Elizabeth HAYDON Titre original : Rhapsody: Child of Blood, 1999 Première parution : Tor, 1999 (roman coupé en deux pour l'édition française)ISFDB Cycle : La Symphonie des siècles (découpage annexe)
J'AI LU
(Paris, France), coll. Fantasy (2007 - ) n° 8742 Dépôt légal : août 2008, Achevé d'imprimer : 10 août 2008 Partie de roman, 480 pages, catégorie / prix : 8,40 € ISBN : 978-2-290-00458-6 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Fantasy
Tandis qu'elle enfile les rues d'Easton à toute allure pour fuir les hommes de Michael, un ancien amant devenu baron de la pègre locale, Rhapsody butte sur deux étranges personnages, qui l'aideront à régler son problème de façon... définitive. Ce qu'elle ignore, c'est qu'Achmed le Serpent et Grunthor, le géant Firbolg, sont eux-mêmes confrontés à une situation autrement périlleuse. Aussi, lorsqu'ils l'entraînent dans un voyage au coeur de la Terre le long des racines de Sagia, l'Arbre-Monde, Rhapsody se demande si elle n'a pas fait preuve d'un excès de confiance...
Elizabeth Haydon est née et vit sur la côte est des Etats-Unis. Chanteuse, harpiste, herboriste, elle n'a jamais cessé d'écrire. Best-seller vendu à plusieurs millions d'exemplaires à travers le monde, La symphonie des siècles a fait de son auteur une des figures incontournables de la fantasy contemporaine, dans la tradition de Robert Jordan et de David Eddings.
« Un roman extrêmement solide, qui augure d'une trilogie grandiose. »
Ouverture : Meridion manipule les êtres et le temps. Il projette Gwydion à travers les millénaires, jusqu'à lui faire rencontrer Emily.
Première partie : Rhapsody est une jeune Barde qui s'attire de nombreux ennuis, notamment des démêlés avec Michael, le très redouté baron de la pègre. Alors qu'elle fuit, sa route croise celle de deux personnages : le mystérieux Frère et Grunthor, un géant Firbolg. Comme elle ignore l'étendue de son pouvoir sur les sons, elle donne accidentellement un nom au Frère : il sera Achmed le Serpent. Parce qu'il a été « renommé », il est aussi transformé et libéré de la servitude dans laquelle il se trouvait. Ces trois personnages vont faire route ensemble et s'enfoncer dans les entrailles de la Terre, en suivant les racines de l'Arbre-Monde. Ce qu'ils vivront les marquera à jamais.
Quoique le changement abrupt de personnage après l'Ouverture soit une frustration, et qu'on ne comprenne pas le rapport entre l'Ouverture et la suite, Rhapsody est un roman très prenant et marquant. Plus que les descriptions un peu longues des tunnels qui traversent la Terre, c'est le jeu des relations interpersonnelles qu'on garde en mémoire, l'évolution des opinions, des sentiments, l'abandon des préjugés. C'est somme toute la transposition de toute évolution humaine, même si les personnages ne sont pas tout à fait humains. On regrettera quelques passages abscons qui nuisent au rythme du récit, mais les éclaircissements devraient arriver avec la livraison de la seconde moitié du roman original, prévue pour le mois de septembre.
Rhapsody, ancienne prostituée, a décidé de changer de branche socioprofessionnelle et de devenir baptistrelle, une sorte de magicienne chanteuse lyrique. Alors qu'elle progresse sur cette voie difficile, Michael, un de ses anciens clients, la fait mander. Refusant de retomber dans la prostitution et surtout dans les bras de Michael, chef de la pègre d'Easton, Rhapsody prend la fuite et rencontre à cette occasion Achmed le Serpent et le géant Grunthor. Poursuivis par les hommes de Michael, l'étonnant trio prend la route de l'Arbre-Monde, grâce aux racines duquel ils vont pouvoir s'échapper une fois pour toutes de l'île perdue de Serendair. Au contact de ces deux étranges compagnons de route, Rhapsody va peu à peu comprendre que ceux-ci fuient le Shing, un ennemi pour le moins énigmatique, peut-être le plus dangereux qui soit...
Depuis vingt ans maintenant, les éditions Pygmalion publient de la fantasy ; du très bon (Kay, Martin, Hobb), du pas bon (Bradley), et du « sans intérêt » (Coe, Flewelling). Rhapsody appartient clairement à la troisième catégorie. S'il fallait sauver quelque chose de ce premier roman pataud, de cette (inter)minable fuite souterraine et « racinaire », ce seraient les personnages d'Achmed le Serpent, ambigu, difforme et fascinant, et de Grunthor, sympathique ogre au goûteux sens de l'humour. Pour le reste, entre deux morceaux de bravoure plutôt bien menés, mais trop rares, tout est atroce ou raté :
1/ L'histoire, simpliste, maladroite, qui ferait passer le scénario de La Quête de l'Oiseau du temps pour Guerre et Paix.
2/ Le rythme, asthmatique en phase terminale.
3/ La construction, qui se pose là dans le registre du ni fait ni à faire, avec son prologue de soixante ( !) pages que l'on résumera par : « Gwydion, projeté sept siècles dans le passé, rencontre Emily un soir de bal champêtre. Tous deux âgés de quatorze ans ont le coup de foudre et finissent par jouer à saucisse dure dans pucelle pas farouche, même si c'est pas bien avant le mariage. » Trois pages auraient suffi, et encore, je suis d'humeur généreuse.
4/ Le monde décrit n'a rien à voir avec le Moyen-âge, ni de près ni de loin. Comme tant d'autres, Elizabeth Haydon veut faire de la fantasy médiéval(isant)e sans avoir la moindre idée de ce qu'était le monde médiéval occidental. Son manque patent de culture historique est tout simplement insupportable, d'autant plus qu'il nuit ici à la cohérence du récit.
5/ Sans oublier la traduction, qui va du potable au totalement scandaleux, à tel point qu'on se demande si quelqu'un l'a relue.
En ces temps de surabondance en fantasy, sincèrement, je ne vois AUCUNE raison de conseiller ce livre, premier d'une longue série. On préféra donc chez Pygmalion les trois séries suivantes : « La Tapisserie de Fionavar » (trois volumes), « Le Trône de fer » (dix volumes à ce jour, et ce n'est pas encore fini), « L'Assassin royal » (treize volumes à ce jour, et ça continue) ; trois excellents cycles réédités en poche aux éditions J'ai Lu.