« Cet être, que j'ai nommé le Horla, existe aussi. Qui est-ce ? Messieurs, c'est celui que la terre attend, après l'homme ! Celui qui vient nous détrôner, nous asservir, nous dompter, et se nourrir de nous peut-être, comme nous nous nourrissons des bœufs et des sangliers. Depuis des siècles, on le pressent, on le redoute et on l'annonce ! La peur de l'invisible a toujours hanté nos pères ».
Dès La Lettre d'un fou (1885), dans le premier Horla (1886) — où Maupassant caractérise déjà très précisément cette présence dévorante et étrangère — et dans LE Horla, celui de la version définitive de 1887, l'écrivain pose l'évidence fantastique.
Réunis pour la première fois en un seul volume ; ces textes, accompagnés d'un article de Maupassant lui-même sur le fantastique, sont ici commentés dans un dossier critique : Roger Bozzeto y compare les versions de 1886 et de 1887, et Alain Chareyre-Méjan, sur le thème de l'Effroi du blanc ou le Paradoxe du fantastique, se livre à une réflexion plus large sur le genre.
Guy de Maupassant, né en 1850, est mort aprés des mois d'internement en 1893. On a vu dans les Horlas les signes annonciateurs de ses troubles