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Les Martiens

Kim Stanley ROBINSON

Titre original : The Martians, 1999
Première parution : New-York, USA : Spectra/Bantam Dell/Random House, avril 1999   ISFDB
Cycle : La Trilogie martienne  vol. 4 

Traduction de Dominique HAAS
Illustration de Victor HABBICK

FRANCE LOISIRS (Paris, France)
Dépôt légal : mai 2001, Achevé d'imprimer : mai 2001
Réédition
Roman, 448 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7441-4569-6
Format : 13,0 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

" Qui n'a pas fait avec Kim Stanley Robinson l'ascension du Mont Olympe, 27 000 mètres, le plus haut volcan du système solaire, a manqué l'un des plus grand moment de la littérature de science-fiction moderne !

Et ce n'est que l'un des nombreux épisodes réunis dans Les Martiens, fabuleux patchwork racontant la colonisation de la planète Mars...

Plus encore que sa grandiose trilogie martienne, on trouve ici, avec ces fragments d'épopée, émouvants, surprenants, poétiques ou cruels, mais toujours passionnants, le réalisme hallucinant qui est la marque de l'auteur. "

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition PRESSES DE LA CITÉ, (2000)

     Après sa fameu­se Trilogie martienne et S.O.S. Antarctica, voici donc le nouveau K. S. Robinson, Les Martiens. Un ouvrage qu'on pourrait présenter comme une manière de trait d'union entre ces deux œuvres, situant le début de son intrigue dans le continent glacé avant de changer de cadre pour nous projeter dans les cany­ons martiens.

     J'ai dit « intrigue ». Il conviendrait d'em­ployer le terme au pluriel. Car il n'y en a pas une, mais des multitudes. Et encore ne sont elles que prétexte dans ce livre étrange qui n'est ni un roman ni vraiment un recueil de nouvelles mais plutôt un fix-up, un collage de textes qui, comme chaque tache de couleur dans un tableau impressionniste, compose un ensemble qui transcende la somme des parties ré­unies.

     Une des forces des littératures de genre réside dans les cadres et décors infinis, radicaux, qu'elles proposent. Kim Stanley Robinson joue de cette corde avec bon­heur. Ainsi place-t-il ses protagonistes dans un cadre extrême (l'Antarctique ou les dé­serts martiens) pour laisser leur humanité s'exprimer dans ce contexte décalé. Ici la littérature de genre, la SF en l'occurrence, rejoint la littérature tout court dans ce qu'elle a de plus fascinant : l'exploration de ce qui définit notre humanité. Car voilà en fait de quoi nous parle l'auteur, il parle de l'Homme, de ses forces et faiblesses, ses grandeurs et ses bassesses. En ce sens, le décor devient anecdotique, il n'est qu'un facteur révélateur qui permet, telle une loupe, de grossir le trait. Seulement Robin­son ne se contente pas d'un décor suggéré, à peine évoqué (Mars est un nouveau Far West et chacun en a sa propre image), il n'en reste pas là. Car sa Mars est grandio­se, pleine de merveilles, et c'est bien cette adéquation décor/affect humain qui fait de ce livre un grand livre. Mais pas seulement.

     Au risque de me répéter (cf. critique de S.O.S. Antarctica in Bifrost 11), Robinson est un auteur qui peut se montrer tout simple­ment époustouflant de sensibilité et d'intel­ligence. Aussi Les Martiens ne se résume-t-il pas à la conquête d'une Mars Far West afin de nous « dire » l'Homme. C'est aussi (d'abord ?) une remarquable réflexion sur le colonialisme doublée d'un regard acéré sur la science moderne et son éthique, ses applications et son utilité dans ce futur proche ou la mort est près d'être vaincue et où les hommes vivent si longtemps qu'ils ne se souviennent plus de leur jeunesse. « La science progressait tous les jours, entraînant des changements radicaux. En médecine, surtout : la multiplication des traitements anti-viraux et anti-cancéreux, le rajeunisse­ment des cellules repoussaient toujours plus loin la mort. [...] S'ils avaient la chance d'ac­céder au traitement — s'ils pouvaient se le payer, en d'autres termes — ils pouvaient espérer vivre des dizaines d'années de plus. »

     C'est enfin une utopie, un monde créé de toutes pièces où les hommes, riches de l'expérience terrienne, tentent d'éviter de commettre les mêmes erreurs : « [la consti­tution] a été écrite pour donner aux gens l'impression que la façon dont ils géraient leurs affaires n'était en aucun cas »naturelle« ou gravée dans le marbre ; les lois et les gou­vernements ont toujours été des inventions artificielles, des pratiques, des habitudes. Ils peuvent changer, ils ont changé, ils change­ront toujours ». Des propos d'une troublante actualité pour le public français...

     On sort ébahit de cette leçon d'écriture, de la finesse de son propos, en un mot de son intelligence. Que cet ouvrage ait rem­porté le prix Locus n'a rien de surprenant, qu'il en reste là au niveau des prix littéraires le serait davantage. Incontournable, tout sim­plement.

ORG
Première parution : 1/10/2000
dans Bifrost 20
Mise en ligne le : 13/9/2003

Prix obtenus
Locus, Recueil, 2000


Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
François Rouiller : 100 mots pour voyager en science-fiction (liste parue en 2006)  pour la série : La Trilogie martienne

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