Walter SCOTT Titre original : The Black Dwarf, 1816 Première parution : Royaume-Uni, William Blackwood (Édimbourg) et John Murray (Londres), 2 décembre 1816ISFDB Traduction de Auguste J. B. DEFAUCONPRET
Au cœur des Highlands vit Elshie de Mucklestane, celui que l'on nomme aussi le nain noir. Farouchement misanthrope, il effraie plus qu'il n'attire ; ses traits et son caractère en font le sujet de toutes les rumeurs chez les paysans alentour. Vivant en ermite, il est affublé de curieux pouvoirs sur ces terres de légendes, de magie, mais aussi de superstitions... Brigands et malfaisants rôdent parfois en ces contrées sous des habits de noblesse, et lenain devra, enfin !, sortir de son isolement pour affronter de sombres passions humaines.
Walter Scott (1771-1832), considéré comme l'inventeur du roman historique avec les grandes et inoubliables figures que sont Ivanhoé ou Quentin Durward, nous a également proposé de superbes textes consacrés aux mœurs écossaises, au rang desquels le Nain noir, publié en 1816, fait figure d' œuvre maîtresse.
Les romans historiques de Walter Scott ont sans doute bercé votre enfance. Qui n'a pas rêvé avec Ivanhoé et Quentin Durward ? On sait moins que Scott s'est essayé aussi au roman — gothique. Le Nain Noir est de cette veine, une œuvre pas très connue, sauf de François Rivière, bien sûr, qui passe ses nuits dans les recoins poussiéreux des grandes bibliothèques parisiennes pour découvrir de petits livres publiables dans son intéressante série Marginalia, aux côtés de Level, Magog, Féval et Claretie.
Curieusement, Walter Scott s'essaie au gothique tout en niant le surnaturel, et c'est ce jeu de rapports entre les clichés du fantastique et leur négation qui est attirante... « Je ne crains pas de pareilles folies », dit l'héroïne quand on lui parle des spectres. Comme pour bien montrer que les vraies « folies », celles dont il faut avoir peur, sont celles des hommes. De fait, chez Walter Scott, les humains sont beaucoup plus sanguinaires et cupides que les fantômes.
Une galerie de portraits, de magiques descriptions de lieux désolés d'Ecosse, du vent de la lande et des brigands. Tout y est pour faire frénétique. Et si le livre est parfois un peu embrouillé, la magistrale figure du Nain Noir, ce gentilhomme difforme qui hait le genre humain, restera sans doute un repère dans la littérature fantastique.