OXYMORE
(Montpellier, France), coll. Fission n° (7) Dépôt légal : novembre 2004, Achevé d'imprimer : novembre 2004 Première édition Recueil de nouvelles, 320 pages, catégorie / prix : 49 € ISBN : 2-913939-46-5 Format : 15,5 x 20,0 cm Genre : Fantasy
Cette édition est proposée accompagnée d'un CD audio de 6 titres originaux composés par PFR sur les chroniques de Frontier. Tirage à 99 exemplaires, signés par l'auteure, le musicien ainsi que les deux illustrateurs.
Ils entendent les secrets du vent et comprennent le langage des arbres, font chanter les flammes et l'eau des rivières, et dans leur sang couler une magie aussi ancienne que les racines du monde.
Mais ils sont nés dans les familles des hommes, au sein d'un monde de poussiéreuse urbanité, où leur différence est vue comme une insulte, un insurmontable danger à conjurer.
Forgerons et poètes, chamans, artisans et prophètes, les fay pour survivre seront aussi fauves et guerriers. De leur enfance mise aux fers, ils apprendront les chants du métal, le silence de l'abandon, le sang de la révolte et de la mort. Jusqu'à ce que Shade, leur guide, leur emblème, ramène de sa quête aux franges du monde la cité de Frontier où ils pourront, enfin, vivre en paix.
Des temps d'acier de la guerre et du rejet, à la beauté fragile d'une ville de magie posée au bord du monde, c'est aux frontières de notre propre humanité que nous conduira, incandescente, la piste des fay.
Une saga bouleversante, orchestrée par Léa Silhol, où flamboient les portraits, inoubliables et obsédants, de personnages plus grands que nature. Tout le talent de l'auteure de La Sève et le Givre et de La Tisseuse déployé ici en Fantasy Urbaine, dont elle est l'une des voix les plus envoûtantes de la scène littéraire contemporaine.
Un nouveau chef-d'œuvre poignant, incisif, et sans concession.
1 - Jess KAAN, Toucher Frontier…, pages 9 à 14, préface 2 - Runaway Train, pages 15 à 29, nouvelle 3 - Il ne neige pas à Frontier, pages 31 à 44, nouvelle 4 - Arcane I / Le Magicien, pages 45 à 54, nouvelle 5 - Faire Surface (Arcane XX / Le Jugement), pages 55 à 86, nouvelle 6 - Comme une Balle, pages 87 à 101, nouvelle 7 - Encordés à la Nuit (Arcane XII / Le Pendu), pages 103 à 116, nouvelle 8 - La Ballade des égarés, pages 117 à 147, nouvelle 9 - A bout de course, pages 149 à 183, nouvelle 10 - L'Encre, Le Sang (Arcane II / La Papesse), pages 185 à 192, nouvelle 11 - Vado Mori (Arcane XVIII / La Lune), pages 193 à 217, nouvelle 12 - Voix de Sève, pages 219 à 264, nouvelle 13 - Comme marchent les Ombres, pages 265 à 272, nouvelle 14 - Natacha GIORDANO, Près des Nids de Coucous, pages 273 à 313, postface
Critiques
Cri du cœur. Ecorchés vifs. Tels sont les mots qui viennent à l'esprit en lisant Musiques de la Frontière, le nouveau recueil de nouvelles de Léa Silhol, entièrement consacré à son cycle des fay, et dont la version Fission est proposée avec un CD de six morceaux composés par PFR d'après les nouvelles, elles-même écrites en musique. La couverture de cette version, signée Sébastien Bermès, montre un visage plus doux que celle de la Régular, signée Amar Djouad. Toutes deux sont très belles, mais ce sont les illustrations intérieures (présentes dans les deux éditions) de Frédérique Berthon qui exaltent le mieux les nouvelles de Léa Silhol.
Aux textes déjà publiés, viennent s'ajouter six inédits qui donnent un nouvel éclairage sur l'histoire de ces mutants-fées. Les fay sont apparus, tels des changelings, dans les berceaux humains. Quand ceux-ci n'ont plus pu supporter leur étrangeté, ils les ont abandonnés dans des Centres. Shade fut le premier à s'enfuir ; des rêves le guidèrent vers la ville que les regs appellent Frontier, mais que les fay nomment Seuil.
En une douzaine de nouvelles, Léa Silhol campe une histoire impossible qui pourtant résonne dans le quotidien de tous les opprimés, de tous les laissés-pour-compte de notre monde. Elle dénonce aussi bien le racisme que l'esclavage des enfants, tout en offrant au lecteur des œuvres d'une grande beauté. D'un style incisif et poétique à la fois, ses histoires nous introduisent dans un univers d'autant plus terrifiant qu'il sonne vrai.
Runaway train, par exemple. Cette histoire de deux enfants qui fuient et se cachent est terriblement émouvante, comme l'est aussi La Ballade des égarés, où il est question d'une enfant disparue, ou encore Vado Mori ou Faire Surface. Mais attention, je ne vous parle pas d'une émotion mièvre et sirupeuse, pas du tout ! Je parle de colère et de chagrin, de désespoir et de larmes salvatrices. De feu purificateur, aussi, ce feu qui réduit en cendres les erreurs du passé, parce que si les abcès ne sont pas crevés, on en souffre éternellement.
Au fil des nouvelles on retrouve parfois quelques fay déjà rencontrés, Shade et Ash que suivent les autres, Gift, Jay, Fallen... Entre A bout de course et Comme une balle, on les voit changer, ou plutôt se révéler tels qu'ils sont réellement. Tout comme on voit évoluer la ville, Frontier, entre Encordés à la Nuit et Voix de Sève. Mais les humains aussi changent, ou plutôt, tous ne haïssent pas les fay, car dès l'origine, il s'en trouve pour les protéger, comme, dans Le Magicien, Alicia, qui a pourtant tout à y perdre, ou même pour les aimer, comme Lauren dans Il ne neige pas à Frontier.
En fin de recueil, comme déjà dans La Tisseuse, une postface de Natacha Giordano analyse l'œuvre de Léa Silhol et aide le lecteur à relier sa fiction au réel qui l'a inspirée. C'est particulièrement bienvenu ici, où chaque mot est significatif.