Né à Peaster en 1906, a passé l'essentiel de sa vie au Texas et s'est suicidé en 1936. Son cycle le plus célèbre est celui de Conan — le héros que le cinéma a popularisé. J'ai lu présentera en huit volumes l'œuvre originelle de ce maître de l'heroic-fantasy.
Avec passion, on a suivi, dans son errance, Conan, le mercenaire intègre, le tendre barbare, celui qui brave guerriers et dragon et qui toujours triomphe. Trois nouvelles épreuves l'attendent...
Ici, avec Valéria, la femme pirate aux yeux de mer, il affronte un féroce mastodonte. Le monstre rampant les a vus, juchés sur un rocher isolé. Tapi au pied de l'obstacle, il attendra... avec une infinie patience.
Là, pour découvrir un trésor caché depuis des siècles, Conan pénètre dans un temple interdit. La prêtresse momifiée qui en est la gardienne s'anime soudain et se déchaîne...
Là, enfin, pour défendre sa Cimmérie natale, il court à l'ennemi : les Picts. Or ce sont des démons inconnus qui le cernent : leur dieu a exigé qu'une tête sanglante honore son autel...
La série des Conan compte maintenant quatre titres. Dans le premier, Conan, une introduction de Sprague de Camp donne quelques coordonnées biographiques et quelques réflexions sur l'heroic-fantasy. Cela pour qui ne se contenterait pas d'une lecture digestive. Chaque volume comporte des nouvelles qui toutes ont pour sujet une aventure du Cimmérien. Chaque livre est illustré par Nicollet et comporte une carte de ce « pays de nulle part » où Conan mène une « vie pleine », telle que pouvait l'imaginer (la fantasmer) le fragile et névrosé Howard : bel exemple de compensation par l'écriture. Vie faite de dangers extraordinaires, surmontés — au prix de légères blessures — par Conan, qui pour faire bonne mesure emplit du sang multicolore de ses ennemis les plaines alentour. Ces ennemis sont mortels, ou bien ils sont maîtres de secrets immondes qui leur permettent de domestiquer des forces innommables. Mais Conan n'est pas simplement un tas de muscles à la plastique séduisante. Il possède, évidemment, un côté de bel animal sauvage et « viril », mais il fait preuve aussi d'une intelligence qui le rend malgré tout sympathique. Il montre, en effet, un aspect de penseur libre qui l'empêche de succomber à la peur issue des superstitions, devant les manifestations de la Surnature. Il connaît ces forces-là, il les combat en remontant à la source, vers le nécromant ou le sorcier qui tire les ficelles : les monstres, une fois le sorcier éliminé, se dissolvent d'eux-mêmes : l'occulte reprend le chemin de l'ombre et s'y tapit, jusqu'à la prochaine aventure. Il ne se laisse jamais, comme les héros de son ami Lovecraft, envoûter par ces émanations sulfureuses. Curieuse époque qui a vu coexister Lovecraft, Tolkien et Howard (une sorte de mixte des deux, en ce qui concerne la série des Conan. Les trois nouvelles du dernier tome paru (Le guerrier) laissent percer quelques obsessions concernant le vieillissement, la fuite du temps, qui ajoutent à ce qui ne serait que récit d'action un je ne sais quoi d'humain... de trop humain. A lire, au premier ou au second degré, selon l'humeur du jour.
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesJean-Pierre Fontana : Sondage Fontana - Fantasy (liste parue en 2002) pour la série : Conan (intégrale selon Sprague de camp)