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Swastika night

Katharine BURDEKIN

Titre original : Swastika Night, 1937
Première parution : Gollancz, 1937
Traduction de Anne-Sylvie HOMASSEL
Illustration de Jean BASTIDE

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 7241
Dépôt légal : octobre 2017, Achevé d'imprimer : septembre 2017
Réédition
Roman, 320 pages, catégorie / prix : 7
ISBN : 978-2-266-28054-9
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture

Et si l’Allemagne nazie
avait remporté la guerre ?

Depuis sept siècles, l’Allemagne nazie règne sur la moitié du monde. Pour asseoir son pouvoir, elle a éradiqué l’histoire, annihilé la culture, et constitué une religion toute-puissante : l’Hitlérisme, dont le premier Führer est le dieu.
Le Saint Empire germanique repose sur l’ignorance des masses, la manipulation idéologique et une hiérarchie stricte : les chevaliers et les nazis en occupent le sommet, puis viennent les étrangers, main-d’oeuvre corvéable, et en deçà, les femmes, simple bétail destiné à la reproduction de la race aryenne.
Mais malgré l’oubli, un homme, un simple mécanicien anglais, croit qu’un autre monde est possible. Une simple intuition qui, il en est sûr, pourrait ébranler, voire renverser le régime.

Publié en 1937, peu après Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley et bien avant 1984 de George Orwell, cette uchronie glaçante et prophétique nous rappelle que la politique est la plus dangereuse des armes.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition PIRANHA, Incertain futur (2017)

    Les éditions Piranha livrent aujourd’hui un roman publié en 1937 par la Britannique Katharine Burdekin, une œuvre d’anticipation qui essayait d'imaginer ce que serait un monde dans lequel le nazisme aurait vaincu, et donc atteint ses objectifs. Un peu tombé dans l’oubli, il reparaît aujourd’hui dans le contexte de la montée des populismes. Si l’intention est louable, il faut néanmoins au lecteur une bonne dose d’abnégation pour arriver au bout de ce texte.

    Sept siècles après la victoire d’Hitler, le Reich nazi et son pendant nippon – composés chacun d’un Heartland et d’immenses territoires soumis – se partagent la Terre. Dans le Reich nazi, le totalitarisme racial a utilisé le temps long pour modeler une société délirante, sorte d’Allemagne médiévale fantasmagorique. Revue de détail. Race : plus de Juifs (tous éliminés, même si Burdekin ne prévoit pas l’Holocauste mais une accumulation de pogroms plus ou moins épidémiques), des peuples étrangers soumis et méprisés, des chrétiens exclus et déclassés. Culture : plus de livres (seulement la Bible d’Hitler et des ouvrages techniques), plus d’Histoire, une population majoritairement analphabète. Politique : un totalitarisme – plus sous-entendu que décrit – d’essence religieuse  ; quatre cercles : les nazis (allemands de base), les chevaliers (noblesse militaire et civile nazie), le Cercle des Dix (une sorte de gouvernement formé des plus éminents chevaliers), Der Führer (successeur d’Hitler comme le pape l’est de Saint-Pierre). Religion : un culte d’Hitler et des Saints, une Bible ad hoc, une germanisation du Führer initial en colosse blond aux yeux bleus qui n’est pas sans rappeler l’occidentalisation de Jésus. Sexe : une domestication des femmes, parquées, soumises, disponibles à merci, destinées à porter des garçons (futurs nazis) que leurs pères récupéreront à dix-huit mois. Le nazi est homme  ; les femmes (et leurs filles qui formeront la génération suivante de reproductrices) ne sont que les matrices qui le fabriquent.

    Dans cette Allemagne rieuse arrive Alfred, Anglais en pèlerinage et doux ami d’Hermann, le paysan nazi. À la suite de l’agression par Hermann d’un jeune éphèbe, Alfred rencontre von Hess, le chevalier d’Hermann. Celui-ci lui confie un livre, écrit par l’un de ses ancêtres, qui dit la vérité sur les origines du Reich et déconstruit les mensonges sur l’Histoire, les femmes, Hitler lui-même. Depuis des siècles, les von Hess se transmettent ce livre qui doit préparer une restauration. C’est maintenant à Alfred, anglais autant que rétif à la croyance officielle, de l’emporter car le vieux von Hess n’a plus de fils.

    On reconnaîtra à Burdekin des fulgurances. Elle dit la nature totalitaire du régime, la stase mortelle qui suit la dictature réalisée, le culte de la personnalité, la reconstruction de l’Histoire. Elle montre la violence banalisée qu’induit le régime et l’insensibilité qu’il génère, ainsi que le caractère profondément homoérotique de la praxis nazie et le virilisme qui est en l’essence (elle a peut-être même eu connaissance du programme Lebensborn). Elle développe une philosophie anti-holiste de l’accomplissement et enjoint à une pratique raisonnée de la critique. Tout ceci est bel et bon.

    Mais quelle purge quand même  ! Plus essai que roman, il ne se passe pas grand-chose dans Swastika Night, et le lecteur lira, avec ennui, des dizaines de pages consécutives de dialogues entre deux ou trois personnages  ; car le texte n’est plus un avertissement (date oblige), et son anticipation est, disons-le, trop excessive pour être vraiment prise au sérieux. Si le thème intéresse, mieux vaut relire Arendt.

Éric JENTILE
Première parution : 1/7/2017
Bifrost 87
Mise en ligne le : 4/1/2023

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