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La Première leçon du sorcier

Terry GOODKIND

Titre original : Wizard's First Rule, 1994
Première parution : Millenium, 1994   ISFDB
Cycle : L'Épée de vérité vol. 1 

Traduction de Jean Claude MALLÉ
Illustration de Keith PARKINSON

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy précédent dans la collection n° 5824 suivant dans la collection
Dépôt légal : mai 2009, Achevé d'imprimer : 26 mai 2009
Réédition
Roman, 1088 pages, catégorie / prix : 15
ISBN : 978-2-266-13661-7
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Fantasy

"Suite du premier tirage : décembre 2006".


Quatrième de couverture
Une frontière magique, réputée infranchissable, sépare la Terre d'Ouest des Contrées du Milieu. Paisible garde forestier, Richard Cypher n'a jamais quitté sa forêt. Son destin bascule lorsqu'il sauve de la mort une jeune femme, Kahlan, poursuivie par les sbires du tyran Darken Rahl. Assoiffé de pouvoir, il s'est emparé des Contrées du Milieu et se rapproche dangereusement de la Terre d'Ouest à la recherche d'artefacts grâce auxquels il aspire à dominer le monde. N'écoutant que son courage et sa passion naissante pour Kahlan, Richard va trouver son ami Zedd, un puissant sorcier. Commence alors pour le forestier une initiation magique grâce à l'Epée de Vérité, arme puissante et dévastatrice qui bouleversera à tout jamais sa vie et celle de Kahlan.
 
Terry Goodkind est le nouveau prodige de la fantasy américaine. Son cycle de l'Épée de Vérité est devenu un best-seller international. Après sa parution en grand format aux éditions Bragelonne, voici enfin en poche le premier volet de cette immense saga déjà culte !
 
« Ce roman va tout balayer sur son passage, comme le firent ceux de Tolkien dans les années 60. »
Marion Zimmer Bradley
Sommaire
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1 - (non mentionné), Carte, pages 10 à 11, carte
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition BRAGELONNE, (2003)

    Au tournant des années 80, il y eut d'abord un Brooks et un Pratchett. On ne manquera pas désormais d'ajouter un Goodkind à la liste. À croire que les «Terry » sont nés sous une bonne étoile ! Mais assurément la Fortune seule ne suffit pas à expliquer le succès ; il faut plus que trois fées prodigues, plus qu'un coup de baguette magique pour circonscrire le raz-de-marée d'enthousiasme dont ont pu se prévaloir des œuvres comme Shannara, Les Annales du Disque-Monde et maintenant L'Épée de Vérité. En sus du hasard, inhérent à toute aventure éditoriale, leurs auteurs respectifs doivent à coup sûr dissimuler quelque talent...

    Dans l'épopée-fleuve restituée par Terry Goodkind, qui se place sous le vague patronage de Tolkien, le lecteur se trouve immédiatement en terrain connu : mon premier est un principe invariable, connu sous l'appellation « voyage du héros », mon deuxième une collection de portraits au départ peu crédibles, mon troisième un Moyen-Âge de carton-pâte... et mon tout s'avère pourtant être une des plus saisissantes compositions de fantasy que nous puissions lire aujourd'hui. Car, plus que la banalité de l'intrigue ou le côté archétypal des protagonistes, ce sont leurs relations, les liens étroits tissés page après page, l'impression d'une fatalité en marche qui animent cette rude Première Leçon du Sorcier. La distribution quasi-théâtrale des voix et des pouvoirs, le registre des idées, la dualité des sentiments, le rapport à la vérité — il n'est jusqu'au ton du roman qui ne rappellent les tragédies antiques.

    De quoi s'agit-il au juste ? D'une aventure initiatique, puisque Richard Cypher (épigone d'Aragorn) se pose d'emblée en candidat-héros très propre sur lui, épris d'absolu, et spécialiste apparent du redressage de torts. L'Ennemi se nomme cette fois Darken Raid : un tyran de la meilleure espèce, menaçant d'étendre son empire par la paix (!) et par une puissante sorcellerie. Terrible échéance, qui demeure cependant assujettie à plusieurs conditions : la réunion des trois prodigieuses boîtes d'Orden, la lecture du non moins prodigieux « grimoire des ombres recensées », et accessoirement le concours d'un membre de l'ordre des Inquisitrices. Mais rien ne va jamais comme on veut : voilà que les boîtes d'Orden sont dispersées et que le grimoire a disparu ; quant à l'Inquisitrice, nul besoin d'être grand clerc pour deviner qu'en la personne de la jolie Kalhan, elle a échoué dès le début de l'intrigue entre les mains de Richard (heureux homme !). Caprice du hasard ? Que non point. C'est en tout cas l'amorce d'une course-poursuite haletante contre les forces de la nuit, où se joue le sort même de la Création. Richard, Kalhan et compagnie doivent à tout prix escamoter — et garder par-devers eux — un des précieux artefacts que l'Ennemi convoite : qu'un seul lui manque en effet, et le début de l'hiver signera sa perte.

    D'abord engagée comme une croisade manichéenne, la fresque se ramifie très vite en une succession de vignettes personnelles (quête de souvenirs enfuis...) et se caractérise par la recherche d'un hypothétique sens aux évènements — justification de la violence et du caractère immoral de certains actes perpétrés par les héros. Le mal peut-il accoucher d'un bien et le bien d'un mal ? Les détours, les rencontres imprévues, les énigmes, les visions tordues, le flou des prophéties, les cachotteries forcées, les secrets à peine dévoilés, le reste de non-dits, les soupçons rendent cette question (et la mission des gentils) délicate. Le pire vient surtout de ce que Richard, bombardé Sourcier (c'est-à-dire chercheur de réponses, dispensateur de justice) et armé de la terrible Épée de Vérité (qui retourne ses sentiments et ceux de ses victimes contre lui), s'est épris de Kalhan, dont le rang et la nature des pouvoirs lui interdisent tout autre rôle que celui de grande sœur raisonnable. Le don des Inquisitrices, en effet, est une incontrôlable malédiction qui abolit l'individu, en échange de l'obéissance et (là encore) de la vérité. Qui dit passion impossible dit drame à venir... De Terre d'Ouest à D'Hara en passant par les Contrées du Milieu, les épreuves, les obstacles qui souvent laissent le rôdeur et la sorcière désemparés, comme détruits, scellent un jeu dont l'innocence ne dupe personne. Entre eux deux, le temps de l'indifférence ne dure jamais longtemps et la révolte suit, superbe à force d'être farouche, et la hardiesse affleure, et la colère gronde. Liés par une cause qui les dépasse, ni l'un ni l'autre ne peuvent faire l'économie d'une alliance sinon d'une entente amicale. Au risque finalement de s'y brûler les ailes, de déjouer les savants et fragiles équilibres que la naissance, la distance, le destin aussi et les inextinguibles querelles de transmission ont noué pour corseter ces aspirants au bonheur et à la liberté.

    L'auteur dévide l'histoire d'un monde plus complexe et codifié qu'il n'y paraît, où le sens de la nuance, au cœur du dispositif théâtral, déjoue tous les écueils. Le critique mesquin pourra certes reprocher au texte son peu d'ambition formelle, un manque d'arrière champ, des dialogues parfois creux, des situations un brin naïves ou simplement caricaturales (on passe son temps à se prendre sous le menton ou par le poignet !) ; La Première Leçon du Sorcier n'en reste pas moins une incontestable réussite du genre. À la façon d'un Sophocle (toutes proportions gardées), Goodkind invente vrai, créant la tragédie avec une souveraine liberté qui en fait la vie même. Le mal a plusieurs visages et tout idéal peut être retourné.

    « La seule loi, c'est ce qu'il pense. » L'arrogante devise du Sourcier, que Goodkind ressasse à loisir, n'a jamais sonné si juste, tant le jeu subtil des ambiguïtés offre la vérité romanesque la plus inouïe : celle qui confronte l'homme à ses profondeurs.

Sam LERMITE
Première parution : 1/5/2003
Asphodale 3
Mise en ligne le : 3/3/2025

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Legend of the Seeker , 2008 (Série)

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