Abraham MERRITT Titre original : The Face in the Abyss, 1931 Première parution : États-Unis, New York : Horace Liveright, 1931 (roman basé sur la nouvelle "The Face in the Abyss" (1923 dans Argosy All-Story Weekly) et le roman "The Snake Mother" (1930 dans Argosy), abrégés et remaniés)ISFDB Traduction de Paul CHWAT
ALBIN MICHEL
(Paris, France), coll. SF (2ème série) n° 30 Dépôt légal : 4ème trimestre 1974, Achevé d'imprimer : 16 septembre 1974 Première édition Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-226-00066-6 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Nicholas Graydon est à la recherche d'un trésor inca, dans la haute Cordillère des Andes, lorsque survient la belle et mystérieuse Suarra. Bientôt elle le guide vers une vallée ou vit le peuple étrange d'Yu Atlantchi. Ce sont les derniers descendants des légendaires Atlantes. Ils ont vaincu la mort et conquis des pouvoirs inouïs, bien au-delà de ce que nous pouvons concevoir. Chassé de leur vallée interdite, Graydon y reviendra et, pour retrouver Suarra, il devra lutter contre des forces surnaturelles qui veulent sa mort...
Né en 1884 dans le New Jersey. Tout en poursuivant, parallèlement à son activité de journaliste (rédacteur en chef de l'American Weekly), des recherches dans de nombreux domaines, notamment en archéologie, A. Merritt a écrit des nouvelles et des romans de science-fiction. Leur exceptionnelle richesse imaginative et littéraire lui a valu un succès et un prestige qui, trente ans après sa mort (1943), demeurent inégalés.
Sur la photo de couverture Merritt a l'air d'un pasteur ou d'un censeur de lycée privé. Ce masque déteint sur son style (ou celui du traducteur ?), lourd et disharmonique, bourré d'inversions intempestives — dans sa pudeur (pudibonderie, même) qui rend son héros pur et dur (en plus de loyal, rationnel, robuste, etc., mais humain) — dans son manichéisme très chrétien (la tentation du héros par le mal, pp 159-160 !) — dans l'étalage un peu gratuit de sa science enfin (relativement désuette). Mais si l'on échappe à l'ennui et qu'on gratte un peu, on peut trouver quelques joyaux : des descriptions de lasers, d'un film tridi, une mise en garde contre le danger d'asservissement de l'homme à la machine, une sage réflexion sur notre civilisation délirante : « Vous construisez trop rapidement en dehors de vous-mêmes, et trop lentement à l'intérieur » (p. 217), une hypothèse : comment peut stagner une civilisation multimillénaire, une question sur la vie extra-terrestre, etc. Tout ça en 1930 et quelques. Par là-dessus il y a une histoire, avec un explorateur (déjà décrit), une belle princesse (aussi), une civilisation antique, une cité secrète, un Génie du Mal, des hommes-araignées, une Femme-Serpent, des vieilles pierres, des revolvers et un peu de mystification. Une histoire de 1930 et quelques — pour les nostalgiques et les amateurs de films style « Continent perdu ».