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Mars la rouge - 1 : Adieu à la Terre

Kim Stanley ROBINSON

Titre original : Red Mars, 1993
Cycle : La Trilogie martienne (découpage annexe)

Traduction de Michel DEMUTH
Traduction révisée par Dominique HAAS
Illustration de Wojtek SIUDMAK

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5800
Dépôt légal : février 2003
Roman, 352 pages, catégorie / prix : 8
ISBN : 2-266-12847-7
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Le XXIe siècle. Demain. Cinquante hommes et cinquante femmes, représentant les nations majeures et toutes les disciplines scientifiques, embarquent à bord de l'« Arès », un immense vaisseau spatial, un micro-monde où ils vont vivre pendant plus d'un an avant d'atteindre Mars, à cent millions de kilomètres de là. Un homme, déjà, a posé le pied sur Mars : John Boone. Héros mythique depuis son retour sur Terre, il s'est porté volontaire pour ce second voyage.
     Un aller simple, cette fois, car les hommes et les femmes de l'"Arès" devront aller au-delà de l'exploration. Ils devront survivre dans un monde usé, désolé, hostile. Si les hommes ne peuvent s'adapter, il faudra adapter Mars aux hommes. Mais terraformer Mars, c'est aussi la détruire en tant que cadre naturel martien, et des conflits opposent les Rouges, la faction qui veut préserver la sauvagerie initiale de la planète, et les Verts, qui militent pour la terraformation.
     Les Cent Premiers ne partagent pas la même vision de la société à élaborer sur ce nouveau monde vierge. Et comme le remarquait le psychologue de l'expédition, Michel Duval, pour accepter de se lancer dans une telle aventure, il faut être un peu dérangé, et toutes les procédures destinées à parvenir à un équipage psychologiquement stable n'ont pu sélectionner que les meilleurs simulateurs...
Critiques
     Mars la Rouge, le premier tome de la « trilogie martienne » de Kim Stanley Robinson, vient de paraître en deux volumes chez Pocket, dans une édition augmentée. Il décrit de façon hyperréaliste les étapes de la colonisation de Mars, ainsi que les enjeux politiques et sociologiques de l'entreprise. Si, durant le voyage, les dissensions entre les Cent Premiers, scientifiques triés sur le volet, sont peu marquées, elles se radicalisent au fur et à mesure de la progression de la terraformation. Le désir de préserver la beauté sauvage de la planète les divise en plusieurs factions, depuis les adeptes de la terraformation dans le respect de valeurs écologiques jusqu'aux opposants à la moindre modification climatique.

     Le projet utopique de faire de Mars un monde basé sur la fraternité et la solidarité butte aussi devant l'afflux trop important de colons soumis à de rudes conditions d'existence à leur arrivée. Il s'effrite sous la pression de la Terre minée par la surpopulation et le manque de ressources, qui souhaite récupérer les bénéfices de ses investissements et dicter ses conditions sans prendre en compte les réalités du terrain, manipulée par les transnationales appliquant sans cesse sa logique du profit effréné. Entre John Boone, héroïque astronaute de la première expédition martienne, qui refuse la tutelle terrienne, et Franck Chalmers, plus pragmatique, qui cherche à composer avec la Terre, l'amitié se double d'une rivalité feutrée. Quand commence la révolution, c'est un rêve qui s'écroule. La conquête de Mars débute par un regrettable désastre.

     D'autres figures marquantes émergent dans ce roman, comme Maya Toitovna, affectivement instable, Arkady Bogdanov, qui, depuis Phobos, incite à la rébellion, ou encore Hiroko Ai qui entre en clandestinité. Les relations entre les protagonistes, toujours plus complexes à mesure qu'on apprend à les connaître, accroissent l'effet de réel suscité par le soin minutieux du détail que Robinson a apporté à l'ensemble de cette œuvre aussi intelligente que forte, où la réflexion le dispute à la passion.

     On ne peut être qu'emporté par le souffle évocateur de Robinson qui a mis dix-sept ans à bâtir cette formidable épopée, récompensée par le Nebula et le British SF Award, et dont Cameron projette de réaliser un feuilleton télévisé. La « Trilogie de Mars » est un chef-d'œuvre à côté duquel il ne faut pas passer.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/7/2003 dans Bifrost 31
Mise en ligne le : 1/8/2004

Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
François Rouiller : 100 mots pour voyager en science-fiction (liste parue en 2006)  pour la série : La Trilogie martienne

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