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Fleurs de dragon

Jérôme NOIREZ

Première parution : Nantes, France : Gulf Stream, Courants Noirs, 2008
Cycle : Ryôsaku vol. 1 


Illustration de Maciej TOPOROWICZ

GULF STREAM (Nantes, France), coll. GSE Poche précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : mai 2015
Roman, 304 pages, catégorie / prix : 6,50 €
ISBN : 978-2-35488-274-7
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Fantasy


Quatrième de couverture

Japon, 1489.
Officier de justice, Ryôsaku se voit confier par le shôgun la mission de poursuivre de mystérieux criminels qui traversent une partie du pays en laissant derrière eux des cadavres de samouraïs. Pour accomplir sa tâche, Ryôsaku sera aidé de trois jeunes samouraïs d'une quinzaine d'années, Kaoru, jeune coq et peureux ; Keiji, adolescent tourmenté ayant déjà tenté de se faire seppuku ; Sôzô, joueur de biwa qui rêve de devenir compositeur. Dans un pays sombrant dans la guerre civile, en compagnie de trois adolescents maîtrisant l'art du sabre, mais hantés par un passé douloureux, Ryôsaku traque sans merci ces tueurs insaisissables. Intrigue policière et roman d'apprentissage, Fleurs de dragon entraîne le lecteur dans un monde mouvant, peuplé de moines aveugles, d'un monstre légendaire et de fillettes se prenant pour des ninjas, un monde sombre où est enfoui un terrifiant secret.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition J'AI LU, Fantasy (2007 - ) (2009)

     Dans le Japon du XVe siècle, des samouraïs sont tués. Chose surprenante quand on connaît les compétences de ceux-ci en art du combat. L'inspecteur Ryôsaku est chargé d'enquêter sur cette série de crimes ; ses capacités d'analyse et son recul sont en effet particulièrement bienvenus. Pour l'aider, on lui associe trois jeunes en difficulté et dont les personnalités sont clairement antagonistes.
     Fleurs de dragon était paru à l'origine chez l'éditeur nantais Gulfstream, dans une collection jeunesse (la suite, Le shogun de l'ombre, vient d'ailleurs d'y paraître). Pour qui connaît l'univers assez glauque et déviant de Jérôme Noirez, cela paraît évident, car même si l'on trouve parfois quelques visions un peu effrayantes, la tonalité reste résolument tournée vers l'aventure. En outre, la présence de trois jeunes apprentis au tempérament et aux réactions très différentes (et parfois drolatiques) permet aux jeunes lecteurs une meilleure identification, à l'un ou à l'autre.
     Dès lors, l'opportunité de republier ce roman dans une collection adulte peut faire débat. Les lecteurs habituels de la collection risquent en effet de trouver le livre un peu trop léger, du fait de ce côté jeunesse transparaissant aussi clairement. Mais, après tout, la perméabilité jeunesse/adulte n'a jamais été aussi forte dans la littérature, notamment de fantasy (que l'on pense à Harry Potter), alors cela ne devrait pas gêner grand-monde. Et ce d'autant plus que Noirez s'acquitte parfaitement du « cahier des charges » de ce type d'ouvrage : rythme enlevé, humour omniprésent (les coups de maillet) mais qui sait laisser place temporairement au suspense et à l'inquiétude, le tout servi par une écriture très visuelle. L'auteur a aussi fourni un effort documentaire préalable conséquent, qu'il a su retraduire sans alourdir le rythme ni rallonger la sauce (le livre fait tout juste 250 pages) ; le lecteur curieux pourra néanmoins consulter les notes de Noirez en fin d'ouvrage. Fleurs de dragon procure ainsi un plaisir de lecture certain, et se révèle in fine éminemment lisible, et ce par tous les publics.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 6/10/2009
nooSFere


Edition GULF STREAM, Courants noirs (2008)

     « Japon, 1489. Dans un pays sombrant dans le chaos des guerres civiles, l'enquêteur Ryôsaku est chargé par le shôgun de pourchasser de mystérieux assassins prenant pour cibles des samouraïs. En compagnie de Kaoru, Keiji et Sôzô, trois adolescents maîtrisant l'art du sabre, mais hantés par un passé douloureux, il traque sans merci ces tueurs insaisissables. Armé de son seul marteau à sagesse, Ryôsaku devra éviter à ses compagnons de tomber dans des pièges aussi nombreux que pervers et affronter l'essence même du mystère. » Extrait du quatrième de couverture.

     Voilà pour l'histoire. N'en disons pas plus.

     Quant à la critique, peut-être faudrait-il, avant d'y plonger, remonter aux sources les plus vives de ces Fleurs de dragon, c'est-à-dire parler du chanbara (ou chambara), un genre théâtral et cinématographique typiquement japonais, codifié, qui est, en un sens, l'équivalent de nos bons vieux films de cape et d'épée.

     C'est sans doute du côté d'Akira Kurosawa que Jérôme Noirez est allé chercher la tonalité tantôt sombre, tantôt enjouée de son roman, le Kurosawa de Yojimbo, Sanjuro, Les Sept samouraïs, évidemment, et La Forteresse cachée — films qui se distinguent par leur mélange de comédie, d'humanité et de flambées de violence (souvent très ramassées, les combats au katana ne durent que chez Quentin Tarantino). Et c'est sans doute du côté de Yasuzo Masumura et Yoshio Inoue (le diptyque Hanzo the razor) que Noirez a trouvé son personnage principal, Ryôsaku, bien que ces deux œuvres cinématographiques ne soient guère « jeunesse ».

     Il y a donc de l'hommage dans ce livre — la scène dans les sables évoque La femme des sables d'Abé Kôbô — , mais il y a surtout une enquête qui, bientôt, se sépare en deux comme la langue du serpent. Et des personnages fort bien troussés (y compris les enfants, ce qui n'a rien d'évident). Le livre n'est pas sans défaut : la narration au présent se relâche de temps à autre (gisements de verbes être et avoir, forme passive lourdingue, description plate), le narration omnisciente donne parfois, notamment lors des scènes d'action, une impression d'éparpillement. Mais au final on se régale à lire cette enquête tissée de croyances, saupoudrée d'un fantastique d'autant plus percutant qu'il est léger, chevillé au corps même de la vie. Voilà un bon exemple de littérature jeunesse jubilatoire, un livre qui plane mille lieues au-dessus de ses défauts — et c'est aussi en cela que Jérôme Noirez est grand.

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/7/2008
dans Bifrost 51
Mise en ligne le : 19/9/2010

Critique de la série par Laurent LELEU
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