Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Les Rois des étoiles / Retour aux étoiles

Edmond HAMILTON

Première parution : OPTA, coll. Club du Livre d'Anticipation, 1er trimestre 1968 (première parution mondiale, les deux romans n'étant réunis en anglais qu'en avril 1986 sous le titre "Chronicles of the Star Kings" publié chez Arrow Books, coll. Venture SF #10)
Cycle : John Gordon (omnibus)

Traduction de Gilles MALAR & Frank STRASCHITZ
Illustrations intérieures de Alain TERCINET

OPTA (Paris, France), coll. Club du livre d'anticipation précédent dans la collection n° 12 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1968, Achevé d'imprimer : 1 février 1968
Première édition
Recueil de romans, 424 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Format : 13,5 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction

Le 2ème roman a été terminé par l'auteur spécialement pour ce volume et constitue donc son édition originale, avant la publication en anglais.
Tirage limité à 4000 exemplaires numérotés de 1 à 4000 et à 150 exemplaires hors-commerce de collaborateurs marqués H.C.., tirage ultérieurement étendu à 6500 exemplaires numérotés sans modification de la date d'impression.

Autres éditions

Sous le titre La Saga des étoiles   J'AI LU, 2003, 2017

Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Sam MOSKOWITZ, Introduction, pages V à XXII, introduction
2 - Pierre VERSINS, Bibliographie des oeuvres de Edmond Hamilton, pages XXIII à XXVII, bibliographie
3 - Jacques SADOUL, Avant-propos de l'éditeur, pages XXVIII à XXIX, introduction
4 - Avant-propos de l'auteur, pages XXXI à XXXI, introduction
5 - Les Rois des étoiles (The Star Kings, 1947), pages 5 à 216, roman, trad. Gilles MALAR
6 - Retour aux étoiles (Return to the Stars, 1969), pages 221 à 387, roman, trad. Frank STRASCHITZ
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition J'AI LU, Science-Fiction (2007 - ) (2018)

   Avant de se voir coller l’image kitschissime de Star Wars, la science-fiction a longtemps été réduite à celle du space opera débridé issu des pulps, où tout paraissait bigger than life. En ce temps-là, sur le fond étoilé de la Galaxie, les archétypes un brin naïfs fusaient dans leurs astronefs fuselés, explorant des planètes sauvages, sur le qui-vive, prêts à dégainer l’arme ultime contre toute menace indicible ou plus simplement un pistolet atomique. Les princesses à sauver des griffes maléfiques d’une entité quelconque abondaient et on trouvait toujours un défi à relever, histoire d’occuper le temps ou de repousser plus loin les frontières de la civilisation (forcément américaine). De ce décor teinté d’in-ventions pseudo-scientifiques, rayons subspec-traux plus rapides que la lumière et autres stases protégeant les hardis pilotes des accélérations surhumaines, Edmond Hamilton a fait le quotidien de John Gordon, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale et ex-pilote de bombardier (Buck Rogers, vous avez dit ?), peaufinant au passage sa réputation de faiseur d’aventures spatiales.

   Découpé en deux livres, la « Saga des étoiles » convoque le ban et l’arrière-ban du sense of wonder, n’hésitant pas à piller le scénario du Prisonnier de Zenda et un contexte inspiré de la Guerre froide, menace atomique y comprise.

   Paru en 1949, Les Rois des étoiles apparaît comme un condensé échevelé et un tantinet roublard des récits édités dans les pulps. En parfait candide dont l’esprit américain devient l’objet d’un échange avec celui du prince Zarth Arn, John Gordon vole de merveilles en merveilles, emporté par une succession d’événements imprévus dont il ne peut que subir les conséquences, s’adaptant avec une chance inouïe aux circonstances. Dans un empire aux proportions cosmiques, sorte de commonwealth foisonnant, qui domine la Galaxie dans le futur, il passe ainsi de l’extase à l’effroi, dans la crainte permanente de voir sa véritable identité démasquée, tombant amoureux de la princesse avec laquelle on le marie pour la forme, afin de renforcer les alliances face à la menace du tyran Shorr Kan. Heureusement, la ravissante créature ne tarde pas à succomber à son charme exotique, ce qui en dit long sur le sex-appeal de l’an 200 000… Bref, Edmond Hamilton aligne les poncifs et les rebondissements avec l’entrain d’un forain à la foire, régalant son lectorat d’un récit léger, jalonné de quelques morceaux de bravoure propres à susciter un enthousiasme juvénile.

   Retour aux étoiles ne bénéficie pas, hélas, de la même cohérence. Paru vingt ans plus tard, en 1969, si l’on fait abstraction de l’édition française de 1968 qui comportait deux textes alors encore inédits outre-Atlantique, ce roman souffre de sa structure de fix-up composé à partir de plusieurs novelettes parues en magazine entre 1964 et 1969. On en ressort avec le sentiment d’une trame décousue et répétitive, où seule la première (« Les Royaumes des étoiles ») et quatrième partie (« L’Horreur venue de Magellan ») paraissent se dégager de l’ensemble. Hamilton y rejoue le coup de l’invasion par une puissance occulte et donne une vision un tantinet plus bariolée de la Galaxie, convoquant quelques créatures non humaines. Les amateurs de bug-eyed monsters apprécieront. Mais surtout, il fait évoluer un poil le personnage féminin, époque oblige, lui donnant plus de substance et de caractère, même si cela ne l’empêche pas de tomber finalement dans les bras de son homme. Enfin, il écarte John Gordon pour donner le beau rôle à Shorr Kan, ressuscité pour l’occasion, histoire de désamorcer la naïveté du propos tout en y apportant une tou-che bienvenue de moder-nité et d’humour (quoique chaussé de gros sabots).

   Au final, « La Saga des étoiles » n’usurpe pas sa réputation de classique du space opera. Au fil du temps, le récit des aventures cosmiques de John Gordon s’est ainsi couvert d’une patine désuète, mais non dépourvue de charme, et d’une aura teintée de sépia, aptes à susciter la nostalgie de l’âge d’or de la science-fiction américaine, comme en témoigne Souvenirs de l’empire de l’Atome, l’hommage récent en bande dessinée de Smolderen et Clérisse.

Laurent LELEU
Première parution : 1/4/2018
Bifrost 90
Mise en ligne le : 24/4/2023

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87290 livres, 112198 photos de couvertures, 83726 quatrièmes.
10815 critiques, 47164 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD