Les yeux froids de Kull furent voilés par la perplexité comme le guerrier gigantesque au corps bronzé faisait irruption dans ses appartements privés où il était nonchalamment étendu, buvant du vin de lotus en regardant passer, depuis les fenêtres du palais, les nuages blancs sur les océans bleus du ciel. A l'exception d'un kilt de cuir, ce guerrier était aussi nu que la longue épée de fer qu'il serrait dans un poing couvert de cicatrices et son visage d'ordinaire impassible était rouge de colère. Kull soupira et posa son gobelet à côté de lui.
1 - François TRUCHAUD, Roi et barbare, pages 5 à 8, préface 2 - Prologue (Prolog (A portion of "The Hyborian Age"), 1967), pages 11 à 11, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 3 - Exilé d'Atlantis (Exile of Atlantis, 1967), pages 13 à 17, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 4 - Le Royaume des chimères (The Shadow Kingdom, 1929), pages 19 à 46, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 5 - L'Autel et le scorpion (The Altar and the Scorpion, 1967), pages 47 à 50, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 6 - Lin CARTER & Robert E. HOWARD, Noirs abysses (Black Abyss, 1967), pages 51 à 63, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 7 - Le Chat de Delcardes (Delcardes' Cat / The Cat and the Skull, 1967), pages 65 à 86, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 8 - Le Crâne du silence (The Skull of Silence / The Screaming Skull of Silence, 1967), pages 87 à 93, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 9 - Lin CARTER & Robert E. HOWARD, Ceux qui allèrent au-delà du soleil levant (Riders Beyond the sunrise, 1967), pages 95 à 116, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 10 - Par cette hache je règne ! (By this Axe I Rule !, 1967), pages 117 à 134, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 11 - Le Coup de gong (The Striking of the Gong, 1967), pages 135 à 138, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 12 - Les Épées du royaume pourpre (Swords of the Purple Kingdom, 1967), pages 139 à 161, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 13 - Lin CARTER & Robert E. HOWARD, Magicien et guerrier (Wizard and Warrior (completed by Lin Carter, Carter's portion begins with "It was the Sungara"), 1967), pages 163 à 169, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 14 - Les Miroirs de Tuzun Thune (The Mirrors of Tuzun Thune, 1929), pages 171 à 178, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 15 - Le Roi et le chêne (The King and the Oak, 1939), pages 179 à 182, poésie, trad. François TRUCHAUD 16 - Épilogue (Epilog (Kull), 1967), pages 183 à 188, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
[critique commune de 2 parutions de Robert E. HOWARD : Conan (Lattes) & Kull (NéO)
note nooSFere]
Conan est le premier volume de la saga la plus remarquable de l'heroic-fantasy. C'est écrit dans la présentation du livre, ce n'est pas moi qui le dit. J'ai tendance à souscrire, néanmoins. C'est vrai que c'est remarquable, étonnant de vitalité, de virtuosité et d'invention. Si, comme il le prétendait, Howard écrivit les aventures de ce super-héros d'un autre âge « dans un état second », alors on peut croire aux vertus de l'« inspiration ». A condition bien entendu d'aimer les sorciers et sorcières, les mages, les sorts, les diaboliques en tous genres et les réactions musclées d'un héros qui ne s'embarrasse pas de L'introduction à la Psychanalyse de Freud (ni même de Babar l'éléphant) pour guider son itinéraire. Conan, c'est le muscle et l'épée. La stratégie de « l'ôte-toi-de-là-que-je-m'y-mette » Il faut bien dire qu'en face, ils sont plutôt vilains... Au sommaire, donc, de ce premier volume d'un cycle recomposé dans un ordre chronologique, sept aventures de ce sacré Conan, reliées entre elles par des notes quand la matière fait défaut. Elles sont signées Howard, Carter et de Camp, tous trois amalgamés pour nous conter la saga du héros.
Après Conan, voici Kull, et le premier qui fait un mauvais calembour en jouant sur le rapprochement phonétique des deux patronymes a perdu, car c'est trop facile. Kull, c'est le roi barbare, c'est toujours les mages et les forces obscures, les abominations en tous genres, le fracas des armes. C'est la richesse d'invention d'un écrivain qui vécut peut-être trop vite... Là encore, certaines nouvelles commencées par Howard furent terminées par Lin Carter, mais c'est de la petite histoire : la Grande, c'est le livre. Garanti efficace pour les grands enfants un peu attardés au pays des légendes foisonnantes de couleurs. Vous avouerai-je ? J'en suis, parfois.