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Dune

Frank HERBERT

Titre original : Dune, 1965
Première parution : Chilton, 1er décembre 1965
Cycle : Dune  vol. 1 

Traduction de Michel DEMUTH

Robert LAFFONT (Paris, France), coll. Ailleurs et demain
Dépôt légal : 3ème trimestre 1970
Première édition
Roman, 536 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Genre : Science-Fiction


Autres éditions
   EDITO-SERVICE, 1975
   FRANCE LOISIRS, 1982, 1984
   in Dune / Le messie de Dune, 1999
   in Dune / Le messie de Dune, 2000
   POCKET, 2012, 2016, 2020, 2021, 2021
   in Dune / Le messie de Dune, Robert LAFFONT, 1975
   in Dune / Le messie de Dune, 1976
   in Dune / Le messie de Dune, 1977
   in Dune / Le messie de Dune, 1978
   in Dune / Le messie de Dune, 1978
   in Dune / Le messie de Dune, 1978
   in Dune / Le messie de Dune, 1978
   in Dune / Le messie de Dune, 1979
   in Dune / Le messie de Dune, 1982
   in Dune / Le messie de Dune, 1983
   in Dune / Le messie de Dune, 1983
   in Dune / Le messie de Dune, 1985
   in Dune / Le messie de Dune, 1985
   in Dune / Le messie de Dune, 1997
   in Dune / Le messie de Dune, 2000
   in Dune / Le messie de Dune, 2002
   in Le Cycle de Dune - 1, 2003
   in Dune / Le messie de Dune, 2007
   Robert LAFFONT, 2020, 2020, 2021, 2021

Quatrième de couverture
     Sur Dune, planète désertique, monde des sables, germe l'épice qui donne longévité et préscience.
     N'était l'épice, jamais les hommes n'auraient entrepris de conquérir Dune, encore nommée Arrakis.
     Mais à cause de l'épice, tout l'empire galactique, sur lequel règne le Padishah Shaddam IV, tourne autour de Dune.
     Les nobles maisons du Landsraad convoitent la fabuleuse richesse de Dune.
     La Guilde des Navigateurs qui détient le monopole des voies interstellaires se laisse acheter avec de l'épice.
     Leto Atreides, Duc et Cousin de l'Empereur, a reçu Dune en fief. Pour peu de temps. En 10191, il meurt assassiné, victime de la trahison d'un docteur Suk et de la félonie du Baron Vladimir Harkonnen.
     Mais son fils Paul et la mère de Paul, concubine du Duc Leto, trouvent asile dans les repaires du peuple Fremen, indompté, invaincu, la lie de Dune selon les Harkonnen, le sel de la terre pour d'autres.
     Paul grandit dans le désert et forge l'arme de sa vengeance.
     Mais son destin ne va-t-il pas lui échapper et ne va-t-il pas dépasser son but, lancer sur l'univers entier les légions Fremen en une effroyable croisade ? Il a, dit-on, le pouvoir de connaitre l'avenir. Aura-t-il celui de l'éviter ?
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition Robert LAFFONT, Ailleurs et demain (2021)

Il est certains romans qui marquent les esprits, voire posent un jalon, et dont le titre vient prendre place à plus ou moins brève échéance dans les listes des lectures qu'il faut avoir faites. Listes qui se déclinent le plus souvent par genre, quoi que l'on entende par là, et qui sont alors une excellente porte d'entrée au dit genre pour le lecteur curieux. Dune, de Frank Herbert, est de ceux-là.

Dune est aussi un de ces monuments dont j'ai longtemps repoussé la lecture par manque d'intérêt pour les cycles qui s'éternisent, par désir parfois de ne m'attaquer à ce sommet qu'au moment le plus opportun. Et puis l'année 2020 a vu la sortie de plusieurs essais ou magazines à propos du cycle. Dans le même temps, les éditions Robert Laffont proposaient une réédition avec une traduction révisée et Denis Villeneuve terminait une nouvelle version cinématographique du roman. Au milieu de tant d'événements éditoriaux, et au terme d'une soixantaine d'années durant lesquelles des préfaciers et des essayistes de tous poils ont eu à coeur d'analyser l'œuvre sous toutes ses coutures, écrire quelque chose de neuf à ce sujet est une gageure. Sauf à les ignorer complètement et à coucher ici les impressions qui restent sitôt la lecture finie.

L'histoire est certainement connue du plus grand nombre comme j'en connaissais les grandes lignes bien longtemps avant d'ouvrir enfin le livre. Aucune planète n'est aussi inhospitalière dans tout l'Empire qu'Arrakis, ce monde désertique entièrement recouvert de sable et de roches et que l'on appelle aussi Dune. Pourtant c'est seulement sur Arrakis que l'on trouve l'Épice, ou plutôt le Mélange, ce produit qui permet d'augmenter la conscience des hommes et des femmes et qui leur donne des capacités indispensables aux voyages interplanétaires. La planète va devenir le théâtre de manipulations, de vengeances et de trahisons entre l'Empereur et deux des grandes Maisons qui règnent sur l'Empire, les Harkonnen et les Atréides. Dans le même temps, la Guilde des Marchands essaie de conserver son emprise sur les voyages spatiaux, les Fremen tentent de survivre sur Arrakis ainsi qu'ils l'ont toujours fait et le Bene Gesserit, cet ordre religieux féminin à la fois respecté et détesté, manœuvre dans l'ombre afin de voir l'avènement de son grand projet : le Kwisatz Haderach, un homme supérieur. Sur l'espace d'une dizaine d'années, Frank Herbert prend le temps de détailler son univers, la planète Arrakis, et le passé des Maisons, des factions et des peuples qui s'y rencontrent.

Dune est incontestablement un roman de science-fiction. L'action de déroule à des milliers d'années de notre époque, et il y est question de mondes éparpillés dans un univers immense, de manipulations génétiques, de perception extra-sensorielle ou encore d'armes et de véhicules futuristes. Cependant, et tournant le dos en cela aux ouvrages de la décennie précédente qui font la part belle aux aventuriers, aux expéditions spatiales héroïques et à un exotisme de façade, la technologie la plus avancée de Dune côtoie les décors les plus rustiques et réalistes. Dans la forme féodale qui fait l'Empire, dans le mysticisme omniprésent, ou dans le rapport de forces permanent entre les seigneurs qui défendent leur fief, les marchands et le Bene Gesserit, le roman nous renvoie en permanence vers le passé et des formes de société que l'on pourrait penser rétrogrades. Gérard Klein aborde longuement le sujet dans sa postface, aussi intéressante que la préface de Pierre Bordage est sensible.

Le terme de théâtre utilisé plus haut est à la fois trompeur et bien choisi. Il est trompeur d'abord parce que Dune, loin d'être une toile de fond, est un monde profondément incarné. Frank Herbert a imaginé un écosystème à l'échelle d'une planète, avec sa (pauvre) végétation, ses animaux, sa météorologie et sa géologie particulières. Il y a placé des peuples qui ont une histoire ainsi que des coutumes en rapport avec leur environnement. Enfin, il a placé ce monde dans un Empire complexe, chargé de conflits. La planète est un personnage au même titre que les protagonistes des grandes maisons, et bien plus présente que certains d'entre eux tel l'Empereur, personnage à la fois omniprésent et absent, qui n'est mis enfin en scène que pour mieux disparaître.

Dune est un théâtre pourtant, parce que la narration de Frank Herbert est une succession de tableaux, certains porteurs d'un grand pouvoir d'évocation ou d'une beauté à couper le souffle. À la manière de Fritz Leiber qui peint dans tout son cycle de la guerre uchronique des affrontements et des bouleversements qui se déroulent toujours en coulisse, mais de façon plus dynamique cependant, il enchaîne les scènes où la parole est l'élément primordial. L'immersion est pourtant importante, malgré la lenteur initiale du récit, grâce à l'étrangeté immédiate de l'histoire, à sa complexité et à l'originalité de son vocabulaire, les éléments d'exposition (fascinants en eux-même mais hors du récit) étant relégués sous forme d'annexes. Cette façon de faire est encore accentuée par les extraits des ouvrages qui introduisent chaque chapitre et de manière plus prégnante encore par une narration en permanence entrecoupée des pensées des personnages de la scène. Le récit n'est certes pas statique mais même lorsque l'action survient elle est l'occasion d'une description du décor, du matériel, d'une réminiscence, ou alors elle s'accomplit plus rapidement que le dialogue de deux personnages.

Dune est un creuset d'inventions et d'idées dont la forme et le fond sont les meilleurs arguments pour en finir avec le classement artificiel des livres selon un genre. Mais le message qui domine l'ensemble est certainement la défiance qu'il faut avoir envers l'homme providentiel, le héros intouchable. Tout héros est humain, et la raison ne doit jamais perdre son sens critique devant l'adoration. Et sans présager du reste du cycle, les pentes suivies par les personnages au terme du livre laissent à penser que le Messie de Dune est un deuxième ouvrage tout aussi intéressant et pourtant profondément différent de celui-ci.

 

David SOULAYROL
Première parution : 31/3/2021
nooSFere

Prix obtenus
Hugo, Roman, 1966
Locus, Meilleur roman de tous les temps, 1975
Locus, Meilleur roman de tous les temps, 1987
Locus, Meilleur roman de tous les temps, 1998
Nebula, Roman, 1965


Cité dans les pages thématiques suivantes
Pouvoirs psychiques

Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Jean-Bernard Oms : Top 100 Carnage Mondain (liste parue en 1989)  pour la série : Dune

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Dune , 1984, David Lynch
Dune , 1992, Cryo Interactive (Jeu Vidéo)
Dune II - la Bataille d'Arrakis , 1992, Westwood Studios (Jeu Vidéo)
Dune 2000 , 1998, Westwood Studios (Jeu Vidéo)
Dune , 2000, John Harrison (Mini Série TV)
Frank Herbert's Dune , 2001, Widescreen Games (Jeu Vidéo)
Empereur - la Bataille pour Dune , 2001, Westwood Studios (Jeu Vidéo)
Dune , 2021, Denis Villeneuve

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