Abraham MERRITT Titre original : The Face in the Abyss, 1931 Première parution : États-Unis, New York : Horace Liveright, 1931 (roman basé sur la nouvelle "The Face in the Abyss" (1923 dans Argosy All-Story Weekly) et le roman "The Snake Mother" (1930 dans Argosy), abrégés et remaniés)ISFDB Traduction de Paul CHWAT Illustration de Boris VALLEJO
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (1970 - 1984, 1ère série) n° 886 Dépôt légal : 4ème trimestre 1978, Achevé d'imprimer : 3 novembre 1978 Réédition Roman, 320 pages, catégorie / prix : 3 ISBN : 2-277-11886-9 Format : 11,0 x 16,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Abraham Merritt est né en 1884 dans le New Jersey. Après des études d'avocat il devint journaliste et dirigea l'hebdomadaire American Weekly. // mourut en 1944 d'une crise cardiaque. Son œuvre influença des auteurs tels que H.P. Lovecraft, C.L. Moore, et donna naissance à toute la littérature d'« heroic fantasy ».
Dans la Cordillère des Andes, Nicolas Graydon est à la recherche d'un trésor inca... lorsque survient la belle et mystérieuse Suarra. Elle va le guider vers une vallée inaccessible, où vit le peuple étrange d'Yu Atlantchi.
Ce sont les derniers descendants des légendaires Atlantes. Ils ont vaincu la mort et conquis des pouvoirs inouïs — que Graydon va découvrir, d'abord incrédule, bientôt terrifié...
Chassé de la vallée interdite, Nicolas Graydon y reviendra cependant et, pour retrouver Suarra, il devra lutter contre des forces surnaturelles qui veulent sa mort...
Critiques
LE RETOUR DES GRANDS ANCIENS
Sur la photo de couverture Merritt a l'air d'un pasteur ou d'un censeur de lycée privé. Ce masque déteint sur son style (ou celui du traducteur ?), lourd et disharmonique, bourré d'inversions intempestives — dans sa pudeur (pudibonderie, même) qui rend son héros pur et dur (en plus de loyal, rationnel, robuste, etc., mais humain) — dans son manichéisme très chrétien (la tentation du héros par le mal, pp 159-160 !) — dans l'étalage un peu gratuit de sa science enfin (relativement désuette). Mais si l'on échappe à l'ennui et qu'on gratte un peu, on peut trouver quelques joyaux : des descriptions de lasers, d'un film tridi, une mise en garde contre le danger d'asservissement de l'homme à la machine, une sage réflexion sur notre civilisation délirante : « Vous construisez trop rapidement en dehors de vous-mêmes, et trop lentement à l'intérieur » (p. 217), une hypothèse : comment peut stagner une civilisation multimillénaire, une question sur la vie extra-terrestre, etc. Tout ça en 1930 et quelques. Par là-dessus il y a une histoire, avec un explorateur (déjà décrit), une belle princesse (aussi), une civilisation antique, une cité secrète, un Génie du Mal, des hommes-araignées, une Femme-Serpent, des vieilles pierres, des revolvers et un peu de mystification. Une histoire de 1930 et quelques — pour les nostalgiques et les amateurs de films style « Continent perdu ».