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Dreamcatcher

Stephen KING

Titre original : Dreamcatcher, 2001   ISFDB
Traduction de William Olivier DESMOND
Illustration de Cliff NIELSEN

ALBIN MICHEL (Paris, France), coll. Romans étrangers précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 2002
Roman, 688 pages, catégorie / prix : 24.90 €
ISBN : 2-226-13190-6
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Au coeur de la forêt de Derry, quatre amis d'enfance, unis pour le meilleur et pour le pire, confrontés à un phénomène terrifiant qu'ils ne risquent pas d'oublier...

     Stephen King au sommet de son talent, cerne au plus profond de l'inconscient collecti les peurs de notre temps.

     Dans la lignée de Ca et d' Insomnie, un très grand King.
Critiques
     Henry, Jonesy, Beaver et Pete sont quatre amis d'enfance, Chaque année depuis plus de vingt ans, ils se retrouvent dans le Jefferson Tract — une vaste forêt de l'état du Maine — pour chasser le cerf. Minés par d'intimes souffrances (l'alcoolisme, la douleur causée par un grave accident, la tentation du suicide...), les quatre hommes vont peu à peu voir ressurgir les souvenirs forts, intenses, d'une période heureuse et étrange de leur enfance commune et leur don de télépathie en sommeil (un don transmis bien des années auparavant par un ami handicapé mental). Témoins d'inquiétants phénomènes (des lueurs dans le ciel, des voix fantômes, la présence d'une étrange mousse rouge) et d'horribles scènes de mort dont les responsables sont des créatures effrayantes dignes d'Alien, ils vont bien vite sombrer dans le cauchemar le plus noir et le plus sanglant. Placés face à la réalité d'une invasion extraterrestre, prisonniers de la quarantaine instaurée par une unité spéciale et secrète de l'armée américaine dirigée par un psychopathe fasciste et mégalomane, endeuillés par la perte d'un des leurs, ils vont tenter d'empêcher la contamination du monde, incarnée par la prise de contrôle mental d'Henry par une des créatures, dont le but est de trouver l'endroit propice où déposer les spores rougeâtres. Une course-poursuite s'engage à travers tout l'état du Maine.
     Deuxième roman de science-fiction pure signé Stephen King, Dreamcatcher est bien plus noir et sanglant que Les Tommyknockers, bien plus réussi aussi. Écrit juste après l'accident qui a failli lui coûter la vie, c'est à une véritable plongée dans la souffrance physique et mentale que nous convie l'auteur. L'horreur est ici crue, viscérale, presque scatologique. Les porteurs humains des créatures rotent, pètent. Les monstres extraterrestres dévorent, fouaillent, déchirent les entrailles pour émerger au jour par l'anus. Le sang gicle, les balles fusent, les massacres d'extraterrestres ou de prisonniers humains sont des boucheries à l'échelle industrielle. Jamais Stephen King n'a été aussi loin dans l'abominable et l'explicite ; peut-être, après avoir vécu l'intense douleur et les dégâts dans sa chair consécutifs à son accident, a-t-il voulu nous faire partager ces ravages de façon directe. De même, ses personnages sont extrêmement torturés et les souffrances intérieures qu'ils endurent sont celles de King (alcool, douleur, dépression). Mais le génie psychologique de King est toujours aussi évident, ses personnages — même Kurtz, le militaire cinglé — sont d'une profondeur et d'un réalisme hallucinant.
     Les souvenirs d'enfance sont toujours aussi magnifiquement sublimés, les relations de ces cinq mômes possèdent une intensité et une émotion comparables à celles des héros de Ça (dont Dreamcatcher se fait l'écho, avec notamment un passage à Derry, effrayant). Et puis, King s'est nourri depuis sa jeunesse de films et de livres de science-fiction, avec une préférence marquée pour les récits d'invasions extraterrestres. Sa culture science-fictive est solide. Ses extraterrestres sont le reflet de ces influences, pauvres bougres impossibles à comprendre, pathétiques mais dévastateurs. Même chose pour ses militaires et leur chef Kurtz (un pur dément digne de son homonyme d'Apocalypse Now), clichés et références incarnés, petits fascistes à l'américaine (on retrouve la facette politique et la dureté de Richard Bachman dans ces descriptions). Bref, Dreamcatcher est un roman étouffant, malsain et glauque. Un roman bien plus personnel qu'il n'y paraît, un cri de douleur de son auteur et une volonté marquée de revenir à un univers plus sombre et plus sanglant. La science-fiction lui permet ce retour réussi.

Daniel CONRAD
Première parution : 1/6/2002 dans Galaxies 25
Mise en ligne le : 1/2/2004

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Dreamcatcher, l'attrape-rêves , 2003, Lawrence Kasdan

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