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Le Rivage des femmes

Pamela SARGENT

Titre original : The Shore of Women, 1986
Première parution : New York, USA : Crown Publishers, novembre 1986   ISFDB
Traduction de Nathalie GUILBERT
Illustration de Jackie PATERNOSTER

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) précédent dans la collection n° 7202 suivant dans la collection
Dépôt légal : octobre 1997
Roman, 672 pages, catégorie / prix : LP15
ISBN : 2-253-07202-8
Format : 11,0 x 16,5 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Birana est chassée à vingt ans de la Cité des femmes car elle a commis une faute grave. C'est le pire châtiment que puissent infliger les femmes qui ne tuent jamais.
     Mais livrée à la nature extérieure et à la barbarie des hommes qui errent en hordes sauvages au dehors des cités, Birana a-t-elle une chance de survivre ?
     Sa seule arme : la science.
     Voici un roman sensible et généreux sur un étrange monde de l'avenir où les femmes et les hommes vivent séparés.
     En attendant de se rejoindre.
Critiques
     La Terre, il y a des siècles, a été ravagée par une guerre nucléaire due à la violence des hommes, et les femmes, douées de sensibilité, pacifistes et porteuses de vie, ont chassé les mâles des villes. C'est le point de départ du roman. Les hommes sont des brutes assoiffées de sang méritant à peine le titre d'humains, au contraire des femmes qui possèdent la technologie et le comportement d'êtres supérieurs, bien loin de la violence et de la barbarie.

     Il est toujours très difficile de construire un roman sur ces thèmes sans tomber dans le caricatural. L'auteur s'en sort honorablement, tout en nuances, malgré des échouements sans gravité sur quelques-uns des écueils qui parsèment ce genre quelque peu démonstratif.

     Les hommes, relégués à l'extérieur, ont tout oublié, depuis les sciences jusqu'à l'existence des femmes elles-mêmes. Ils sont soumis par le biais du culte de la Dame, dont les sanctuaires, répartis dans le monde, sont des centres reliés télépathiquement aux villes. Les Mères de la cité peuvent y sélectionner ceux qui présentent un comportement et un patrimoine génétique favorables à la reproduction et à l'amélioration de l'espèce humaine.

     La structure même de cette civilisation féminine présente quelques subtiles failles qui faussent son cadre idyllique et donnent au récit la crédibilité qui le sauve de la caricature. La description des clans et tribus des hommes est un peu plus grossière, moins élaborée que celle des cités féminines, mais leur sexualité est évoquée tout en finesse, ce qui est très rare et fort remarquable.

     Pour donner de l'envergure à cette aventure, Pamela Sargent traite les problèmes des cités par le biais de personnages secondaires impliqués dans l'errance des protagonistes. Elle nous montre ainsi les dessous d'une société dont la survie est finalement due au sacrifice de certaines femmes qui acceptent de faire naître des hommes, de les élever durant les premières années et ensuite, une fois qu'ils sont chassés à l'extérieur, de les surveiller et de les réprimer quand ils osent quitter le stade barbare de la société néolithique pour s'organiser en villages et faire renaître l'agriculture. Malheureusement, cette tension sous-jacente à l'équilibre des cités est seulement effleurée et jamais approfondie. C'est dommage, car un traitement plus fouillé de cet aspect aurait donné une autre ampleur au roman.

     De fait, en 700 pages, l'auteur n'a jamais réussi à m'émouvoir ni à m'impliquer. Je ne me suis pas ennuyé, loin de là, mais cette absence d'ambition dans l'élaboration dramatique fait que jamais le monde créé ne prend vie. Il reste morne, et une fois le livre fermé, il s'éteint, au contraire de Chroniques de Pays des Mères d'Elisabeth Vonarburg, qui traite le même sujet de manière autrement plus efficace (c'est d'ailleurs un des plus beaux romans de SF que j'ai jamais lus). Finalement Le Rivage des femmes est un livre honorable, bien fait, sensible, mais sans passion. Pour ne pas finir sur une note trop négative, je reconnais que ce genre de thème est souvent très diversement ressenti, selon la sensibilité propre du lecteur.

Benoît LUCAZEAU (lui écrire)
nooSFere

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