L'extra-terrestre,
qu'il soit moelleux ou raboteux,
fondant ou écailleux,
n'aurait jamais dû cesser de faire
les délices de l'amateur de S.-F.
En reniant le space opera
pour des vertiges plus terre à terre,
la mode a failli l'effacer de nos bibliothèques.
C'est pourquoi Philippe Curval vous propose
ces huit nouvelles à lire
entre deux atterrissages d'ovnis.
Ici, les créatures de l'espace
ne sont plus considérées
comme des rêveurs immigrés,
car leurs fantasmes ressemblent
terriblement à notre quotidien.
Mais attention, un extra-terrestre
peut en cacher un autre.
L'auteur
Philippe Curval écrit de la S.-F.
depuis qu'il a gagné sa première
machine à écrire, à quinze ans.
Aujourd'hui, quatorze romans,
une cinquantaine de nouvelles,
des traductions aux U.S.A., au Japon,
en Argentine, en Espagne, en Angleterre et dans les pays de l'Est.
Prix Apollo 1977 pour Cette chère humanité,
auteur d'une anthologie très remarquable, Futurs au présent,
dans cette même colllection, Curval est journaliste et critique
littéraire au Monde. Présence du Futur a récemment publié de lui
1 - Les Extra-terrestres existent, je n'en ai jamais rencontré, pages 7 à 11, introduction 2 - J'aime le béton frais, pages 15 à 29, nouvelle 3 - Admirable jeu pour personnes bien faites, pages 33 à 39, nouvelle 4 - Bruit de fond, pages 43 à 52, nouvelle 5 - Ménage à six, pages 55 à 74, nouvelle 6 - Pas de Bic et pas de bonbons, pages 77 à 106, nouvelle 7 - Le Tyran suspendu, pages 109 à 141, nouvelle 8 - Regarde, fiston, s'il n'y a pas un extra-terrestre derrière la bouteille de vin, pages 145 à 197, nouvelle 9 - À nous la félicité éternelle, pages 201 à 215, nouvelle
Critiques
J'aime beaucoup Philippe Curval. C'est le seul qui me reproche de ne pas lui écrire assez souvent, de le laisser tomber. Venant de la part d'un homme si peu sérieux, si livresque et tellement sybarite, une telle remarque me semble rassurante. Ce Curval, il faut bien le dire, est bourré de défauts qu'il cache derrière des qualités. Ce qui n'est réellement plus à la mode. Il est en effet de bon ton de faire le contraire. Curval, tu es un type embêtant...
Il parait que personne n'a voulu critiquer ton premier recueil de nouvelles ! Sur les ailes du vent, je viens à la rescousse. Comme toi, je suis un dinosaure aviné, c'est vrai... Comme toi, je déplore que les extraterrestres soient à ce point malmenés par nos modernes commensaux de la fiction spéculative. Et, toujours comme toi, je regrette que l'humour soit presque toujours absent de la mappemonde science-fictionniste. L'humour gris, comme l'humour noir, comme l'humour vert-de-gris.
En huit nouvelles et un prologue, Philippe Curval nous fait descendre à la cave et, au hasard d'une orgie littéraire savamment dosée, artistement (dé) composée, nous tire les vers du nez. Des hasards de l'érotisme aux interdits de l'imaginaire, il refuse les poncifs admis da la nouvelle SF, celle qui a compassé l'imagination jusqu'au stalinisme, qui a empesé l'écriture jusqu'à l'arbitraire, qui a fixé le vertige jusqu'à toute absence de délire.
Curval, dangereusement, nous rappelle que la littérature... c'est autre chose... que c'est toujours, eh ! oui, et forcément, autre chose.
Avec une tranquille assurance et une nonchalance qui appartiennent aux vieux estivants de la littérature conjecturale. Philippe Curval, avant de nous faire visiter sa cave et de nous enchaîner sous le prétexte d'un baril d'Amontillado, nous certifie, au mépris de toute logique : « S'il y a une vertu de l'imagination au pouvoir et un pouvoir philosophique, métaphysique de l'imaginaire, ce sont bien les extraterrestres qui les détiennent. »
Curval, tu n'es pas sérieux.
Ou bien... tout de même ? Mais il est vrai que, s'il est une chose dont notre civilisation manque diablement, c'est la nuance.
Alors, bravo pour la nuance, les nuances, Philippe...