Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Métal Hurlant

Valerio EVANGELISTI

Titre original : Metallo Urlante, 1998   ISFDB
Traduction de Sophie BAJARD & Jacques BARBÉRI & Serge QUADRUPPANI & Éric VIAL
Illustration de STAN & VINCE

RIVAGES (Paris, France), coll. Fantasy précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : août 2001
Première édition
Recueil de nouvelles, 228 pages, catégorie / prix : 16,77 €
ISBN : 2-7436-0834-X
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
     Quand le métal supplantera la chair...

     Quatre visages de la peur, quatre rencontres avec l'indicible placées sous le signe de l'enfer et inspirées par la musique Heavy Metal, bande sonore rêvée du gothique moderne.

     Venom. 1353, le grand inquisiteur Nicolas Eymerich mène l'enquête sur une étrange maladie qui sévit à Barcelone, et ouvre le bal des maudits.

     Pantera. Une horde fantôme sème la destruction et la mort dans une ville-frontière de l'Ouest sauvage. Le seul à pouvoir l'affronter est un pistolero métis rejeté par tous et détenteur de secrets vaudous effrayants.

     Sepultura. Dans l'univers carcéral extrême d'une prison expérimentale perdue en pleine jungle du Brésil, la terreur règne en maître car, ici, les hommes font corps avec leur geôle.

     Metallica. Tandis qu'une guerre raciale dévaste le sud des Etats-Unis, le Mal s'anime, se propage et tente de soumettre à sa volonté l'espère humaine. Peut-on réussir à le vaincre ? Et surtout... Est-ce vraiment souhaitable ?

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Venom (Venom, 1998), pages 7 à 62, nouvelle, trad. Serge QUADRUPPANI
2 - Pantera (Pantera, 1998), pages 63 à 130, nouvelle, trad. Jacques BARBÉRI
3 - Sepultura (Sepultura, 1998), pages 131 à 166, nouvelle, trad. Jacques BARBÉRI
4 - Metallica (Metallica, 1998), pages 167 à 216, nouvelle, trad. Éric VIAL
5 - Vie de Nicolas Eymerich, pages 217 à 221, article, trad. Sophie BAJARD
Critiques

    Autre antihéros mis en scène de manière récurrente par Valerio Evangelisti, quoique moins emblématique qu’Eymerich, Pantera est un Mexicain vivant aux états-Unis dans la seconde moitié du xixe siècle, à la fois pistolero et palero, autrement dit adepte du Palo Mayombe, une religion afro-américaine assez similaire au Vau­dou qui lui donne une cer­taine compréhension des phénomènes surnaturels auxquels il sera confronté à plusieurs reprises. Per­sonnage solitaire et mutique, capable d’accès de violence meurtriers, Pantera est le protagoniste d’une nouvelle et de deux romans.

    Il fait sa première apparition dans Métal Hurlant, recueil de quatre nouvelles proposant une thématique et une ligne chronologique commu­nes, et qui doivent également beau­coup à l’amour de l’auteur pour le heavy metal des anné­­­­es 80, à com­mencer par leurs titres. La première d’entre elles, «  Venom », pose les bornes temporelles du recueil : le xive siècle de Nicolas Eymerich, qui y tient bien entendu le rôle principal, et un futur non daté où s’affrontent à mort deux bran­ches de l’humanité, dont l’une s’est radicalement transformée par l’utilisation d’un métal bio-actif. Com­me dans ses romans, l’inquisiteur met en branle une série d’événements dont les conséquences ne se feront pleinement ressentir que plusieurs siècles plus tard. Les trois autres textes au sommaire se rattachent de manière plus ou moins explicite au même cycle. Dans un futur proche, « Sepultura » décrit le fonctionnement d’un pénitencier d’un genre nouveau, à São Paulo, tandis que « Metallica » voit s’af­fronter les forces armées d’extrémistes chrétiens et musulmans dans un quartier de la Nouvelle-Orléans. Comme souvent chez Evangelisti, ces deux nouvelles mêlent science-fiction et fantastique, pour aboutir à un résultat aussi original qu’intrigant. « Pantera », le récit qui introduit le personnage éponyme, propose lui aussi un mélange de rationnel et de surnaturel, mesmérisme et magnétisme d’un côté, rites magiques de l’autre, face à un danger qui quant à lui relève du pur fantastique : de gigantesques statues de ca­valiers (les « Cow-boys from Hell », référence directe au plus célèbre album du groupe de metal Pantera) qui s’apprêtent à prendre vie pour réduire à néant un village texan. Mais avant de mener à bien la mission pour laquelle on l’a engagé, Pantera va avant tout chercher à découvrir ce qui a pu attirer une telle menace sur la population. Valerio Evan­gelisti s’amuse ici beaucoup avec les con­ventions du western, puisant davantage son inspiration dans les séries B transalpines que dans son modèle américain.

    On retrouve ensuite Pantera dans Black Flag, roman sur lequel plane en permanence l’ombre du 11 septembre. À la lecture du prologue, on pense assister à la chute des tours du World Trade Center, avant de comprendre que l’auteur décrit en fait le bombardement de Panama City par l’armée américaine, fin 1989. Une scène qui donne le ton et annonce le propos du roman. Com­me chez Nicolas Eymerich, l’action de Black Flag se déroule principalement à deux épo­ques : en 1865, durant les derniers mois de la Guerre de Sécession, alors que Pantera rejoint un régiment de Confédérés semant la terreur dans plusieurs états du sud, et en l’an 3000, sur une Terre surpeuplée, dont les habitants ne se différencient plus que par la psychopathologie dont ils sont atteints : Schizophrènes, Hysté­riques, Phobiques, etc., on est littéralement en présence d’un monde de fous, où l’on s’entre-tue à tours de bras. De manière assez confuse et pas vraiment convaincante, Valerio Evangelisti tente de tirer une évolution logi­que entre ces deux époques : d’un côté des militaires qui renoncent aux lois de la guerre pour laisser libre cours à leurs plus bas instincts, de l’autre ces trois cents milliards d’individus ne vivant que dans la recherche d’un plaisir immédiat né de la souffrance d’autrui. Le romancier semble nous dire que les États-Unis ont donné naissance à une folie meurtrière qui a fini (ou finira) par se propager à l’ensemble de la planète, mais la démonstration est trop décousue et trop peu argumentée pour em­porter l’adhésion. Si l’on prend chaque partie individuellement, celle mettant en scène Pantera fonctionne plutôt bien, solidement ancrée dans son cadre historique. En revan­che, celle située dans le futur est à ce point outrancière qu’elle frôle le ridicule à plusieurs reprises.

Pantera tient son ultime rôle dans Anthra­cite, roman pourtant paru un an avant Black Flag en Italie, mais dont l’action se situe dix ans plus tard. Cette fois, Valerio Evangelisti met en sourdine les éléments fantastiques du personnage pour faire de lui le témoin de son époque. En 1875, Pantera se retrouve en Pennsylvanie, dans une ville dont les habitants vivent de l’extraction du charbon, dans des conditions abjectes, et où les luttes sociales s’apprêtent à prendre une tournure radicale. Ballotté entre les différentes factions qui s’op­posent, Molly Maguires d’un côté, une organisation secrète qui défend les droits des travailleurs d’origine irlandaise, agence Pinkerton de l’autre, chargée de protéger l’ordre et surtout les avoirs de la bourgeoisie locale, Pantera va faire ce qu’il peut pour sauver sa peau sans y perdre son âme. De par sa personnalité in­saisissable et la place qu’il oc­cupe dans le récit, chaque camp espérant le voir rejoindre sa cause, Pantera évoque ici, plus que jamais, le personnage de l’Homme sans Nom qu’interprétait Clint Eastwood dans les westerns de Sergio Leone, le cynisme et l’opportunisme en moins. Il est avant tout l’élément extérieur, étranger, semblable en cela à l’auteur, qui occupe une place de choix pour rendre compte de ce moment d’histoire. Anthracite, s’il met un terme à la carrière de Pantera, inaugure surtout un nouveau cycle dans l’œuvre de l’auteur, et met en scène le début des luttes sociales du pro­lé­tariat américain, un travail qu’Evangelisti poursuivra de fort belle manière dans Nous ne sommes rien soyons tout ! et Briseurs de grève.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/1/2023 dans Bifrost 109
Mise en ligne le : 21/7/2025


     Avec ce Métal Hurlant, Valerio Evangelisti, auréolé par le succès grandissant de l'inquisiteur Eymerich, nous offre un livre aux multiples qualités.
     Le texte, présenté dans un ouvrage sans faille comme habituellement aux éditions Rivages est segmenté en quatre nouvelles qui nous plongent dans la genèse d'une apocalypse annoncée par les maux de notre humanité. Chacune s'inspire quant à l'ambiance et à certains éléments de leur intrigue de groupes de Heavy Metal auxquels leur titre fait directement référence. Comme dans le long métrage d'animation du même nom, Métal Hurlant fonctionne en une trame unique reliant chacun des textes, illustrée par une musique qui dépasse allégrement le simple statu d'agrémentation musicale. Car si Evangelisti nous dépeint les facteurs d'une apocalypse et de son corollaire : une mutation à l'échelle de l'humanité, celle-ci passe par la symbiose entre la chair et le métal.
     Avec Venom, la première nouvelle de ce recueil, Evangelisti nous présente à la fois l'origine et la finalité de son apocalypse via deux récits étroitement imbriqués. L'un nous plonge dans le Barcelone du 14ème siècle où l'on retrouve l'inquisiteur Eymerich dans une aventure se situant chronologiquement entre Nicolas Eymerich, inquisiteur et Le mystère de l'inquisiteur Eymerich. Le Dominicain y est confronté à deux hommes vouant un culte aux dieux de l'Afrique Noire dont l'un est affligé d'un mal inconnu qui se révèle vite n'être autre que la souche originelle du VIH, lequel est présenté, et c'est une idéologie répandue, comme la concrétisation d'un courroux divin s'abattant sur l'humanité en réponse à ses pêchés. Comme les éléments de l'autre histoire, qui se déroule au 21ème siècle dans un futur en proie à l'Apocalypse générale, nous le montrent : l'interrogation concerne l'identité de ce dieu et, lorsque l'inéluctabilité de la mutation nous apparaît, s'il est pertinent de s'y sacrifier.
     Pantera incarne un pistolero d'origine mexicaine vivant au 19ème siècle, héritier de cette même magie païenne qu'il tient des premiers esclaves Noirs importés au Mexique. Contacté par le shérif d'une petite bourgade Texane vivant sous la menace des Cowboys de l'Enfer, gigantesques statues s'animant certaine nuit pour fondre sur les vivants, Pantera va découvrir les dessous de l'histoire peu claire d'une petite ville du Far West qu'il tentera de soustraire à cette menace.
     Sepultura nous emmène au plus profond de la jungle brésilienne, à notre époque, dans un décor de guerilleros et de révolution, au cœur d'une prison où des expériences bio-chimiques ont fait des prisonniers et de leurs cellules une seule et même entité. La magie païenne est toujours présente, par le biais des indiens Kayovas, une tribu brésilienne s'étant donné la mort pour protester contre le gouvernement qui voulait les expatrier.
     Metallica se déroule dans un futur plus ou moins proche, au cœur d'une guerre civile qui oppose Africains et Occidentaux dans les ruines de la Nouvelle Orléans. C'est le début de la guerre ouverte entre ceux qui acceptent la mutation, générant l'Apocalypse, et les autres, conservateurs s'accrochant désespérément à un ordre révolu. Et il est intéressant de noter que les deux camps en présence sont à la recherche d'un seul et même homme : un sorcier empruntant à la tradition vaudou qui se trouve être à l'origine des différentes mutations environnementales perturbant la donne de ce conflit : tours d'acier réagissant aux agressions, se tordant pour intercepter les missiles envoyés par l'Armée du Christ Guerrier, armée d'alligators mus par une pensée unique etc... Et le fait que les recherches des deux camps soient communes n'est pas innocent puisque cela renvoie directement à la chute finale, que je ne me permettrais pas de révéler ici...
     Comme Maurice Dantec dans Babylon Babies ou Michel Houellebecq dans Les Particules Elémentaires, Valerio Evangelisti pense qu'une mutation est nécessaire au renouvellement de l'humanité. Mais dans Métal Hurlant, cette mutation est imposée par l'Apocalypse qu'elle génère : une partie de l'humanité l'accepte et l'autre la refuse, créant par là même des conflits destructeurs.
     Car l'homme est réfractaire au changement, c'est un fait (même si celui-ci promet l'apport de bienfaits). Il s'y refusera toujours par réflexe, dans un ultime sursaut libertaire, et le progrès, s'il veut s'imposer, devra le faire par la force. C'est pourquoi il faut voir dans l'Apocalypse proposée par Evangelisti non pas l'anéantissement de notre humanité mais plutôt un mal nécessaire promettant de la faire évoluer vers de nouveaux horizons.
     Le titre de ce Métal Hurlant fait référence à la mutation du métal mais aussi et surtout à la bande sonore qui vient enrichir son contenu. Les références et inspirations sont multiples : l'origine des groupes qui correspondent aux lieux des récits (Texas pour Pantera, Brésil pour Sepultura et USA pour Metallica), leur thème de prédilection (satanisme pour Venom, agressivité et lie de la société pour Pantera, révolution et guerre civile pour Sepultura et Metallica), les Cowboys From Hell qui sont le sujet d'une chanson sur l'album éponyme de Pantera, les indiens Kayovas qui servent de sujet à une chanson de Sepultura sur l'album Chaos AD, le nom du shérif dans la seconde nouvelle, Cliff Burton, qui n'est autre que le nom du bassiste décédé prématurément de Metallica, les titres des chapitres du dernier texte qui correspondent aux titres des chansons de l'album Kill'em All de Metallica etc... Enfin, il est amusant de noter que la lecture de chacune des nouvelles de Métal Hurlant correspond au temps d'écoute des albums auxquels elles font référence.
     Au final, Métal Hurlant est un excellent livre qui allie à une trame profonde des textes soignés. Rehaussé par les multiples et savoureuses références à l'univers du Heavy Metal, ce livre est une curiosité à la lecture fort agréable et une excellente manière de découvrir l'œuvre de celui qui est désormais l'un des chefs de file de la littérature de genre en Italie.

Simon SANAHUJAS (site web)
Première parution : 1/4/2004 dans Faeries 14
Mise en ligne le : 18/12/2005


     Hormis sa trilogie consacrée à Nostradamus et Fragments d'un miroir brisé, anthologie de la SF italienne moderne, Valerio Evangelisti est essentiellement connu en France pour son remarquable cycle d'Eymerich. À sa décharge, signalons que les lecteurs — nous compris ! — en redemandent. Un tel personnage n'est d'ailleurs pas près d'épuiser ses ressorts narratifs tant il est riche de variations potentielles et de prolongements en tout genre.
     Le dossier que votre revue préférée a consacré à l'auteur italien (NDLR : notre n° 11) démontrait qu'Evangelisti est capable d'imaginer plus d'un personnage et de rêver plus d'un avenir. Ne serait-ce que Metallica, la novella publiée dans Galaxies et qui clôt ce recueil : un monde de métal, où s'affrontent klanistes, néo-nazis et suprémacistes blancs d'un côté contre néo-islamistes intégristes de l'autre, la croix (celtique) contre le croissant : l'acier vibre et le vaudou anime les corps des crocodiles tandis que l'humanité sombre dans la barbarie généralisée. Pourtant, et c'est l'incroyable tour de force de l'auteur, on finit par avoir presque pitié de ces bourreaux, assassins abjects mais aussi victimes de systèmes idéologiques aussi absurdes que criminogènes ! Et parfois, même un combattant peut faire preuve d'une amère lucidité, comme le fasciste Robinson : “ La guerre moderne est une guerre contre les civils. Dans les Balkans comme ici. Donc il n'y a qu'un seul commandement : jamais de remords. ”
     Avec Pantera, digne fils du Pistolero de Stephen King (on nous permettra, même si la saga trop mésestimée du Maître de Bangor mériterait d'être réévaluée, de l'estimer un cran plus original), Evangelisti revisite avec brio les archétypes du western. Mais le tueur à gages, appelé pour abattre un groupe de cavaliers qui menace une petite ville, aura plus recours aux invocations et à la psychologie qu'au Colt 45 (même s'il élimine tout tranquillement quelques médiocres). Là encore, l'auteur manipule son lecteur avec une habileté toute diabolique, digne du créateur d'Eymerich ! On se prend à se réjouir de ces exécutions sauvages, parfois rehaussées d'un brin de sadisme (et d'humour, comme dans cette scène où Pantera abat un violeur minable, puis souffle sur le canon comme dans les B.D. !), avant de s'interroger sur les véritables motivations de ce héros ambigu, malgré quelques fortes paroles aux exclus de ce temps et de ce monde (“ Gare à celui qui s'en prend aux plus faibles, pour ressembler à celui qui l'humilie. ”). Ici, parodie et hommage, comédie et tragédie s'entremêlent : bien sûr, les “ dix cow-boys de l'enfer ” viennent se venger d'un crime. Et c'est toute la ville qui est coupable...
     Sepultura, c'est le bagne absolu : une colle élastique dans laquelle les détenus sont englués, incapables de menacer en rien l'ordre totalitaire qui règne au-dehors. Au-dehors, où des hommes luttent toujours pour la justice et la liberté... Et sur fond d'affrontement entre deux frères que seul un lointain passé tragique peut encore rapprocher un bref moment, l'assaut de Sepultura se prépare...
     Reste à évoquer Venom, le récit qui ouvre Métal Hurlant, et qui met en scène l'effroyable inquisiteur Eymerich. Son physique d'abord, brossé en une phrase brève lorsque le Dominicain se rend aux salles de torture : “ Pour entrer, Eymerich, qui était grand, dut un peu se baisser. ” Les lecteurs qui ont eu l'occasion de rencontrer Evangelisti (et son mètre quatre-vingt-quinze ou peu s'en faut !) saisiront tout l'humour distancié de ce “ portait de l'artiste en inquisiteur ” ! Mais le propos reste tragique, chez un écrivain qui réside à l'ombre de Berlusconi et de Jean-Paul II (“ Sue Emicenza ” et “ Sa Sainteté ”). Une guerre, dans un futur lointain où nos descendants (on songe par moments à Terminator), eux-mêmes pourvus d'organes artificiels, tentent de résister aux assauts de hordes de métal alors qu'une maladie terrible détruit le vivant. Sans vouloir révéler la chute du récit, on nous permettra de révéler que le sida, dont les victimes sont stigmatisées par le Vatican, serait peut-être le produit d'actions irresponsables passées des hauts responsables de l'Église... Ironie de l'histoire, et relecture ironique de l'Histoire, dénonciation implicite des préjugés et mise en abîme de l'espace et du temps que seule la SF pouvait autoriser. Symbole de la toute puissance de l'imaginaire, à coup sûr, Venom est un récit cruel mais ébouriffant, pétillant de vivacité. Retournement de situation (stupéfiant) en prime.
     Ce recueil, d'un niveau de qualité exceptionnel, sans la moindre fausse note, est une réussite de plus à mettre à l'actif de ce grand romancier européen de l'imaginaire.

Stéphanie NICOT (lui écrire)
Première parution : 1/9/2001 dans Galaxies 22
Mise en ligne le : 15/10/2002

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87250 livres, 112059 photos de couvertures, 83684 quatrièmes.
10815 critiques, 47149 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD