AU DIABLE VAUVERT
(Vauvert, France) Achevé d'imprimer : septembre 2017 Première édition Roman, 400 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 979-10-307-0117-3 Format : 13,0 x 19,7 cm✅ Genre : Science-Fiction
Cela fait maintenant trente années que l’on tente de percer les mystères de la Zone X, ceinturée par une frontière invisible, où tout signe de civilisation a disparu. Douze expéditions, toutes tragiquement inutiles, ont été supervisées par un organisme gouvernemental tellement secret qu'il en est quasi oublié: le Rempart Sud.
Fraîchement nommé à sa tête, John Rodriguez, dit Control, hérite d’une équipe méfiante et désespérée, d’une masse de questions, de notes secrètes et d’heures d’enregistrement étrangement anxiogènes.
Dans Autorité, les questions d’Annihilation trouvent des réponses.
Loin d’être rassurantes...
Né en 1968, lauréat de nombreuses distinctions aux États-Unis, prix du Cafard cosmique en France pour La Cité des Saints et des Fous, JEFF VANDERMEER est écrivain et éditeur. Best-seller aux États-Unis, la trilogie du Rempart Sud a été traduite dans vingt-quatre pays. Son premier volume, Annihilation, a reçu les prix Nebula et Shirley Jackson et est adapté en 2018 au cinéma par Alex Garland.
Sur Annihilation
« L’ombre des univers de Lovecraft plane sur l’ambiance du roman. L’intelligence du propos, le réalisme, l’originalité des idées spéculatives forment un ensemble à l’équrlibre parfait. » ACTUSF
« Une aventure surréaliste qui fait songer au Désert des Tartares de Dino Buzzati. X-Files vient aussi à l’esprit.» FRÉDÉRIQUE ROUSSEL - LIBÉRATION
Sur Autorité
« Si Annihilation est un roman d’expédition peint d'une épaisse couche de bizarre, Autorité est un roman d’espionnage au même vernis sombre... Ce qui me rend impatient de savoir à quoi le troisième livre ressemblera: si ce sera un mélange des deux - Jurassic Parc rencontre James Bond - ou tout autre chose. » ROBIN SLOAN
« Un livre renversant suivi d’un deuxième livre renversant qui vous amènera à repenser le premier. » BRIAN EVENSON
Critiques
D’une certaine façon, ouvertement décalée, Autorité commence là où Annihilation (le premier volume de la « Trilogie du Rempart Sud ») s’arrêtait. La douzième expédition dans la zone X s’est soldée par un échec retentissant. Qui est mort, qui a survécu ? Même cette double question pose problème. Arrivé à Rempart Sud, John Rodriguez commence par se faire appeler Control (on se croirait alors dans une de ces excellentes séries d’espionnage, mâtinées de science-fiction, des années soixante, tels Le Prisonnier et Chapeau Melon et bottes de cuir). John/Control va donc découvrir le Rempart Sud : son architecture en U, sa sous-directrice récalcitrante, l’équipe de scientifiques qui y travaillent, ses documents en relation directe avec la zone X et ses trois « prisonnières ». Dans le lot, John s’intéresse tout particulièrement à la biologiste.
Annihilation (critiqué dans Bifrost n°83) évoquait violemment Stalker des frères Strougatski, une version forestière et pluviale du classique russe. Autorité et ses fougères en point d’interrogation font penser à un autre roman des Strougatski, un autre classique de la SF russe : L’Escargot sur la pente (critiqué dans Bifrost n°73), où l’Administration est en charge de l’étude d’une mystérieuse et parfois incompréhensible forêt.
Autorité souffre un peu des mêmes défauts qu’Annihilation, mais ce second roman est presque deux fois plus long ; une longueur qui paraît À la lecture totalement injustifiée. Les deux cents trente premières pages racontent peu ou prou l’arrivée de John à Rempart Sud, l’action (si l’on veut) ne commençant qu’après cette longuette introduction. Et si la suite (pages 230 à 336) gagne en intérêt, c’est parce que l’auteur distille à un rythme régulier (à défaut d’être soutenu) des révélations sur la zone X, John, Central, etc. Il ne se passe rien ou presque avant les cinquante dernières pages (partie « Après-vie ») qui sont, d’un seul coup, extrêmement denses, mais aussi très réussies. Autre défaut commun aux deux premiers romans de la trilogie : l’hétérogénéité du style. L’auteur alterne prose soutenue (voire magnifique, dès que la nature est de la partie) et littérature de gare. Certains passages « espionnage » sont un peu ridicules et il ne suffit pas de reprendre certains ressorts de John Le Carré pour faire du John Le Carré.
Les amateurs d’action échevelée pourront sans mal rester à l’écart de la zone X ; quant à ceux qui aiment les romans d’ambiance, les romans étranges qui posent bien plus de questions qu’ils n’apportent de réponses, ils pourront à moindre coût lire Annihilation en poche et se faire leur petite idée sur cette trilogie paradoxalement aussi intéressante que surévaluée.