Quatrième de couverture
En jahnaïc, on chante le reggae, on boit du rhum, on joue au futchibol et on fume la ganja. Parfois aussi, on assassine un ministre ou on fait sauter un commissariat... Tout ça est cependant un peu réducteur. c'est en tout cas ce que pressent Elyia Nahm, sans comprendre vraiment quelles raisons poussent l'Agence Ender à s'intéresser à cette jeune et fragile république sans histoires. Encore qu'il paraisse normal que l'assureur des constitutions de mille mondes envisage de garantir la démocratie jahnaïcaine ; après tout, c'est sa vocation. Mais quels buts poursuivent alors ceux qui s'obstinent à lui mettre des bâtons dans les roues ? Ayerdhal Né à Lyon en 1959, il est l'auteur, en collaboration avec J.-C. Dunyach, d'Étoiles Mourantes, chef-d'œuvre récompensé par le prix Tour Eiffel de science-fiction 1999. Lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire 1993 pour Demain, une oasis, il a dirigé Genèses, l'anthologie-manifeste du renouveau de la S-F francophone ; on lui doit également Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé (prix Ozone 1997).
Critiques
La planète Jahnaïc est un monde tropical où les habitants vivent au rythme tranquille du reggae, un verre de punch à la main, un pétard au bec. Le tout jeune gouvernement (quel gouvernement ?) est ignoré de 99% de la population, la bière est bonne et on peut se taper une bonne partie de futchibol dès qu'on a réuni suffisamment de copains pour pousser la balle. Le pavé dans cette mare tranquille s'appelle Elya... Elya est une Cybione, un clone immortel que l'agence Ender recrée à volonté après chacune de ses morts violentes. Lorsqu'elle débarque en Jahnaïc pour enquêter sur la disparition de sa précédente incarnation, elle découvre rapidement qu'elle y a déjà été assassinée plus de dix fois au cours des mois précédents. Et que la vision idyllique du paradis tropical a du plomb dans l'aile. La série des Cybione occupe une place à part dans l'œuvre d'Ayerdhal. Cette forme d'esclavage particulièrement atroce — Elya ne possède même pas le droit à sa propre mort — lui permet de mettre en scène une quête individuelle de la liberté particulièrement poignante. Qu'il s'agisse de sociétés — l'employeur d'Elya est un assureur de démocraties, donc théoriquement du côté du bien général — ou d'individus, la lutte de chacun semble condamnée dès le départ. Mais Keelsom, Jahnaïc a quelque chose de plus, peut-être un certain recul sur les idées, un brin d'ironie, peut-être aussi une lueur d'espoir. Et le livre, écrit à cent à l'heure, prend néanmoins le temps de goûter aux charmes, aux odeurs, de cette planète en forme d'île rêvée. Le voyage en vaut la peine. Jean-Claude DUNYACH (lui écrire) (site web) Première parution : 1/12/2001 dans Galaxies 23 Mise en ligne le : 1/9/2003
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