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La Grande rivière du ciel

Gregory BENFORD

Titre original : Great Sky River, 1987
Première parution : États-Unis, New York : Bantam Spectra, décembre 1987   ISFDB
Cycle : Le Centre galactique  vol. 3 

Traduction de Hélène COLLON
Illustration de MANCHU

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) précédent dans la collection n° 7171 suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 2011
Roman
ISBN : 978-2-253-07171-6
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     La Grande Rivière du ciel, c'est la Voie lactée, vue du centre de la galaxie. C'est là que se joue peut-être le dernier acte de l'histoire de l'humanité.
     Traquée par des machines intelligentes, la tribu de Killeen et de Shibo n'a plus qu'un espoir : retrouver le navire magique Argo, l'un de ceux qui ont amené leurs ancêtres, à travers l'espace interstellaire, sur un monde qui fut un paradis. Avant l'arrivée des Machines. Mais pour cela, il leur faudra déjouer les ruses d'intelligences artificielles aussi puissantes que le Fabricant ou que la Mante.
     Gregory Benford, écrivain et physicien, nous offre ici le premier volet d'une des plus vertigineuses trilogies de la science-fiction, auquel feront suite Marées de lumière et Les Profondeurs furieuses.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition Robert LAFFONT, Ailleurs et demain (1990)

     Tout amateur de science-fiction se souvient des premières images frappantes du film Terminator, de James Cameron : sur une planète lugubre et désolée (la Terre, mais peu importe), baignant dans une perpétuel crépuscule, des humains en haillons livrent parmi les ruines une perpétuelle bataille à coups de rayons laser contre d'énormes machines robots... Ce sont très exactement ces images-là qui vous viennent dans l'œil à la lecture de la plus grande partie de ce récent Benford. Le roman étant paru originellement en 1987, l'auteur s'est-il effectivement (et fût-ce inconsciemment) inspiré du film ? C'est possible. Et en même temps cela a peu d'importance, même si cette rencontre méritait d'être signalée. Une rencontre de toute façon évidente, puisque ce roman est le plus « physique » que nous ait donné jusqu'à présent Benford, un roman d'action, ou priment les batailles...
     Elles ne se déroulent certes pas sur Terre, mais sur Nivale, un monde situé en plein de cœur de la galaxie, où les humains se sont établis dans un passé reculé, après avoir fait un voyage de 60.000 ans dans l'espace sous forme de sperme et d'ovules congelés. Et les machines, qui ont permis aux hommes de se reconstituer et de reconstituer une civilisation, ont peu à peu évolué, jusqu'à transformer la planète en monde stérile et en refoulant les humains loin de leurs villes. Le récit se situe dans la phase terminale de ce combat, alors qu'il ne reste plus sur Nivale que quelques « Familles » (des tribus) pourchassées par les machines intelligentes (les « Mécas »). La révolte des robots ? Voilà certes un thème qui n'est pas tout neuf, et qu'Asimov a essayé, dès les années 40, de dépoussiérer, sinon de renvoyer au néant... Bien sûr, Benford a tenté d'insuffler à ce vieux thème des considérations plus personnelles : les derniers humains survivants sont tellement bourrés de prothèses mécaniques et informatiques (ils vivent dans un exosquelette, en compagnie de l'esprit de certains de leurs ancêtres, les « Aspects », ils possèdent les pouvoirs psi artificiellement gonflés, etc.) qu'ils sont devenus presque semblables à des machines. Inversement, les Mécas, intelligents, eux aussi doués de pouvoirs psi, et qui possèdent leurs Renégats (le Fabricant, la Mante) fascinés par les humains au point d'intégrer de la chair humaine dans leurs engrenages (cf. les pages 245 et suivantes, où l'on visite l'intérieur d'une machine où des jambes humaines montées sur un axe pédalent sans cesse I), ne sont pas si loin que ça de l'humanité. Et à l'occasion de trop rares envolées lyriques (la page 327, où l'homme Killeen refait connaissance avec l'amour), il prouve qu'il est un écrivain, un vrai.
     Mais la fin de l'ouvrage, trop prévisible, trop facile (les derniers humains quittent la planète hostile dans un vaisseau miraculeusement remis en état), déçoit. Pour reprendre une comparaison souvent employée par les critiques de s-f (par paresse, sans doute : tant pis), La grande rivière du ciel n'est pas grand-chose d'autre qu'un bon Fleuve Noir multiplié par cinq quant à son contenu, grâce à l'emploi pervers du traitement de texte. On est loin de Paysages du temps ou de Au cœur de la comète, loin de la plupart des nouvelles de En chair étrange, même si La grande rivière du ciel reste un ouvrage costaud (forcément costaud) qui se lit (presque) sans ennui.

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/2/1990
dans Fiction 412
Mise en ligne le : 6/10/2003

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