Il est détenteur d'un fabuleux secret :

un merveilleux stratagème qui lui permet

de passer à volonté d'ombre en ombre...

Mais il va se heurter

à un traître plus fort que son ombre :

un être qui a le pouvoir de se déplacer...

dans toutes les dimensions !

[critique commune de « Les 9 princes d'Ambre » et « Les fusils d'Avalon » Denoël PdF n° 190 et 196.

note nooSFere]

     Dans le territoire un peu trop exploré ces temps, et un peu trop balisé de l'heroic-fantasy, la série de Zelazny consacrée aux exploits de Corwin, prince d'Ambre (et non bouclée par ces deux premiers volumes) rend un son heureusement neuf. Non pas par les péripéties, traditionnelles encore que magnifiquement bien menées, non plus que par le postulat de départ, pourtant original : les princes d'Ambre ont le pouvoir de manipuler l'espace à partir d'0mbre, qui s'étend autour d'Ambre, et l'une des ombres créées est notre propre Terre, où Corwin a vécu en observateur pendant trois ou quatre siècles. Mais par le regard porté, mélange de distanciation aristocratique, d'humour noir, d'une amertume désabusée et d'un cynisme réjouissant, du genre : Je pénétrai dans les Ombres et je découvris une race de créatures à fourrure dont l'intelligence égalait celle de lycéens moyens — navré, les enfants, mais je veux dire par là qu'il : étaient loyaux, dévoués, honnêtes et trop facilement menés en bateau par des salauds de mon espèce et celle de mon frère. On n'en attendait pas moins de l'auteur de L'île des morts (qui fait oublier ici qu'il est aussi l'auteur de Seigneur de lumière), car il réussit le tour de force de rendre moderne par l'écriture un sous-genre qui a d'ordinaire une fâcheuse tendance à s'étouffer dans la poussière.