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Passage

Connie WILLIS

Titre original : Passage, 2001
Cycle : Passage vol. 1 

Traduction de Jean-Pierre PUGI
Illustration de Marc SIMONETTI

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (2001 - 2007) n° 8291
Dépôt légal : mars 2007
Roman, 928 pages, catégorie / prix : 10,4 €
ISBN : 978-2-290-35690-6
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     A l'hôpital Mercy General, la psychologue Joanna Lander s'est spécialisée dans les EMI, les expériences de mort imminente. Elle tente de rassembler les bribes d'éléments que ramènent ceux qui, pendant quelques minutes, sont passés de l'autre côté. Hélas, les sujets sont rarement assez lucides pour fournir des données fiables. Lorsqu'un brillant neurologue, le docteur Richard Wright, lui propose de travailler sur des EMI artificielles simulées par l'injection d'une drogue psychoactive, elle accepte sans hésiter. Elle ne se doute pas qu'elle vient de s'engager sur une voie qui pourrait bouleverser toutes les théories scientifiques sur les EMI, et sur la mort elle-même.

     Salué comme le « meilleur roman de science-fiction de l'année (2002) » par la revue Locus, Passage apparaît comme un digne successeur de Sans parler du chien et Le Grand Livre, deux romans incontournables qui ont valu à son auteur un succès international.
Critiques
     Passage raconte l'histoire de deux chercheurs en milieu hospitalier, un neurologue et une psychologue, qui tentent de percer les secrets des expériences de mort imminente (les Near death experiments). Contrairement à ce que pouvait laisser craindre un tel sujet, le roman est à mille lieues du sensationnalisme du type L'expérience interdite. Au contraire, même, puisqu'il oppose aux deux protagonistes une sorte de charlatan féru de thèses mystico-paranormales souvent tourné en ridicule. Cette longue enquête scientifique est ponctuée de rencontres avec des personnages touchants : l'héroïque petite Maisie, le vieux professeur Briarley qui fait autant naufrage que le Titanic dont il racontait jadis les derniers instants à ses étudiants, ou encore Vielle, la bonne copine qui permet à Joanna, la psychologue, de garder les pieds sur terre.

     Si tout élément de fantastique est banni du roman, on hésite aussi à le classer du côté de la SF, tant les hypothèses scientifiques ou la technologie mises en scène semblent proches de notre monde réel (pour autant que je puisse en juger, mes connaissances en neurosciences et en imagerie médicale étant plus que limitées). Connie Willis réalise avant tout un magistral exercice de vulgarisation scientifique. À travers l'évocation pleine de vie du naufrage du Titanic, elle parvient à donner un aperçu du fonctionnement du cerveau sans abuser de descriptions techniques ou de jargon spécialisé.

     Le sujet une fois dépouillé de toute théorie fumeuse, de tout sensationnalisme, que reste-t-il ? Un roman de près de 900 pages (édition de poche, la précédente étant sortie en deux volumes) qui décrit par le menu la vie quotidienne dans un grand hôpital, la mise en place d'une expérience médicale fondée sur un protocole scientifique sérieux, des personnages attachants (les femmes davantage que les hommes, ces derniers étant traités de façon un peu caricaturale ; on se consolera en relisant l'intégrale du cycle de Gor), une grande discussion sur les catastrophes et leur signification dans l'Histoire... On retiendra aussi de ce roman un développement passionnant et brillant sur la notion de métaphore, examinée à la fois du point de vue de la littérature et de la psychologie.

     Par certains côté, Passage s'apparente à l'exercice de style réalisé avec brio : des centaines de pages pendant lesquelles l'action est réduite au minimum, à la description minutieuse d'une expérimentation médicale dénuée de toute fantaisie, entrecoupée par la routine d'un grand CHU, où l'intrigue semble stagner entre petits tracas du quotidien et tragédies banales de la maladie ; pourtant Connie Willis ne lasse jamais le lecteur (ou presque : on peut quand même sauter quelques pages, par-ci par-là). Mieux encore, sa façon un peu lente, un peu répétitive de décrire par le menu les actes les plus anodins de ses personnages contribue à faire entrer le lecteur dans l'univers de l'hôpital, grosse machine bureaucratique à moitié folle, d'une inertie décourageante, et cela rend le quotidien des protagonistes beaucoup plus palpable, beaucoup plus terre à terre, ce qui produit un contraste saisissant avec les enjeux au cœur du roman : comprendre la mort et tenter de la vaincre, ou tout au moins de la repousser.

Jean-François SEIGNOL (lui écrire)
Première parution : 19/4/2010 nooSFere

Critiques des autres éditions ou de la série
Critique de la série par Claude ECKENCritique de la série par Tom CLEGG
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