POCKET
(Paris, France), coll. Terreur n° 9124 Date de parution : mars 1994 Dépôt légal : mars 1994, Achevé d'imprimer : mars 1994 Réédition Roman, 356 pages, catégorie / prix : 5 ISBN : 2-266-06129-1 Format : 10,8 x 17,7 cm✅ Genre : Fantastique
Jeune femme effacée, Rachaela Day mène une existence terne et solitaire dans la banlieue de Londres, jusqu'au jour où un notaire lui apprend que sa famille paternelle, les Scarabae, réclame sa présence au domaine ancestral.
Se souvenant des mises en garde de sa mère, elle commence par refuser l'invitation. Mais, perdant tour à tour emploi et logement, elle finit par se résigner à ce qui semble être une fatalité : rejoindre la « Demeure » perdue dans la lande, sorte de labyrinthe baroque où le soleil ne pénètre qu'à travers d'épais vitraux et où une étrange tribu de vieillards sans âge semblent vivre l'attente d'un mystérieux événement.
Enfin, par une nuit d'orage, Adams, inquiétant et séduisant, fait son apparition et Rachaela tombe aussitôt sous son emprise.
Tanith Lee, née en 1947, est l'une des meilleures romancières anglaises contemporaines. Surtout connue pour "Le Dit de la terre plate", cycle de variation aussi brillantes que subtiles sur "Les Mille et Une Nuits", c'est une conteuse née qui aborde avec un égal bonheur S.-F, fantasy et ...terreur.
Le premier volume de L'Opéra du Sang est enfin de nouveau disponible aux éditions de l'Oxymore, plus de dix ans après ses précédentes parutions en français, dans une traduction révisée. Voilà de quoi réjouir les lecteurs de la « princesse royale de la fantasy », comme fut surnommée Tanith Lee. Disponible en deux versions, en collection Manières Noires avec une splendide couverture de Dorian Machecourt, ou en Fission, l'édition alternative, illustrée par John Kaiine, le compagnon de Tanith Lee, et signée par le couple.
Rachalea Day sait qu'elle ne doit surtout jamais rencontrer sa famille paternelle, sa mère lui a répété de nombreuses fois avant de mourir, aussi ne donne-t-elle aucune suite aux tentatives des avoués chargés de la contacter. Elle finira pourtant pas céder à la pression des événements — perte d'emploi, perte de son logement — et se rendre à la Demeure. Là, dans une pénombre colorée de vitraux extraordinaires, vivent les Scarabae. Nombreux, âgés, fous pour certains, ils ne sont pas antipathiques à Rachaela qui se laisse aller, passive, au rôle de la petite-fille retrouvée. Jusqu'à ce qu'elle rencontre son père et que des relations passionnelles se nouent entre eux. Mais les Scarabae savent-ils aimer ? Et Rachaela n'est-elle pas l'une d'entre eux ?
La Danse des Ombres débute lentement, instillant une ambiance aussi sûrement qu'une vipère son venin. Tanith Lee joue sur les couleurs et les sensations et bien vite le lecteur est emprisonné dans son livre comme Rachaela l'est dans la Demeure. Sans que rien ne soit dit, il lui est impossible de partir, comme il est impossible de lâcher le livre avant la dernière page. Pourtant, on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose tant le temps défile lentement. Ce n'est certes pas un roman d'action, mais à la fin, on s'aperçoit que Rachaela est transformée, qu'elle est totalement non-conforme à l'idée qu'on s'en était faite. Et on s'aperçoit aussi qu'on ne sort pas indemne d'une telle lecture.