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Le Portrait du mal

Graham MASTERTON

Titre original : Family portrait, 1985
Traduction de François TRUCHAUD
Illustration de Jean-Michel NICOLLET

NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO) (Paris, France), coll. NéO Plus (policier / thriller ou fantastique / horreur) n° 14
Dépôt légal : janvier 1988
Première édition
Roman, 320 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7304-0468-6
Genre : Fantastique



Quatrième de couverture
New Milford, Connecticut, en Nouvelle-Angleterre. Un petit village du comté de Litchfield. Une série d'incidents étranges, des meurtres atroces, et le shérif Jack Smith mène l'enquête. Pourquoi Cordelia Gray, une mystérieuse jeune femme, recherche-t-elle avec autant d'acharnement un tableau représentant douze personnages au visage décomposé ? Ce tableau, datant de l'époque victorienne, est l'œuvre d'un certain Walter Waldegrave, peintre passionné d'occultisme, qui fut l'ami d'Oscar Wilde. Quel est le secret de ce tableau, et surtout qui sont ces douze personnages ? C'est ce que Vincent Pearson, l'actuel propriétaire du tableau, s'efforce de découvrir, à ses risques et périls ! Car la vérité ne tardera pas à surgir et ce sera l'horreur suprême, la vérité sur une famille démoniaque et sur le le Portrait du Mal !

« Dans ce roman écrit à fleur de peau, au style net et tranchant comme un scalpel, Masterton affine son propos et le lecteur est convié à un nouveau voyage au pays de la peur et à une nouvelle traversée du miroir (du tableau, dans le cas présent) qu'il anticipe avec délices et effroi ! Le Portrait du Mal est certainement son roman le plus dense et le plus glacé, sinon le plus accompli. Un sommet de l'horreur ! »
François Truchaud


Graham Masterton est né en 1946. en Angleterre. D'abord journaliste, il se consacre très vite uniquement à l'écriture. Il est l'auteur de dix-sept romans fantastiques et de différents ouvrages appartenant à d'autres genres (comme Le diamant de Kimberley, roman d'aventures historiques paru chez Belfond). En France, François Truchaud est le principal artisan de la connaissance qu'a le public de son œuvre fantastique. Chez NéO ont paru, dans la collection « Fantastique/SF/Aventure » : Le faiseur d'épouvantes, La maison de chair, La vengeance du Manitou, Les puits de l'enfer, Le djinn, Le Jour J du Jugement ; dans la collection « NéO/Plus » : Le démon des morts et Le portrait du mal. Masterton s'inscrit dans la grande tradition du fantastique anglo-saxon et l'un de ses maîtres, tout naturellement, est Lovecraft. Nous publierons prochaînement d'autres inédits : Mirror, The Hell Candidate, Tengu, Ritual, Death-Trance, Night Warriors, poursuivant ainsi l'intégrale de l'œuvre fantastique de Graham Masterton.
Critiques
     La page 80 de ce récent roman de Masterton (fin du ch. 7) contient les phrases les plus terrifiantes qu'on puisse trouver dans un roman fantastique. Un jeune homme, Edward, a été séduit par une femme mystérieuse à qui il ne peut donner d'âge. Il parvient à l'emmener chez lui. Ils font l'amour. Gagné par une étrange torpeur, Edward s'endort d'un sommeil troublé, tandis que Cordelia s'en va. Mais « ...elle lui avait laissé quatre ou cinq souvenirs. Tandis qu'Edward dormait, un petit ver blanchâtre émergea des gerçures chaudes et humides autour de ses testicules et chemina lentement le long de sa cuisse poilue (...) Edward dormait toujours. La pendulette sur sa table de chevet sonna sept heures. Le dernier ver se dressa finalement sur la lèvre inférieure d'Edward et tomba silencieusement dans sa bouche. »
     Etonnant, non ? Effrayant surtout. Et terriblement efficace dans la terreur et l'horreur, parce qu'en quelques phrases en apparence anodines, terminant un chapitre doucereusement romantique, Masterton nous communique, de manière réaliste, visuelle, et en même tant très sentie, le travail de la mort dans ce qu'il a de plus révulsant : sur un corps encore vivant (et accessoirement, en liaison directe avec l'amour, toujours ce bon vieux couple Eros-Thanatos). Dans sa préface, François Truchaud écrit : « Jamais Masterton n'a abordé avec une telle fascination le thème de la Mort ( ... ) et ses thèmes annexes : l'immortalité, ou la vie hideusement prolongée ». Et c'est bien vrai que Le portrait du mal traite des morts vivants, pas à la manière Zombies, mais d'une façon plus souterraine, à travers les efforts certes malfaisants mais à la limite touchants parce que dérisoire, d'une famille qui lutte pied à pied pour conserver l'immortalité que semble lui promettre une occulte magie.
     Véritablement : une lutte de tous les instants, avec comme ingrédient la chair fraîche, contre la décomposition qui guette. L'adresse de l'auteur a été de nous resservir la thématique du vampire (on pense aussi à Les prédateurs de Whitley Strieber), alliée de manière très organique (si l'on peut dire !) à celle inventée par Oscar Wilde (qui est d'ailleurs cité dans le roman à l'occasion d'un flash-back) pour Le portrait de Dorian Gray — le tableau qui vieillit à la place des gens qu'il représente. C'est au demeurant à l'occasion de la plongée terminale dans une suite d'oeuvres peintes que Masterton a quelque mal à conclure, le rigoureux réalisme des neuf dixièmes du roman chutant trop abruptement dans une fantasmagorie un rien artificielle et pas très convaincante. Mais on ne va pas faire la fine bouche à cause d'une trentaine de pages : Le portrait du mal, roman de terreur froide (il se déroule dans une région isolée du Connecticut, en plein hiver), au style « acéré » (écrit encore Truchaud), au suspense constant, aux caractères vigoureux, est le meilleur livre de son auteur.

     Loin de la naïveté, ou au mieux des gros sabots de ses premiers récits, débarrassé des scories de ses débuts (humour pataud, effets faciles à la Lovecraft), Masterton atteint ici à la grande qualité du fantastique moderne, quelque part entre Straub (pour sa finesse de touche) et King (pour son punch réaliste et son ancrage quotidien).

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/9/1988 dans Fiction 400
Mise en ligne le : 18/10/2002

Prix obtenus
Julia Verlanger, [sans catégorie], 1988


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