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Les Mystères d'Udolphe

Ann RADCLIFFE

Titre original : The Mysteries of Udolpho, 1794
Première parution : Londres, Royaume-Uni : G.G. and J. Robinson, 1794   ISFDB
Traduction de Victorine de CHASTENAY
Traduction révisée par Maurice LÉVY
Illustration de Féréol DE BONNEMAISON

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio Classique précédent dans la collection n° 3493 suivant dans la collection
Date de parution : 25 septembre 2001
Dépôt légal : septembre 2001, Achevé d'imprimer : 10 septembre 2001
Réédition
Roman, 912 pages, catégorie / prix : F17
ISBN : 2-07-040377-7
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Fantastique

Couverture : Féréol de Bonnemaison, Jeune femme surprise par un orage (détail), Brooklyn Museum of art.

Autres éditions

Sous le titre Les Mystères d'Udolpho   BELFOND, 1966
Sous le titre Udolpho
   L'ÉLAN, 1948
Sous le titre Les Mystères du château d'Udolphe
   José CORTI, 1984
Sous le titre Les Mystères d'Udolpho
   MEILLEUR LIVRE DU MOIS, 1953
   NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1987
   in Les Évadés des ténèbres, Robert LAFFONT, 1989

Quatrième de couverture

Anne Radcliffe publie en 1794 The Mysteries of Udolpho. Les romantiques anglais, et les Victoriens, lui ont voué un culte. En France, Balzac, Hugo, Nodier, Féval, Sue, se souvinrent d'elle. On ignore ce qui a pu pousser cette petite bourgeoise à la vie ordinaire à raconter des histoires terrifiantes, qu'on appelle « gothiques » en Angleterre et « noires » en France parce qu'elles cherchent à provoquer la crainte chez les lecteurs.
Émilie explore le château mystérieux, chandelle à la main, à minuit. La menace (surnaturelle ?) est partout présente. Les séquestrations, les tortures ne sont pas loin. Quel est le dessein du maître des lieux ? Quels sentiments éprouve la jeune fille pour son tuteur et geôlier ? Qui épousera-t-elle, après cette quête de soi à travers les corridors du château, qui ressemblent à ceux de l'inconscient ? Ce n'est pas pour rien qu'un chapitre porte en épigraphe ces deux vers de Shakespeare : « Je pourrais te dire une histoire dont le moindre mot te déchirerait le cœur. »

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), NéO Plus (policier / thriller ou fantastique / horreur) (1987)

     Née à Londres en 1764, morte en 1823, l'auteur nous laissa six romans, dont le plus apprécié est celui-là même. Il y a un mystère Radcliffe, puisque cette femme cessa d'écrire à trente-deux ans. L'existence d'un mari, William, propriétaire-éditeur d'un journal littéraire réputé (mais où la jeune femme ne trouva guère d'encouragements), l'English Chronicle, y est sans doute pour quelque chose. Mais Ann ne fréquenta jamais les cercles littéraires, recevait peu, et ne sembla jamais atteinte par les éclats d'un succès pourtant très réel déjà de son vivant. Mystère ? Ou simple effet sociologique d'une époque et d'un milieu qui n'appréciaient pas que le deuxième sexe sortit de son rang et de sa fonction ? Quoi qu'il en soit, quelque chose passe, dans Udolpho, de l'existence à la fois recluse et vagabonde de son auteur (Ann voyagea beaucoup en compagnie de l'époux, particulièrement en France et en Italie où se passe le roman). Quelque chose, et quelque chose de pas gai : car l'héroïne du récit, Emilie, ne paraît être que le jouet impuissant des événements qui la ballottent de lieu en lieu, de château en château, de chambre close en chambre close, dés lors que son père meurt et qu'elle doit épouser contre son gré le sinistre seigneur Montoni. Il n'est question que d'argent dans ces pages, de legs, d'héritage, de trésor caché, comme quoi l'économique n'est pas oublié — il a au contraire un rôle de tout premier plan. Le roman Noir, le roman gothique dont Les mystères d'Udolpho est une des pièces maîtresses, est donc bien ancré dans le réel.
     Trop peut-être : où le lecteur pense avoir vu et lu à plusieurs reprises du fantastique, ne restent que des machinations à tiroirs : « En se tournant vers le passé, elle remarquait avec surprise qu'il n'y avait plus aucun mystère dans tout ce qu'elle avait vécu » (p.261). En fait, pour un lecteur de 1987, ce roman paraît très sommaire psychologiquement, et d'une construction hasardeuse, les changements continuels de lieu et les mystères éventés tenant lieu de progression dramatique. Eugène Sue n'est pas loin mais, à cause de tous ces bandits à cheval, de ces cavalcades et escapades nocturnes, de ces sombres bassesses entrecoupées d'éclairs de bravoure vues par des yeux aussi innocents que ceux d'un enfant, le roman rappellera aux cinéphiles l'ambiance très gothique elle aussi du chef-d'oeuvre de Fritz Lang, Les contrebandiers de Moonfleet. Le livre vaut donc plus par ses références a posteriori, par l'éclairage qu'il donne sur une époque et sa littérature-reflet, que par son texte, bien souvent trop affairé pour être profond. Encore qu'on y trouve au détour d'une page des échappées de poésie : « Mais le repos l'avait quittée pour longtemps et la douleur seule s'approchait d'elle sournoisement, lui souriant comme une tendre compagne » (p.64). Dans ces moments-là, l'évanescente Ann Radcliffe nous parait soudain se couvrir d'un peu de chair.

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/12/1987
dans Fiction 392
Mise en ligne le : 19/11/2002

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