Tout cela est conté alertement, sans digressions, sans effets inutiles. Vandel va droit au but et c’est avec un vif plaisir que j’ai lu son dernier-né.

    L’angoisse ne manque pas dans « L’aile de l’abîme », de D. H. Keller (Fleuve Noir), puisque le roman s’ouvre sur la résurrection d’un mort dans un cimetière, qu’un crime atroce y est commis tous les deux chapitres et que la fin fait penser à une pièce pour le Grand-Guignol. D. H. Keller nous raconte la vengeance d’un mari jaloux qui, peu à peu, sombre dans la folie homicide, aidé en cela par un savant qu’il a réduit à l’état d’esclave-robot. Les personnages ne sont pas très convaincants et les invraisemblances psychologiques sont criardes. C’est néanmoins correctement écrit et force m’est de reconnaître que ce volume est susceptible de plaire à une certaine catégorie de lecteurs.

(*) Ce roman, en fait, aura une suite - ce que l'éditeur a omis de préciser - et le mystère du « Vuzz », posé dans la conclusion, s'y trouvera éclairé (N.D.L.R.).

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/6/1955
Fiction 19
Mise en ligne le : 31/3/2025

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