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Fleurs de dragon

Jérôme NOIREZ

Première parution : Nantes, France : Gulf Stream, Courants Noirs, 2008
Cycle : Ryôsaku vol. 1 


Illustration de Miguel COIMBRA

J'AI LU (Paris, France), coll. Fantasy (2007 - ) précédent dans la collection n° 9046 suivant dans la collection
Dépôt légal : août 2009, Achevé d'imprimer : 9 août 2009
Roman, 256 pages, catégorie / prix : 6,70 €
ISBN : 978-2-290-01637-4
Format : 11,0 x 17,7 cm
Genre : Fantasy


Quatrième de couverture
     1489. Une vague de crimes ensanglante le Japon, fauchant un à un les samouraïs errants qui s'aventurent sur les routes du pays. L'enquêteur Ryôsaku, secondé dans sa tâche par trois jeunes trublions plus motivés par les plaisirs de Kyôtô que par l'initiation aux mystères de l'investigation, est missionné par ses supérieurs pour traquer et démasquer le tueur. Les indices trouvés sur les lieux des combats ont cependant de quoi dérouter même le plus brillant des agents du shôgun : l'auteur des massacres est-il seulement humain ?
 
     Conteur et musicien, Jérôme Noirez est l'auteur d'une dizaine de romans pour les adultes (Féérie pour les ténèbres, Leçons du monde fluctuant) et pour les adolescents (L'empire invisible, Le chemin des ombres), au fil desquels s'est affirmé un imaginaire à nul autre comparable. Fleurs de dragon, récompensé par de nombreux prix littéraires, nous entraîne sur les routes d'un Japon médiéval violent, poétique et fantastique.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Ônin no ran un conflit absurde et dévastateur, pages 245 à 247, notes
2 - La Ménagerie des heures japonaises, pages 248 à 249, notes
3 - Mille et un moyens de tuer son prochain, pages 250 à 252, notes
4 - Huit millions de dieux, pages 253 à 254, notes
Critiques
     Dans le Japon du XVe siècle, des samouraïs sont tués. Chose surprenante quand on connaît les compétences de ceux-ci en art du combat. L'inspecteur Ryôsaku est chargé d'enquêter sur cette série de crimes ; ses capacités d'analyse et son recul sont en effet particulièrement bienvenus. Pour l'aider, on lui associe trois jeunes en difficulté et dont les personnalités sont clairement antagonistes.
     Fleurs de dragon était paru à l'origine chez l'éditeur nantais Gulfstream, dans une collection jeunesse (la suite, Le shogun de l'ombre, vient d'ailleurs d'y paraître). Pour qui connaît l'univers assez glauque et déviant de Jérôme Noirez, cela paraît évident, car même si l'on trouve parfois quelques visions un peu effrayantes, la tonalité reste résolument tournée vers l'aventure. En outre, la présence de trois jeunes apprentis au tempérament et aux réactions très différentes (et parfois drolatiques) permet aux jeunes lecteurs une meilleure identification, à l'un ou à l'autre.
     Dès lors, l'opportunité de republier ce roman dans une collection adulte peut faire débat. Les lecteurs habituels de la collection risquent en effet de trouver le livre un peu trop léger, du fait de ce côté jeunesse transparaissant aussi clairement. Mais, après tout, la perméabilité jeunesse/adulte n'a jamais été aussi forte dans la littérature, notamment de fantasy (que l'on pense à Harry Potter), alors cela ne devrait pas gêner grand-monde. Et ce d'autant plus que Noirez s'acquitte parfaitement du « cahier des charges » de ce type d'ouvrage : rythme enlevé, humour omniprésent (les coups de maillet) mais qui sait laisser place temporairement au suspense et à l'inquiétude, le tout servi par une écriture très visuelle. L'auteur a aussi fourni un effort documentaire préalable conséquent, qu'il a su retraduire sans alourdir le rythme ni rallonger la sauce (le livre fait tout juste 250 pages) ; le lecteur curieux pourra néanmoins consulter les notes de Noirez en fin d'ouvrage. Fleurs de dragon procure ainsi un plaisir de lecture certain, et se révèle in fine éminemment lisible, et ce par tous les publics.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 6/10/2009 nooSFere

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition GULF STREAM, Courants noirs (2008)

     « Japon, 1489. Dans un pays sombrant dans le chaos des guerres civiles, l'enquêteur Ryôsaku est chargé par le shôgun de pourchasser de mystérieux assassins prenant pour cibles des samouraïs. En compagnie de Kaoru, Keiji et Sôzô, trois adolescents maîtrisant l'art du sabre, mais hantés par un passé douloureux, il traque sans merci ces tueurs insaisissables. Armé de son seul marteau à sagesse, Ryôsaku devra éviter à ses compagnons de tomber dans des pièges aussi nombreux que pervers et affronter l'essence même du mystère. » Extrait du quatrième de couverture.

     Voilà pour l'histoire. N'en disons pas plus.

     Quant à la critique, peut-être faudrait-il, avant d'y plonger, remonter aux sources les plus vives de ces Fleurs de dragon, c'est-à-dire parler du chanbara (ou chambara), un genre théâtral et cinématographique typiquement japonais, codifié, qui est, en un sens, l'équivalent de nos bons vieux films de cape et d'épée.

     C'est sans doute du côté d'Akira Kurosawa que Jérôme Noirez est allé chercher la tonalité tantôt sombre, tantôt enjouée de son roman, le Kurosawa de Yojimbo, Sanjuro, Les Sept samouraïs, évidemment, et La Forteresse cachée — films qui se distinguent par leur mélange de comédie, d'humanité et de flambées de violence (souvent très ramassées, les combats au katana ne durent que chez Quentin Tarantino). Et c'est sans doute du côté de Yasuzo Masumura et Yoshio Inoue (le diptyque Hanzo the razor) que Noirez a trouvé son personnage principal, Ryôsaku, bien que ces deux œuvres cinématographiques ne soient guère « jeunesse ».

     Il y a donc de l'hommage dans ce livre — la scène dans les sables évoque La femme des sables d'Abé Kôbô — , mais il y a surtout une enquête qui, bientôt, se sépare en deux comme la langue du serpent. Et des personnages fort bien troussés (y compris les enfants, ce qui n'a rien d'évident). Le livre n'est pas sans défaut : la narration au présent se relâche de temps à autre (gisements de verbes être et avoir, forme passive lourdingue, description plate), le narration omnisciente donne parfois, notamment lors des scènes d'action, une impression d'éparpillement. Mais au final on se régale à lire cette enquête tissée de croyances, saupoudrée d'un fantastique d'autant plus percutant qu'il est léger, chevillé au corps même de la vie. Voilà un bon exemple de littérature jeunesse jubilatoire, un livre qui plane mille lieues au-dessus de ses défauts — et c'est aussi en cela que Jérôme Noirez est grand.

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/7/2008
dans Bifrost 51
Mise en ligne le : 19/9/2010

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