Une société malade ne peut secrèter qu'un érotisme malade : c'est ce que veulent expliquer ici quinze auteurs de SF.
Dans la violence, dans la haine et dans la mort : le sexe est rouge. Rouge sang. Mais rouge aussi, couleur de révolte. Encore plus loin que Wilhelm Reich : l'érotisme n'est pas seulement une succession d'histoires de cul. Plus loin : une porte ouverte sur un autre monde.
1 - Monique BATTESTINI, En avoir ou pas, une Erosuite, ou : ce qui se passait avant ici & maintenant., pages 9 à 18, article 2 - Bruno LÉANDRI, Des trous partout, et si ça ne suffit pas, faites-en !, pages 21 à 22, nouvelle 3 - Jean-Pol LASELLE, Parfum de violence, pages 25 à 46, nouvelle 4 - Jean-Jacques GIRARDOT, Anita II-78, pages 49 à 65, nouvelle 5 - Pierre MARLSON, Des structures de la parenté dans l'amélioration de la sécurité routière, pages 69 à 79, nouvelle 6 - Muriel FAVAREL, Cavalcade dans la Déplane Bitume City, pages 83 à 102, nouvelle 7 - Jean-Pierre HUBERT, Jusqu'à ce que mort s'ensuive, pages 105 à 115, nouvelle 8 - George W. BARLOW, L'Effeuilleuse affolée, pages 119 à 134, nouvelle 9 - Robert BOUDET, Le Chagrifor, pages 137 à 142, nouvelle 10 - Jean LE CLERC de LA HERVERIE, Mort d'un phallo, pages 145 à 157, nouvelle 11 - Joëlle WINTREBERT, Le Plaisir de la marche, pages 161 à 175, nouvelle 12 - Bruno LECIGNE, La Dévoration, pages 179 à 192, nouvelle 13 - Jean-Pierre PLANQUE, A voile et à vapeur, pages 195 à 207, nouvelle 14 - René DURAND, Charles Perrault les mains souillées au fond des rides de la ville, pages 211 à 217, nouvelle 15 - Daniel WALTHER, La Vitre griffée, pages 221 à 236, nouvelle 16 - Pierre FERRAN, Nos touches quotidiennes, pages 239 à 244, nouvelle
Critiques
ENTRE LES DRAPS GELES
Au départ deux atouts : une anthologie sur l'érotisme — sujet émoustillant — sous la direction (assistée par M. Blanc) de M. Battestini. La première anthologie Kesselring avec supervision féminine. La préface du recueil, dense à souhait, met au jour les relations effectives qui pourraient exister entre la SF et l'Erotisme (fantasmes de tous les pays inconnus rassemblez-vous !). Restent les textes. Disons qu'ils ne sont guère à la hauteur des espérances de la préfacière : sauf le texte de Lecigne, et, dans un genre différent, la nouvelle de Durand ; les autres semblent avoir été écrits de la main gauche. On le regrettera, car Joëlle Wintrebert est, on le sait, susceptible d'une extrême finesse ; le Clerc de la Herverie, Pierre Ferran, Hubert, Marlson ont montré ailleurs qu'ils étaient des écrivains. Etaient-ce des fonds de tiroir ? La postface de Walther à sa propre nouvelle m'inclinerait à le penser. Certes, l'entreprise était délicate ; sans doute fallait-il la tenter — on comprend que M. Battestini y ait rêvé ! Mais le résultat... Le verso de la jaquette tente une explication : « une société malade ne peut sécréter qu'un érotisme malade ». Admettons. Mais érotisme malade implique-t-il textes maladroits, patauds ? Où voir « la porte ouverte sur un autre monde » ? Ce qui eût dû être un brûlot, un astre noir, une étoile, se réduit à quelques pochades sans grand intérêt. L'entreprise (le rêve) est à revoir : ne pas juger l'arbre à ses fruits.