Difficile d'avoir quelque chose de neuf à dire pour un treizième volume : le lecteur parvenu jusqu'ici sait à priori à quoi s'en tenir...
Les histoires de Pratchett relèvent de l'absurde et sont absolument impossibles à résumer... En outre, l'intérêt se situe bien ailleurs : dans l'humour, dans le regard "décalé", mais aussi dans une sorte de vision philosophique qui nous fait souvent penser qu'après tout, c'est sans doute notre propre monde qui est absurde, bien plus que le Disque-Monde lui-même.
Il est de toute façon illusoire d'imaginer pouvoir saisir ce que représente Pratchett sans en avoir lu au moins quelques pages par soi-même... Ce n'est qu'alors que l'on saura si l'on est dans le camp de ceux qui adorent ou dans celui de ceux qui détestent... même si, à vrai dire, il n'est pas certain qu'il existe des représentants de la seconde catégorie...
Le plus remarquable dans ce treizième tome - comme dans les précédents et probablement les suivants, ce qui en fait paradoxalement une caractéristique peu remarquable puisque commune à tous les ouvrages - est que Pratchett ne semble pas s'essoufler.
Certes l'esprit qui règne dans ses livres est toujours le même, mais il parvient en même temps à se renouveler sans cesse. En ouvrant chaque nouveau roman de cette saga, on demeure sceptique et on craint la lassitude, mais dès les premières pages, on est emporté dans ce délire verbal et cet imaginaire loufoque. On en sort comme purifié, le cerveau oxygéné, les neurones pétillants, le moral survitaminé, prêt à affronter le monde jusqu'à la parution du prochain tome.
Les annales du Disque-Monde se révèlent ainsi un dopant remarquablement efficace et salutaire, dénué de tout effet secondaire nocif, en dehors parfois d'une légère perte de contact avec le réel...
"Les petits dieux" est un très bon cru, qui mériterait tout autant un prix que
Le faucheur, élu Prix Ozone 1999 dans la catégorie Romans Fantasy. C'est, en fait, l'oeuvre entière de Pratchett qui réclame un prix, et pour une fois le mot n'est pas trop fort, on peut ici parler de "génie" !
Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere