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Retour à Arkham

Robert BLOCH

Titre original : Strange Eons, 1978
Première parution : Whispers Press, 1978   ISFDB
Traduction de François TRUCHAUD
Illustration de Wojtek SIUDMAK

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy précédent dans la collection n° 5396 suivant dans la collection
Dépôt légal : janvier 1992, Achevé d'imprimer : décembre 1991
Réédition
Roman, 226 pages, catégorie / prix : 5
ISBN : 2-266-04668-3
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Fantastique

Autres éditions

Sous le titre Étranges Éons   MNÉMOS, 2019
Sous le titre Retour à Arkham
   NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1980, 1983, 1988

Quatrième de couverture
Quand Albert Keith a vu ce tableau, il n'a pas pu résister : il l'a acheté. De fait, on a rarement vu œuvre d'art plus répugnante, plus digne de séduire un authentique amateur d'insolite. Lovecraft a même décrit, dans une nouvelle célèbre, une toile tout à fait semblable : le grand écrivain disparu, connu pour son imagination débordante, aurait-il, pour une fois, décrit ce qu'il voyait ? Albert Keith pense tout de suite à un canular monté par le vieux Maître avec la complicité du peintre. A moins qu'il n'ait, tout au contraire, été terriblement sérieux : ce voyage vers l'horreur et la mort où il entraîne ses lecteurs, peut-être l'a-t-il entrepris lui-même, peut-être l'annonce-t-il par-delà la tombe à l'humanité naïvement incrédule ? Décidément, Albert Keith, il n'aurait pas fallu acheter ce tableau ; mais si le sort t'a fait entrevoir l'éclat fuligineux des Grands Anciens qui redressent l'échine, à toi de jouer, s'il en est encore temps ! Le sort du monde est-il entre tes mains ?
 
A dix ans, Robert Bloch devient lecteur de Weird Tales. A quinze ans, il écrit à Lovecraft. A dix-sept ans, il est publié à son tour dans Weird Tales. Malgré le triomphe de Psychose, il n'oublie pas de retourner à Arkham. Alors les continents basculent, les créatures se vautrent et l'ombre du Grand Cthulhu s'étend sur toute la Terre. Frères humains, craignez ce livre !
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), Fantastique / SF / Aventure (1981)

 
     Les plus belles couvertures sur le marché de la SF sont sans conteste celles que Nicollet fait pour Néo, avec leur composition si particulière : ces deux piliers à l'aspect varié qui entourent le dessin central et donnent leur unité aux couvertures. Ici, un Lovecraft en costume apparaît, comme une créature démoniaque aux oreilles pointues, au regard halluciné. Car Retour à Arkham, vous l'aurez aisément deviné, est un hommage à Lovecraft. S'il n'est pas obligatoire de connaître l'œuvre du Maître pour lire le roman de Bloch, c'est du moins fortement conseillé — en tout cas, la lecture de nouvelles comme Le modèle de Pickman ou Le témoignage de Randolph Carter aide grandement à la compréhension de l'énigme. J'ai parlé d'« hommage » rendu à H.P. Lovecraft, mais il me semble un peu maladroit et, au long du texte, on n'a pas l'impression de retrouver le Bloch des Contes de terreur. Tout se passe comme si le temps d'un roman, il était redevenu le jeune correspondant de H.P.L.
     Les trois parties qui composent le roman (et qui pourraient aisément passer pour trois nouvelles) ont chacune une motivation et un déroulement différent. La première reproduit fidèlement des nouvelles comme Le témoignage et Le modèle et représente, outre une nouvelle fantastique bien menée aux rebondissements haletants, un véritable guide biobibliographique pour ceux que l'œuvre de H.P.L. intéresse ; la seconde ressortit plus du domaine « espionnage » et introduit l'héroïne dans le milieu étrange des sectes ; quant à la troisième, il s'agit d'un dénouement paroxystique qui introduit la chute finale à laquelle plus personne ne songe tant le rythme est rapide.
     Bloch ne porte pas réellement de regard critique sur l'œuvre du Maître, pas plus qu'il ne l'interprète, contrairement à ce qu'affirme François Truchaud dans sa préface. A mon avis il a essayé de donner une manière de conclusion à l'ensemble des nouvelles de Lovecraft, mais une conclusion à sa mesure, car s'il est un habile artisan doué par moment de génie, il n'a rien de la folie de H.P.L. ni de son dégoût fasciné pour tout ce qu'il ne comprenait pas. Quoi qu'il en soit, Bloch reste quand même à cent coudées au-dessus d'un Lumley, par exemple, qui fait œuvre d'imitateur.

Jean-Pierre VERNAY
Première parution : 1/5/1981
dans Fiction 318
Mise en ligne le : 21/10/2007


Edition MNÉMOS, (2019)

[critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]

 

    Albert Keith achète chez un brocanteur un tableau de goule qui représente parfaitement « Le modèle de Pickman » décrit dans la nouvelle de Lovecraft et dont il découvre, en le restaurant, la signature au bas de la toile. Dès lors, les ennuis s’accumulent : le brocanteur meurt, la tête rongée comme la victime de la goule sur le tableau. Découvrant par l’intermédiaire de son ami Waverly la biographie de Lovecraft, il se rend compte que, comme dans la nouvelle d’origine, l’auteur n’imaginait rien mais utilisait la fiction pour faire prévenir impunément l’humanité du retour de Cthulhu sur une île du Pacifique Sud, R’lyeh.

    Trois récits distincts composent la trame de ce roman dédié à Lovecraft. Après MaintenantPlus tard narre les péripéties d’une veuve courtisée par des gens à la recherche d’un document dissimulé dans la demeure qu’elle vient d’hériter de son ex-mari. Bientôt se déroule dans un futur où le maire de Los Angeles échappe à un attentat, tandis que la menace d’un retour des grands anciens se précise.

    En fin connaisseur de l’œuvre de Lovecraft, Robert Bloch utilise les éléments de sa mythologie dans une trame horrifique qui fait de l’écrivain un témoin et un prophète. Aux textes nommément cités s’ajoutent les clins d’œil qu’il disperse, comme l’allusion aux nouvelles où Bloch et Lovecraft s’amusaient à tuer l’autre. Habilement, il décline dans ces fix-up des motifs récurrents, qui renforcent l’unité d’ensemble. Un fil court tout le long des récits, à savoir que s’intéresser au fantastique, à l’étrange ou aux rites mortuaires des sociétés tribales est une manière d’apprivoiser sa peur de la mort. 

    Publié chez NéO en 1980 sous le titre de Retour à Arkham, Étranges Éons, tout en cherchant à unifier des pans de son œuvre et à l’inscrire dans la trame du quotidien, est un hommage appuyé au maître de Providence, aussi respectueux que plein de malice.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/7/2019
Bifrost 95
Mise en ligne le : 16/10/2023

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