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L'Âge de cristal

George Clayton JOHNSON & William Francis NOLAN

Titre original : Logan's Run, 1967
Première parution : New York, U.S.A. : The Dial Press, 1967   ISFDB
Cycle : L'Âge de cristal  vol. 1 

Traduction de Claude SAUNIER
Illustration de Stéphane DUMONT

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur précédent dans la collection n° 115 suivant dans la collection
Date de parution : 2ème trimestre 1981
Dépôt légal : 2ème trimestre 1981, Achevé d'imprimer : 16 avril 1981
Réédition
Roman, 224 pages, catégorie / prix : 2
ISBN : néant
Format : 10,7 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction

Porté à l'écran par Michael Anderson et point de départ d'une célèbre série télévisée.

Autres éditions

Sous le titre Quand ton cristal mourra   DENOËL, 1969, 1972
        sous le titre L'Âge de cristal, 1976
   J'AI LU, 1991
   in L'Âge de cristal, suivi de Retour à l'Âge de cristal, 2019

Quatrième de couverture
Quand la grande majorité de la population
a moins de vingt ans,
comment s'étonner qu'un jour
les jeunes s'emparent du Pouvoir ?
C'est ainsi qu'en 2116
l'Amérique est devenue une société cybernétique
où les rapports entre les sexes sont illimités,
où les notions de bonheur
et de malheur n'ont plus cours,
où une loi exige que tout individu,
à son vingt-et-unième anniversaire,
entre dans le "Profond Sommeil",
c'est-à-dire la mort.
Une police spéciale
est chargé d'abattre les rebelles.
Mais quel espoir peuvent avoir ces fugitifs ?
C'est ce que se demande le policier Logan
qui se met délibérément hors-la-loi
pour découvrir le secret du "Sanctuaire" —
là où les hommes vivent et meurent librement.
 
L'ÂGE DE CRISTAL
("Quand ton cristal mourra")
a été porté à l'écran par Michael Anderson
sous le titre de "Logan's Run",
avec Michael York et Peter Ustinov, etc.
(Metro Goldwyn-Meyer)
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition DENOËL, Présence du futur (1969)

Les livres de la série Présence du Futur se suivent et se ressemblent. Ils se ressemblent en ce sens que l’énigme posée par les critères présidant à leur choix demeure entière. Mais ne nous attardons pas là-dessus. SI quelqu’un éclaircit un jour ce mystère, les lecteurs de Fiction en seront certainement informés. Pour l’heure, bornons-nous à constater que Quand ton cristal mourra vient grossir le tas des ouvrages qui portent la couverture de la collection sans être ni particulièrement bons ni remarquablement mauvais.

Dans le domaine de la science-fiction, ni William Nolan ni George Johnson ne sont célèbres. Ils ont signé l’un et l’autre un certain nombre de nouvelles dans divers magazines. Nolan a en outre publié des anthologies, l’une de celles-ci, intitulée The pseudo-people et consacrée au thème des androïdes, étant d’un niveau certainement supérieur à la moyenne. Mais ils possèdent manifestement des relations, si l’on en juge par la demi-page élogieuse que le New York Times Book Review consacra au présent roman, et par l’annonce d’une prochaine adaptation cinématographique de ce même ouvrage.

Au début du livre, on trouve ceci :

Vers mil neuf cent soixante-dix, 75 % de la population du globe avait moins de 21 ans. (…) 79,7 % en 1980.82,4 % en 1950 (sic – c’est sans doute 1990 que les auteurs avaient écrit). En l’an 2000 – masse critique.

Un lecteur tatillon serait tenté de se demander si ces pourcentages croissants tiennent compte des progrès de la médecine, et du prolongement de la durée moyenne de la vie humaine que ceux-ci entraînent. Mais passons. Passons à l’idée autour de laquelle les auteurs ont bâti leur avenir.

En 2072, le monde entier est devenu jeune. Jeune, parce que le problème de l’accroissement de la population a été résolu par la manière brutale : Quiconque a dépassé l’âge de vingt et un ans doit être éliminé, et il y a des fonctionnaires chargés de cette élimination. Ils portent le doux surnom de « Marchands de Sable », et le Logan du titre original est l’un d’eux, un de ces fonctionnaires chargés de mettre un terme à l’existence de tous ceux qui, ayant atteint leur majorité, ne se présentent pas de leur plein gré aux Maisons du Sommeil. L’âge des gens est indiqué par le cristal du titre français.

C’est un composé radioactif, qui est incrusté dans la main de chaque Individu, lors de sa naissance, et qui change de couleur tous les sept ans. Le jour de sa majorité, l’individu voit son cristal devenir noir, ce qui permet de le distinguer aisément s’il continue à vivre au milieu de la société au lieu d’aller se livrer au Profond Sommeil.

À ce point, le lecteur tatillon se demandera s’il n’était pas plus simple de préparer un cristal tel que sa radioactivité, augmentant régulièrement, atteigne un niveau fatal dans un rayon limité au bout de vingt et un ans : l’inconvénient, pour les survivants, n’aurait pas été bien grand, puisque tous les habitants de la planète doivent mourir. Mais, encore une fois, passons. Passons au fait que des récalcitrants refusent cette fin et veulent vivre vieux.

En abattant un de ces récalcitrants, Logan reçoit de lui une clé, et l’entend murmurer le mot sanctuaire. Comme le cristal de Logan lui-même vire au noir à ce moment-là, la suggestion ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Il existe quelque part un sanctuaire, un endroit où l’on n’est pas obligé de mourir à vingt et un ans, et Logan part à sa recherche, accompagné par une jeune fille qui ne veut pas mourir, elle non plus, et avec un Marchand de Sable à ses trousses. La matière du roman est constituée principalement par cette poursuite.

L’imagination des auteurs a placé plusieurs épisodes assez réussis dans le déroulement de cette dernière, comme la rencontre avec les redoutables Gitans du Plaisir, le passage dans la crèche Industrielle, et la vaste reconstitution pour touristes, au moyen d’androïdes, d’une bataille de la Guerre de Sécession. Ces épisodes possèdent un certain mouvement, et renferment occasionnellement une petite touche de sadisme, ce qui a peut-être contribué à séduire des adaptateurs cinématographiques. Mais le lecteur tatillon ne manquera point de remarquer que le nombre de ces épisodes est absolument arbitraire, qu’aucun d’eux n’est essentiel au déroulement de l’action, et qu’il serait possible de supprimer un ou plusieurs de ces épisodes – lors de la préparation d’une édition devant comporter moins de pages, par exemple – sans rendre le roman incompréhensible, sans même le déséquilibrer.

Mais il y a un reproche que tout lecteur, tatillon ou non, adressera aux auteurs. Ceux-ci prétendent mettre en scène des adolescents et des jeunes gens, puisque l’âge limite admis sur la Terre qu’ils nous décrivent est de vingt et un ans. Or, tous leurs personnages agissent et pensent comme des hommes mûrs, et si le lecteur essaie de visualiser leurs traits, à la lumière de leurs actes, c’est des visages de quadragénaires qu’il verra apparaître dans son esprit.

Il est possible que les auteurs aient voulu suggérer que la Terre de cauchemar créée par leurs adolescents ait contribué à hâter la maturité de ceux-ci. Mais ce mûrissement est si total et si rapide (l’action se déroule à quelque cent cinquante ans d’aujourd’hui) qu’il évoque plutôt une mutation dans les processus biologiques de l’espèce. Si le lecteur rencontrait dans ces pages quelques gosses « normaux » (selon ses propres critères de vieillissement), la vraisemblance de l’ensemble en serait certainement renforcée.

Et la satire gagnerait en mordant. Car il est évident que c’est à un certain culte de la jeunesse que les auteurs ont voulu s’en prendre, attaquant aussi bien les maniaques de la « contestation » que ceux qui tiennent à voir les adolescents aux commandes. Or, ils montrent des adolescents qui ont cessé précisément de se comporter comme tels à partir du moment où la Terre leur a appartenu. Par cette maladresse, ce qui était manifestement écrit comme un roman satirique est devenu un simple récit d’aventures. Ce qui n’eût pas été un mal en soi si les intentions avortées des auteurs ne restaient clairement visibles.

Et ce qui fait aussi que ce récit se trouve au total bien à sa place, dans la médiocrité qui caractérise (on n’ose écrire qui distingue) depuis quelque temps Présence du Futur. Sur la page de titre, le mot novel est traduit par nouvelle, alors que la « prière d’insérer – parle correctement de roman : ce n’est qu’un point mineur – et qui n’a rien de commun avec la bonne traduction due à Claude Sunier – mais c’est un point qui est révélateur. On ne semble pas prêter beaucoup d’attention chez Denoël, aux romans qui paraissent dans cette collection…

Demètre IOAKIMIDIS
Première parution : 1/11/1969
Fiction 191
Mise en ligne le : 22/3/2020

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
L'Age de cristal , 1976, Michael Anderson
L'Age de cristal , 1977 (Série)

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