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L'Horreur dans le musée - 2

ANTHOLOGIE

Textes réunis par August DERLETH & Howard Phillips LOVECRAFT

Titre original : The Horror in the Museum, 1970
Première parution : Arkham House, 1970 (anthologie coupée en deux pour l'édition française)   ISFDB
Cycle : Les Révisions de H. P. Lovecraft  vol. 2

Traduction de Jacques PARSONS

Christian BOURGOIS (Paris, France)
Dépôt légal : 4ème trimestre 1975
Première édition
Anthologie, 280 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Genre : Fantastique

Autres éditions
   FRANCE LOISIRS, 1977
Sous le titre L'Horreur dans le cimetière
   POCKET, 1984, 1988, 1989, 1990, 1990, 1992, 1998

Quatrième de couverture
     L'Amérique n'a guère bien traité, de leur vivant, les deux hommes auxquels elle mesure, depuis leur mort, une renommée que l'Europe a accordée sans réserve : Edgar Allan Poe et Howard-Phillips Lovecraft. Le plus maltraité des deux est sans doute le second : il fut privé du plaisir légitime de voir son œuvre publiée en librairie, exposée dans les vitrines, inscrite au catalogue des bibliothèques, analysée par les critiques des grands journaux littéraires. Enfin, contrairement à l'auteur du Corbeau qui consacra toutes ses forces à l'extension de son œuvre, Lovecraft gaspilla une partie des siennes à améliorer l'œuvre des autres. De 1918 jusqu'à sa mort en 1937, il fut redresseur de textes boiteux, dépanneur d'imaginations en détresse, vivante prothèse d'écrivains handicapés par une difficulté d'expression, professeur de rédaction, « nègre » d'imposteurs en quête d'une consécration, et aussi conseiller d'authentiques écrivains dont il a aidé le talent à s'épanouir.
     C'est ainsi qu'il s'adonna (parfois gratuitement) à la correction de textes à caractère fantastique avec un zèle et un désintéressement tels qu'il en faisait ses œuvres personnelles... mais publiées sous le nom du client. Ce sont les contes et nouvelles rassemblés (à quelques exceptions près) en 1970 par August Derleth sous le titre The Horror in the Museum (l'Horreur dans le musée).
     Francis Lacassin

     Adolphe de Castro : Le Dernier Examen
     Adolphe de Castro : L'Exécuteur des hautes œuvres
     Zealia Bishop : La Malédiction de Yig
     Zealia Bishop : La Chevelure de Méduse
     Zealia Bishop : Le Tertre
     Wilfred Blanch Talman : Deux bouteilles noires
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Adolphe de CASTRO, Le Dernier examen (The Last Test / Clarendon's Last Test, 1928), pages 5 à 66, nouvelle, trad. Jacques PARSONS
2 - Adolphe de CASTRO, L'Exécuteur des hautes oeuvres (The Electric Executioner, 1930), pages 67 à 90, nouvelle, trad. Jacques PARSONS
3 - Zealia Brown BISHOP, La Malédiction de Yig (The Curse of Yig, 1929), pages 91 à 112, nouvelle, trad. Jacques PARSONS
4 - Zealia Brown BISHOP, La Chevelure de Méduse (Medusa's Coil, 1939), pages 113 à 160, nouvelle, trad. Jacques PARSONS
5 - Zealia Brown BISHOP, Le Tertre (The Mound, 1940), pages 161 à 256, nouvelle, trad. Jacques PARSONS
6 - Wilfred Blanch TALMAN, Deux bouteilles noires (Two Black Bottles, 1927), pages 257 à 271, nouvelle, trad. Jacques PARSONS
7 - Francis LACASSIN, Bibliographie des "révisions" de H.P. Lovecraft, pages 273 à 275, bibliographie
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Science-Fiction / Fantasy (2014)

            Toute sa vie ou presque, H.P. Lovecraft a couru après l'argent ; il dira même de son divorce qu'il est dû à quatre-vingt-dix pour cent à ses difficultés financières ; on lira d'ailleurs à ce sujet « Un mari nommé H.P.L. » de Sonia H. Greene (pages 1184 à 1213 du tome 2 de l'intégrale « Bouquins »), un témoignage passionnant (et édifiant !) sur le Lovecraft de tous les jours, incapable de trouver un travail à New York pendant deux ans et ne supportant pas d'être entretenu par une épouse plus douée que lui pour les affaires. Un témoignage qui devient glaçant quand Sonia Greene, d'origine juive, évoque en addendum l'influence de Mein Kampf sur HPL et l'admiration qu'il vouait à Adolf Hitler… Très tôt dans sa carrière, dès 1918, Lovecraft fait des révisions, réécrit de la poésie épouvantable, redresse des textes boiteux, transforme en récit une idée et quelques notes éparses. Parfois, cela va encore plus loin : il écrit des textes complets qu'il ne signera pas, comme pour Houdini, ce qui donnera le très touristique et peu convaincant « Prisonnier des pharaons », nouvelle qui a toutefois l'avantage de montrer tout l'humour dont Lovecraft était capable (dire qu'il se paye Houdini, censé être le narrateur, est un euphémisme). Dans le lot de toutes ces révisions, effectuées jusqu'à la fin de sa vie, il y a, en proportion, assez peu de fantastique et de science-fiction, un « assez peu » (665 pages tout de même) que Francis Lacassin a compilé dans le tome 2 de l'intégrale « Bouquins » sous le titre « L'Horreur dans le musée », titre qui était aussi celui d'une précédente édition, partielle, en deux volumes, d'abord chez Christian Bourgois, puis en poche chez Pocket (où le tome 2 avait été renommé L'Horreur dans le cimetière). On précisera que le sommaire des deux volumes de l'édition Pocket diffère légèrement des sommaires de l'édition Christian Bourgois, et que ces deux éditions sont nettement moins complètes que la sélection « Bouquins ».

            En anglais, on appelle un nègre littéraire « a ghostwriter », un écrivain fantôme. Invisible, mort, en retrait ? Un peu tout cela à la fois. Mais, dès qu'il touche au fantastique, Lovecraft est un mauvais nègre, dans le sens où il ne sait pas toujours rester en retrait, et beaucoup de ses révisions sonnent comme du Lovecraft pur jus, et parfois même du très bon. Y compris dans des textes anecdotiques comme « Horreur à Martin Beach », signé Sonia Greene ; on y retrouve aisément sa patte et, dans ce cas précis, sa passion pour les créatures maritimes gigantesques.

            Il y a évidemment du bon et du moins bon dans ces 660 pages de révisions. Certains textes, bavards, sont interminables tant l'action et le mouvement y sont procrastinés (« Le Dernier examen », « L'Horreur venue des collines », « Le Tertre »), d'autres font preuve d'un racisme suffocant – l'histoire de jumeau maléfique « Cassius » par exemple. On trouve même une vibrante apologie de l'esclavagisme dans « La Chevelure de Méduse » (signée Zealia Bishop). Mais négliger cette sélection, à cause de sa qualité variable ou de son racisme intermittent, vous ferait passer à côté de quelques joyaux : « L'Homme de pierre », « L'Horreur dans le musée », « La Mort ailée », « La Malédiction de Yig ». Et de nouvelles certes moins réussies, mais qui restent longtemps en mémoire, à l’image de « Cendres », qui mêle avec une certaine espièglerie savant fou et ressorts du vaudeville.

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/1/2014
Bifrost 73
Mise en ligne le : 28/3/2020

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