Les yeux froids de Kull furent voilés par la perplexité comme le guerrier gigantesque au corps bronzé faisait irruption dans ses appartements privés où il était nonchalamment étendu, buvant du vin de lotus en regardant passer, depuis les fenêtres du palais, les nuages blancs sur les océans bleus du ciel. A l'exception d'un kilt de cuir, ce guerrier était aussi nu que la longue épée de fer qu'il serrait dans un poing couvert de cicatrices et son visage d'ordinaire impassible était rouge de colère. Kull soupira et posa son gobelet à côté de lui.
3 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in Kull, le roi barbare (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1980) - in Kull, le roi barbare (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1984) sous le titre Barbare et Roi - in Kull, le roi barbare (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1988)
2 - Prologue (Prolog (A portion of "The Hyborian Age"), 1967), pages 11 à 11, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
13 - Lin CARTER & Robert E. HOWARD, Magicien et guerrier (Wizard and Warrior (completed by Lin Carter, Carter's portion begins with "It was the Sungara"), 1967), pages 163 à 169, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
[critique commune de 2 parutions de Robert E. HOWARD : Conan (Lattes) & Kull (NéO)
note nooSFere]
Conan est le premier volume de la saga la plus remarquable de l'heroic-fantasy. C'est écrit dans la présentation du livre, ce n'est pas moi qui le dit. J'ai tendance à souscrire, néanmoins. C'est vrai que c'est remarquable, étonnant de vitalité, de virtuosité et d'invention. Si, comme il le prétendait, Howard écrivit les aventures de ce super-héros d'un autre âge « dans un état second », alors on peut croire aux vertus de l'« inspiration ». A condition bien entendu d'aimer les sorciers et sorcières, les mages, les sorts, les diaboliques en tous genres et les réactions musclées d'un héros qui ne s'embarrasse pas de L'introduction à la Psychanalyse de Freud (ni même de Babar l'éléphant) pour guider son itinéraire. Conan, c'est le muscle et l'épée. La stratégie de « l'ôte-toi-de-là-que-je-m'y-mette » Il faut bien dire qu'en face, ils sont plutôt vilains... Au sommaire, donc, de ce premier volume d'un cycle recomposé dans un ordre chronologique, sept aventures de ce sacré Conan, reliées entre elles par des notes quand la matière fait défaut. Elles sont signées Howard, Carter et de Camp, tous trois amalgamés pour nous conter la saga du héros.
Après Conan, voici Kull, et le premier qui fait un mauvais calembour en jouant sur le rapprochement phonétique des deux patronymes a perdu, car c'est trop facile. Kull, c'est le roi barbare, c'est toujours les mages et les forces obscures, les abominations en tous genres, le fracas des armes. C'est la richesse d'invention d'un écrivain qui vécut peut-être trop vite... Là encore, certaines nouvelles commencées par Howard furent terminées par Lin Carter, mais c'est de la petite histoire : la Grande, c'est le livre. Garanti efficace pour les grands enfants un peu attardés au pays des légendes foisonnantes de couleurs. Vous avouerai-je ? J'en suis, parfois.