AU DIABLE VAUVERT
(Vauvert, France) Date de parution : 14 octobre 2021 Achevé d'imprimer : septembre 2021 Réédition Roman, 464 pages, catégorie / prix : 22 € ISBN : 979-10-307-0451-8 Format : 13,0 x 19,8 cm Genre : Science-Fiction
Turner est le meilleur dans sa partie, les opérations d’exfiltration. Le dernier casse informatique de Bobby, jeune et intrépide hacker new-yorkais surnommé Comte Zéro, a mal tourné et le système qu’il croyait pirater est en train de le tuer.
Après Neuromancien, William Gibson poursuit ici son exploration du cyberespace et des étendues urbaines.
Sur Neuromancien
« La Bible du Cyberpunk. » France Inter
« Coup de génie de Gibson. » Actualitté
« Plus clair, plus dynamique et (étonnamment) plus intemporel, ce polar dystopique s’affirme non plus “juste” comme une lecture indispensable mais aussi comme un pur et jouissif shoot de visions matricielles du futur ! » Midi Libre
« Un livre comme un trip visionnaire, dans une société éclatée par le capitalisme et des technologies qui envahissent corps et esprits. » L’Humanité
William Gibson est un auteur a succès, une découverte qu'on s'arrache, et que La Découverte Fictions publie intensivement, puisque outre ses deux romans, ils prévoient de traduire son recueil de nouvelles Burning Chrome, mettant ainsi pratiquement sur le marché les œuvres complètes de ce jeune écrivain. Le grand mérite de Gibson réside en son écriture, nourrie de heurts et de contrastes, ou les verbes arrivent en rafales dans des phrases courtes. Pourtant, il s'en dégage une poésie parfois très forte (qu'il est toujours difficile de restituer dans la traduction), même et surtout quand Gibson intègre un jargon technologique contemporain, dans une sorte d'anglais mondialisé qui colle plus à la technologie que notre propre langue.
Les premières pages de Comte Zéro sont symptomatiques tant de ces qualités que des défauts qui peuvent les accompagner : une perte de réflexion, de sentiment, due peut-être à l'ivresse de la technologie, qui menace sans cesse de faire basculer le roman dans l'exotisme et le visionnage publicitaire du futur. Comte Zéro ne met pas en jeu les idées lourdes de menace et de merveilleux de Neuromancien, pas d'intelligence artificielle prête à s'éveiller, et quand on visite le cyberspace, c'est pour y trouver les loas du Vaudou. On me pardonnera de crier au tricheur, l'économie esthétique que la SF avait emprunté à la science en prend du plomb dans l'aile.
Du coup, le livre s'épuise dans courses et combats, alors que Gibson sait faire tellement mieux (et on s'en rend compte quand on lit les nouvelles réunies dans Burning Chrome). Pour admirable qu'elle soit, l'écriture habille une coquille creuse. Si on pouvait comparer Neuromancien au roman noir, avec la même intensité dans l'amertume existentielle, Comte Zéro tombe au niveau de James Bond, riche en décors, en gadgets et en péripéties plus qu'en substance.