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L'Homme bicentenaire

Isaac ASIMOV

Titre original : The Bicentennial Man and Other Stories, 1976
Première parution : États-Unis, New York : Doubleday, août 1976   ISFDB
Traduction de Marie RENAULT
Illustration de Stéphane DUMONT

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur précédent dans la collection n° 255 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1978, Achevé d'imprimer : 6 mars 1978
Première édition
Recueil de nouvelles, 288 pages, catégorie / prix : 2
ISBN : néant
Format : 10,9 x 17,9 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
Qu'Isaac Asimov soit lui-même bicentenaire,
comme Andrew le robot,
héros de la nouvelle qui donne son titre à ce recueil,
c'est ce que l'énormité de sa production
pourrait laisser à penser.
Il s'en défend dans un poème,
La Fleur de la jeunesse,
où l'on découvrira aussi
que M. Asimov est un individu et non un trust.
Qu'il ait l'âge de ses artères,
et que dans celles-ci le sang circule
avec autant de fluidité que les impulsions électriques
dans les circuits de son ordinateur Multivac,
c'est ce que prouvent ces onze nouvelles,
datant toutes des dix dernières années.
Une invention inépuisable
servie par un métier de vieux routier dont l'humour
et les pirouettes ne cesseront jamais d'étonner.
 
L'auteur.
Asimov est né en 1920 dans la banlieue de Smolensk
que sa famille a quittée vers 1923
pour émigrer aux Etats-Unis.
A neuf ans il commence à lire des livres de science-fiction.
Doué d'une mémoire prodigieuse,
il fait ses premiers essais d'écrivain au collège.
Il a écrit plus de cinquante livres.
Professeur de biochimie à l'université de Boston,
il poursuit des recherches sur le cancer.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - La Fleur de la jeunesse (The Prime of Life, 1966), pages 9 à 10, nouvelle, trad. Marie RENAULT
2 - Intuition féminine (Feminine Intuition, 1969), pages 13 à 42, nouvelle, trad. Marie RENAULT
3 - Trombes d'eau (Waterclap, 1970), pages 44 à 87, nouvelle, trad. Marie RENAULT
4 - Pour que tu t'y intéresses (That Thou Art Mindful of Him!, 1974), pages 88 à 121, nouvelle, trad. Marie RENAULT
5 - Étranger au Paradis (Stranger in Paradise, 1974), pages 122 à 157, nouvelle, trad. Marie RENAULT
6 - La Vie et les œuvres de Multivac (The Life and Times of Multivac, 1975), pages 158 à 172, nouvelle, trad. Marie RENAULT
7 - Le Triage (The Winnowing, 1976), pages 174 à 183, nouvelle, trad. Marie RENAULT
8 - L'Homme bicentenaire (The Bicentennial Man, 1976), pages 185 à 235, nouvelle, trad. Marie RENAULT
9 - "Marching in" (Marching In, 1976), pages 236 à 245, nouvelle, trad. Marie RENAULT
10 - Démodé (Old-Fashioned, 1976), pages 246 à 257, nouvelle, trad. Marie RENAULT
11 - L'Incident du tricentenaire (The Tercentenary Incident, 1976), pages 258 à 277, nouvelle, trad. Marie RENAULT
12 - La Naissance d'une notion (Birth of a Notion, 1976), pages 278 à 284, nouvelle, trad. Marie RENAULT
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition DENOËL, Présence du futur (1978)

     LOIN DES VAGUES, MAIS PAS SUR LE SABLE
 
     12 nouvelles du grand ancêtre, qui ne raccroche pas, à son propre étonnement d'ailleurs. Nouvelles reliées par de petites notes qui renvoient à la genèse des histoires, ou à leur commande, éclairant les rapports des auteurs US et du SF-Business. Récits récents : de 1966 à 1976. Ils permettent de saisir la présence feutrée, dans l'œuvre d'Asimov, des thèmes de la nouvelle SF, moins inconditionnelle de la Science. Et malgré tout, il me semble que cela illustre un changement subtil chez l'auteur. Mais nuancé : il ne faut pas dérouter le public fidèle, et chacun sait à quel point il est — en SF comme ailleurs — conservateur. Chaque génération de lecteurs érige en âge d'or les auteurs et les textes qui correspondent à son adolescence, toute variation brusquée l'amène à penser que décidément la SF n'est plus ce qu'elle était. De mon temps... On peut imaginer sans peine que les nouvelles « robotiques » d'Asimov correspondent assez bien à l'idéologie de la science et des couches attirées par la technique à l'époque de Campbell. Cette idéologie, la SF à la fois la reflète et la constitue en mythe du progrès. Dans le paysage qui a changé, ces textes qui en gros reprennent les mêmes thèmes ne vont-ils pas paraître anachroniques ? Comme des promesses électorales quelque temps après les élections, qui rendent un son curieux, et qui se révèlent comme du creux sous la luxuriance des images qui amusaient le regard. Asimov évolue prudemment. On ne peut plus aujourd'hui accepter sans un rire jaune des discours comme celui-ci « Tous les, hommes et les femmes de la Terre peuvent faire ce qui leur plaît pourvu toutefois que Multivac (l'Ordinateur) qui juge tous les problèmes humains d'une façon parfaite, ne considère pas que le choix en question est contraire au bonheur humain ». Ce bonheur-là nous semble insoutenable ( ! !).
 
     Aussi Asimov est-il obligé de déplacer, sans la renier, sa problématique. Comparer aux variations déjà présentes dans Toute la Misere du Monde in Après (Marabout).
     Curieusement, les textes relevant des trois lois fameuses sont aussi repris et gauchis, sauf dans la 1re nouvelle. Celle qui donne son titre au recueil est une sorte d'inversion du thème : un robot qui, par greffes successives, se transforme en humain, pour acquérir enfin le repos de la mort. Pessimisme ? Non, c'est présenté comme une promotion. L'inverse aussi : dans L'incident du tricentenaire, un robot efficace a pris la place d'un président dépassé : doit-on le dénoncer ? En notre époque de délation organisée, valorisée, on peut tout craindre, même ça ! En apparence, ce sont bien les mêmes thèmes, les mêmes lois, les mêmes environnements scientifiques — encore que la fameuse firme qui construit — pour Asimov les robots positroniques semble poursuivre des buts de moins en moins avouables (cf Homme bicentenaire). En fait, à la manière des libéralismes avancés, on récupère ici un certain nombre de thèmes : comparer Simulacres de Dick, et l'Incident du tricentenaire, par exemple. Ou le désir d'un rythme authentique, opposé à la mécanisation de la vie (Marchin in). Des recueils de cette sorte, outre leur intérêt propre — Asimov reste lui-même — amènent à réfléchir sur la prégnance des rêves sociaux d'une époque antérieure, qui continuent de fantasmer nos sociétés, bien après qu'on a vu leur aspect enfantin. L'image de la Science-Idole continue de nous imposer même si... Avec Asimov, on voit la SF négocier le virage, comme un grand pétrolier qui tente un changement de cap. Le public auquel il s'adresse a sans doute été modifié : sur 12 textes, 8 ont paru ailleurs que dans des magazines de SF, pour des lecteurs plus ouverts à la réalité des problèmes. Est-ce seulement un paradoxe ?

 

Roger BOZZETTO
Première parution : 1/5/1978
Fiction 290

Prix obtenus par des textes au sommaire
L'Homme bicentenaire : Nebula novelette, 1976
Hugo novelette, 1977
Locus novelette, 1977

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
L'Homme bicentenaire , 1999, Chris Columbus (d'après le texte : L'Homme bicentenaire)

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