Fritz LEIBER Titre original : Swords Against Death, 1970 Première parution : États-Unis, New York : Ace Books, juillet 1970ISFDB Cycle : Épées (Le Cycle des) vol. 2
POCKET
(Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5204 Dépôt légal : juin 1985, Achevé d'imprimer : 6 juin 1985 Réédition Recueil de nouvelles, 288 pages, catégorie / prix : 4 ISBN : 2-266-01554-0 Format : 10,8 x 17,8 cm✅ Genre : Fantasy
Les deux guerriers semblaient dangereux et résolus. Pourtant ils allaient à bride abattue, fuyant Lankhmar dans la tempête. Ils y avaient perdu leurs bien-aimées, châtié les bourreaux des deux belles et compris que la vengeance ne donne pas le repos.
La baroque splendeur de bien des citadelles ne les délivra pas de leurs vieilles hantises. Au Désert Froid, le clan de Fafhrd avait été exterminé ; la ville des mendiants, où le Souricier Gris était peut-être né, ne leur livra pas ses secrets. Toujours mélancoliques, ils se donnaient le change : chacun des deux croyait l'autre insouciant et gai. Au bout du monde, ils n'avaient pas trouvé l'oubli. Restait Lankhmar, qu'ils avaient fait le vœu de ne jamais revoir. Mais les sept lueurs vertes leur apparurent et dirent que pour exorciser un spectre, il faut aller là où il a trouvé la mort. Ils rentrèrent donc et affrontèrent les puissances des ténèbres. Ensemble.
Fritz Leiber jr. est né à Chicago en 1910 d'une famille d'acteurs shakespeariens. Cultivant à la fois la science-fiction, le fantastique et l'épopée fantastique ("heroic fantasy"), c'est un rêveur souriant qui aime jouer avec la peur, l'illusion, l'humour et la tendresse. Ses guerriers nostalgiques parcourent le monde en cherchant l'impossible. Ils ont le sens du paradoxe et du bizarre comme l'auteur lui-même auquel Alain Dorémieux a consacré un Livre d'Or très remarqué. On a dit qu'il a atteint le sommet de son art dans Le Cycle des Épées.
1 - La Boucle est bouclée (The Circle Curse, 1970), pages 11 à 23, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 2 - Les Bijoux dans la forêt (The Jewels in the Forest / Two Sought Adventure, 1939), pages 24 à 69, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 3 - La Maison des voleurs (Thieves' House, 1943), pages 70 à 109, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 4 - Le Rivage isolé (The Bleak Shore, 1940), pages 110 à 123, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 5 - La Tour qui hurle (The Howling Tower, 1941), pages 124 à 142, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 6 - Le Pays qui coule (The Sunken Land, 1942), pages 143 à 165, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 7 - Sept prêtres noirs (The Seven Black Priests, 1953), pages 166 à 197, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 8 - Des serres dans la nuit (Claws from the Night / Dark Vengeance, 1951), pages 198 à 229, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 9 - Le Prix de l'oubli (The Price of Pain-Ease, 1970), pages 230 à 245, nouvelle, trad. Jacques PARSONS 10 - Le Bazar du bizarre (Bazaar of the Bizarre / The Bazaar of the Bizarre, 1963), pages 246 à 277, nouvelle, trad. Jacques PARSONS
Critiques
Dans Epées et Mort (déjà paru chez Opta avec Epées et démons sous le titre de Le Livre de Lankhmar au C.L.A, puis chez Temps Futurs), le petit Gris et le grand Roux vivent de nouvelles aventures, toutes étranges et pleines de dangers. Leurs triomphes sont lourds de menaces et toujours conclus avec une marge aussi épaisse qu'un cheveu de rat.
Leiber a le don pour décrire et esquisser la noirceur : une noirceur bourrée de richesses, d'ailleurs, croulant sous les ornements qui rutilent et qui brillent sous les rayons d'un soleil d'avidité. Dans cette Héroïc-Fantasy-là, tous les chemins mènent à un trésor : celui d'Urgaan d'Angarngi, par exemple, composé en autres joyaux par « un diamant aussi gros qu'un crâne d'homme et douze rubis aussi gros que le crâne d'un chat ». Mais les routes qui conduisent à ces fabuleux bijoux, ainsi que les lieux maléfiques qui les abritent, sont truffés de pièges et de redoutables gardiens. Fafhrd et le Souricier Gris doivent faire montre d'une grande intelligence pour surmonter ces périls et d'une plus grande dextérité encore dans le maniement des armes. Et au bout du compte, cependant, le butin s'envole souvent en fumée.
Bien mal acquis ne profite jamais. Quelle ironie quand cet adage s'adresse à deux héros mythiques qui ont exploré le Royaume de Nehwon dans son entièreté et qui sont toujours aussi démunis d'argent, comme au jour de leur naissance.
Ces deux bonhommes, un très grand et un très petit, malgré l'étendue de leurs exploits, manifestent mille faiblesses et ne peuvent éviter, parfois, de se couvrir avec les oripeaux d'une cocasserie triste, née de situations ridicules et d'actions naïves. Mais c'est justement ce qui les rend vivants à nos yeux d'enfants ébahis !