Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
La Maison Harkonnen

Kevin J. ANDERSON & Brian HERBERT

Titre original : House Harkonnen, 2000
Première parution : Angleterre, Londres : Hodder & Stoughton, septembre 2000   ISFDB
Cycle : Dune - Avant Dune  vol. 2 

Traduction de Michel DEMUTH
Illustration de Jackie PATERNOSTER

Robert LAFFONT (Paris, France), coll. Ailleurs et demain précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : février 2001
Dépôt légal : janvier 2001, Achevé d'imprimer : février 2001
Première édition
Roman, 672 pages, catégorie / prix : 149 FF
ISBN : 2-221-08990-1
Format : 13,5 x 21,5 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Le Baron Vladimir Harkonnen est le plus formidable adversaire de la Maison des Atréides. Il exploite sans vergogne les ressources en précieuse épice de la planète Arrakis, la légendaire Dune dont il a confié la surveillance à son terrible neveu, Rabban la Bête. Affamé de pouvoir, il complote même contre l'Empereur Shaddam, tout juste installé sur le trône.
     Mais le Baron pervers occupe aussi, à son insu, une position stratégique dans le plan à long terme qu'a formé le Bene Gesserit pour obtenir le Kwisatz Haderach, l'être qui dominera le temps. Il faut qu'il engendre une fille. Or il hait les femmes.
     Sur Dune, Liet-Kynes poursuit l'œuvre secrète de son père : transformer la planète désertique en jardin, futur paradis des Fremen.
 
     Dune est le plus formidable événement de la science-fiction du XXe siècle. La mort de Frank Herbert, en 1986, empêcha le cycle d'atteindre la conclusion à laquelle son créateur avait peut-être songé.
     Brian Herbert, son fils, et Kevin J. Anderson ont relevé le défi. A partir des indications de Frank Herbert, ils ont entrepris de relater dans un premier temps les événements qui préludèrent à l'apothéose de Paul Muad Dib.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - David CAIN, Arrakis - Région polaire nord (House Harkonnen (map 1), 2000), pages 8 à 8, carte, trad. Michel DEMUTH
2 - David CAIN, Arrakis - Région polaire sud (House Harkonnen (map 2), 2000), pages 9 à 9, carte, trad. Michel DEMUTH
3 - David CAIN, Caladan (House Harkonnen (map 3), 2000), pages 10 à 10, carte, trad. Michel DEMUTH
4 - David CAIN, Giedi Prime (House Harkonnen (map 4), 2000), pages 11 à 11, carte, trad. Michel DEMUTH
5 - David CAIN, Lankiveil (House Harkonnen (map 5), 2000), pages 12 à 12, carte, trad. Michel DEMUTH
Critiques
     Cette fois, ça y est. Ils sont passés de l'autre côté du cheval ! La ligne de démarcation... que dis-je, le Rubicon est franchi, en marchant sur la tête qui plus est ! Ça patauge au plus gros de la sci-fi qui remonte par-dessus les bottes jusqu'à la noyade...
     On se souviendra du peu de bien que nous avions dit de La Maison des Atréides, première des « préquelles » du cycle de « Dune » (in Bifrost 20). Cette fois, c'est pire !
     Près de 700 pages avec rien. Une litanie de non-événements. Fort longue au demeurant. Il est quasiment impossible de raconter La Maison des Harkonnen tant l'absence d'intrigue est criante. C'est la « séquelle » (suite) d'une « préquelle », (en fait, un barbarisme par lequel on désigne un prélude écrit a posteriori histoire de se faire de la thune), ce qu'Episode 1, La Menace fantôme est à Star Wars. La Maison des Atréides offrait au moins un tissu de complots croisés pour soutenir l'attention vacillante du lecteur : ici, il n'en reste que les ultimes soubresauts.
     Il y a quelque chose de profondément navrant à voir une collection aussi prestigieuse qu' « Ailleurs et Demain » publier pareille daube. C'est la plus pure sci-fi qui soit ! A quand l'intégrale de Buffy avec la plastique de Gellar en couv' ? Ce tire-flouze éhonté risque fort de ternir durablement l'image de la collection. Après ça, on aura du mal à faire avaler au grand public que Dosadi, Radix, L'Anneau de Ritornel, Tous à Zanzibar ou Le Vagabond sont des chefs-d'œuvre dignes d'être lus. On va avoir l'air fin, nous autres qui connaissons le genre et nous permettons de donner des conseils, lorsque, recommandant « Dune », on se verra objecter ces tristes « préquelles »... Les plupart des Fleuve Noir de... Max-André Rayjean valent bien ça ! Ils ne sont pas plus difficiles à lire sans que leur action n'éclate en une multitude de sites où rien ne se passe.
     Même la couverture est moche ! Vivement Buffy en minirobe...
     Cet ouvrage est, par sa médiocrité, un chancre sur la collection, une souillure sur son prestige. C'est aussi une excellente illustration de ce que le « marché » fait à la culture. C'est une démarche, une volonté. Pour liquider la culture, on en a connu qui sortaient leur revolver. Aujourd'hui, c'est le portefeuille qu'un certain libéralisme dégaine... La S-F est une littérature du questionnement qui gêne tous les marchands de dogmes. En imposant les « Maisons », ils font d'une pierre deux coups : raclant la thune et discréditant la S-F dans sa collection la plus prestigieuse. « Ailleurs et Demain » vire à la sci-fi comme naguère Pocket à la pink fantasy. Faut-il qu'un directeur de collection accepte pareille humiliation pour pouvoir continuer à nous offrir, avec toujours davantage de parcimonie, quelques livres dignes de ce nom ? C'est affligeant. Ça ne vaut pas un clou. Que La Maison Harkonnen manque à votre collection complète sera la marque de votre bon goût. Qui veut le mien ?

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/8/2001 dans Bifrost 23
Mise en ligne le : 7/9/2003


     On pouvait craindre le pire, avec cette « préquel » de Dune et de sa saga que Frank Herbert avait menée de main de maître écrivain. D'autant que rien, à part les gènes, ne prédisposait le fils Brian à succéder au père, puisque aucun plan des Bene Gesserit n'était supposé à l'œuvre. En revanche on voyait très bien le drapeau noir, avec les tibias entrecroisés sur une tête de mort, agité par les éditeurs, salivant devant une montagne d'or promise, accolée à Dune, devenu un label pour « merchandiser » une suite.
     Le premier épisode, intitulé La Maison des Atreides — Avant Dune 1, avec ses cartes et son glossaire, laissait mal présager d'une réussite, et sentait la réduplication. Cependant, la lecture entamée, le goût de bouchon s'amenuisait, et on se disait qu'après tout, ce n'était pas une si mauvaise cuvée.
     Le second volume, présenté aujourd'hui, confirme cette bonne impression. Certes, la dislocation des lieux et des aventures individuelles, leur montage alterné... toute cette technique d'exposition a un peu vieilli. Elle est sans doute ici rendue nécessaire par l'étendue de l'Imperium, mais les coïncidences sont vraiment par endroits cousues d'un fil très blanc, comme dans les feuilletons du XIXe siècle. Pensons par exemple à l'odyssée de Gurney, un second rôle très sympathique certes... ou à la compétition de Liet et de Warrick, à la fois pour leur belle et lors de l'orage qui transformera Warrick. C'est une psychologie qui relève bien plus des sitcom étasuniennes que de la vie des Fremen, telle que Dune nous l'avait laissé pressentir.
     Cela dit, on trouve des personnages attachants, comme C'tair le saboteur de Ix et ses amours difficiles avec Miral, ou curieux comme Rabban, le neveu sanguinaire et maladroit du baron. Des scènes étonnantes comme l'arrivée du baron Harkonnen dans le monastère des Bene Gesserit, qu'il imagine vide. Mais on est parfois agacé par des excursus comme l'aventure de Duncan Idaho, dont on voit mal comment, à ce moment de l'histoire, on la rattacherait au plan d'ensemble. En somme chaque histoire est acceptable, certaines sont même très attirantes, donnent à rêver, comme ces baleines qui peuplent la planète du frère du baron. Mais l'articulation se fait avec des grincements dans les rouages. Le montage, en termes de cinéma, me semble par moments maladroit. Mais si l'on avance malgré ces petits cailloux dans la chaussure, on est tout heureux de se retrouver dans l'univers où se situe Dune, la planète ainsi nommée par les Fremen, qui résistent à leur manière — et dans des scènes d'une grande beauté — à l'arrogance technologique des séides du Baron. On voit peu de vers de sable, mais on les sent qui creusent leur chemin souterrain vers des lendemains où les Fremen chanteront.

Roger BOZZETTO
Première parution : 1/6/2001 dans Galaxies 21
Mise en ligne le : 4/9/2002

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87296 livres, 112236 photos de couvertures, 83732 quatrièmes.
10815 critiques, 47166 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD