Isaac ASIMOV Titre original : The Robots of Dawn, 1983 Première parution : États-Unis, New York : Doubleday, octobre 1983 (roman coupé en deux pour l'édition française)ISFDB Cycle : Les Robots (découpage annexe)
Isaac Asimov est né en Russie en 1920. Naturalisé américain, il a obtenu aux États-Unis d'importants diplômes universitaires en biologie et chimie. Les robots de l'aube est un livre exceptionnel en ce sens qu'il termine le cycle commencé avec Les robots et Un défilé de robots d'une part, et Les cavernes d'acier et Face aux feux du soleil d'autre part.
Quand Elijah Baley, le célèbre agent de la Sûreté interplanétaire, arrive sur Aurora, il pressent qu'il va au-devant de sa plus difficile et périlleuse mission. Impossible pourtant de se récuser : le salut de la Terre en dépend, et le destin futur de l'Univers.
Il s'agit pour lui de découvrir qui, pour la première fois dans la Galaxie, s'est rendu coupable du meurtre de Jander Panell, le robot positronique le plus sophistiqué jamais créé, et qui atteignait un degré d' « humanité » très supérieur à tout ce que le Dr Susan Calvin aurait pu imaginer.
D'autres découvertes stupéfiantes attendent Elijah Baley sur Aurora, une planète dont les rites sexuels comportent peu de tabous et où il n'est pas interdit à une femme de s'éprendre follement d'un robot...
Elijah Baley est de nouveau convoqué hors de la Terre afin de mettre à profit ses talents d’enquêteur chevronné. Cette fois, son aide est requise par le docteur Han Fastolfe — déjà rencontré dans Les Cavernes d’acier, roboticien et co-inventeur, avec le docteur Sarton (victime d’un meurtre dans Les Cavernes d’acier), du premier robot humaniforme, R. Daneel Olivaw.
En effet, un roboticide a été commis : R. Jander Panell, l’un des deux seuls robots humaniformes existants, a été bloqué et tout porte à croire que seul Fastolfe est capable d’un tel acte. Un robloc, c’est-à-dire le blocage du cerveau positronique d’un robot qui le rend inutilisable, est un phénomène rare et difficile à provoquer. Il survient notamment lorsque le robot reçoit deux ordres contradictoires de force équivalente, ce qui plonge son système dans une impasse logique.
Nous suivons ainsi l’enquête de Baley sur Aurore, planète principale des Spaciens. Au fil de ses investigations, il se retrouve pris dans un entrelac de rivalités politiques et de luttes idéologiques où se croisent : Han Fastolfe, qui s’efforce à développer une nouvelle science, la « psycho-histoire » (destinée à prévoir l’évolution de l'Histoire à partir de la psychologie humaine et des phénomènes sociaux) et de renforcer son influence politique ; Gladia Solaria (accusée de meurtre dans Face aux feux du soleil), immigrée de Solaria, protégée de Fastolfe et dernière personne à avoir vu Jander « vivant » ; le docteur Vasilia Fastolfe, la fille du roboticien ; Kelden Amadiro, chef de l’Institut Robotique d’Aurore et adversaire politique acharné ; jusqu’au Président d’Aurore lui-même… Comme toujours, Baley est accompagné de son camarade R. Daneel Olivaw, mais aussi de R. Giskard Reventlov, un robot plus classique, métallique et moins évolué, majordome de Fastolfe et chargé de protéger l’enquêteur terrien.
On retrouve ici la mécanique d’investigation déjà à l’œuvre dans les deux premiers romans du Cycle des Robots, et elle fonctionne à merveille. Cette fois, ce sont les us et coutumes aurorains qui sont mis en lumière et auxquels Elijah doit se confronter. L’intimité et la vie privée sont davantage explorées, entre sexualité libérée et usage des « Personnelles ».
Isaac Asimov ne cesse de questionner les limites et paradoxes des Trois Lois de la robotique, et met en évidence la complexité des rapports entre l’homme et ses créations.
Jusqu’à la dernière page, Asimov parvient à maintenir le suspense, et le dénouement donne une furieuse envie de poursuivre l’exploration de cet univers fascinant. Pour être tout à fait honnête, une fois le livre refermé, j’ai immédiatement fait chauffer la carte bleue pour acquérir les ouvrages majeurs de son œuvre qui manquaient encore à ma collection.